Le texte de Juges 18 raconte la manière dont la tribu de Dan va entrer en possession d’un territoire et montre le contraste entre son comportement et la bonté, la générosité et la fidélité de Dieu. Ce passage nous permet de réaliser combien il est facile d’être à la fois au bénéfice de la grâce de Dieu et de se laisser en même temps séduire par des idoles parce qu’on n’arrive pas à croire que Dieu nous suffit... Rappelons-nous perpétuellement qui est Dieu et ce qu’il nous offre par grâce pour éviter le piège de nos propres désirs !
Nous sommes gâtés ! (Juges 18v. 1-10)
Combien Dieu est fidèle dans l’accomplissement de son projet, bon, généreux et miséricordieux envers nous malgré nos défauts ! Dans notre texte, la tribu des Danites cherche un territoire à coloniser en terre promise (n'ayant pas pu prendre possession de leur héritage désigné - cf Juges 1). Ils envoient cinq éclaireurs qui arrivent chez Mike et son prêtre « personnel » Lévite. Ils demandent au prêtre de consulter Dieu sur la réussite de leur mission, et Dieu répond favorablement. Malgré l’infidélité de son peuple et ses pratiques contraires à la loi de Moïse, Dieu continue d’ouvrir la voie aux Danites (comme il l’avait fait aux Israélites en les délivrant de l’esclavage en Egypte), de tenir ses promesses et d’accomplir son projet envers eux... et envers nous !
Parce qu’Il s’est approché des humains en la personne de Jésus-Christ, parce qu’Il a tout accompli pour que tous ceux qui se confient en lui reçoivent la vie éternelle, Dieu présente à son peuple, et nous présente aujourd’hui, tout ce qu’il faut pour être comblé et complètement heureux pour toujours ! Il donne à ceux qui croient en Lui, la vie en abondance, le rachat de leurs fautes, leur fait du bien, les accueille dans son paradis pour toujours. Le bonheur est accessible et présenté gratuitement par Dieu en son Fils Jésus-Christ à condition qu’on se repose en lui par la foi.
Nous sommes distraits ! (Juges 18v. 11-26)
Combien il nous est facile de perdre la bonne perspective sur ce que Dieu nous offre, et de nous imaginer qu’on a besoin de quelque chose de plus ! On est facilement distrait, facilement oublieux, facilement incrédule. Dans notre passage, 600 Danites armés vont conquérir le territoire. Passant par la maison de Mike, ils volent ses idoles pour obtenir une faveur divine supplémentaire pour leur mission.
Avec humour, l'auteur de Juges montre le contraste ridicule entre la force militaire et la futilité de leur butin (idoles interdites par la loi de Moïse). Le prêtre lévite proteste brièvement mais change rapidement d'avis lorsqu'on lui propose un meilleur poste. Mike, apprenant le vol, poursuit les voleurs avec ses voisins et s'exclame : "Mes dieux que j'avais faits, vous les avez enlevés avec le sacrificateur et vous êtes partis : que me restera-t-il ?" Cette déclaration ironique révèle l'absurdité de sa situation, admettant involontairement que ces idoles ne sont pas des dieux et que sa sécurité dépendait de ces objets fabriqués. Finalement, réalisant qu'il ne peut pas rivaliser avec la force des Danites, il abandonne et rentre chez lui.
Ce récit montre la volatilité et l'instabilité des personnages, tous facilement détournés par ces idoles. Les Danites font un détour pour les voler, le Lévite change de loyauté pour un meilleur poste et Mike abandonne rapidement ses idoles face à la supériorité des Danites. Les cœurs humains peuvent être si vulnérables et influençables, captivés par des objets sans réelle valeur spirituelle et distraits par leur pouvoir exercé sur notre cœur. Rien ne comblera parfaitement notre cœur si ce n’est Dieu. L’insatisfaction de notre cœur (derrière nos désirs) n’est pas anormale parce qu’on est des êtres incomplets, déchus, brisés et dépendants ici-bas avec un vide existentiel qui demande à être comblé mais seulement par le vrai Dieu.
Nous sommes tordus ! (Juges 18v. 27-31)
Combien peut-on tomber bas dans notre insatisfaction et notre recherche de sécurité et de bonheur ailleurs qu’en le vrai Dieu ! Dans notre texte, les Danites s'emparent des objets religieux de Mike puis conquièrent sans difficulté le territoire qu'ils convoitaient (sans surprise, Dieu avait assuré leur succès quelques versets plus tôt). Ils érigent la statue volée pour commémorer leur triomphe (on pense bien-sûr au triste épisode similaire d’adoration du veau d'or dans le désert...). L'identité du prêtre lévite, complice de cette idolâtrie, est révélée à la fin de notre passage : c’est un descendant direct de Moïse !
Ce détail final souligne l'ampleur de la dégradation et de la corruption en Israël, où le peuple, quelques générations après Moïse, honore des faux dieux pour des victoires que seul l'Éternel leur a accordées. Mais Dieu n’abandonnera pas son peuple dans cette situation catastrophique : un jour la « statue » ne sera plus dressée à Dan et la « maison de Dieu » sera mieux établie, sous le règne d’un bon roi. Et en nous pointant vers l’avenir, l’auteur nous pointe aussi vers la culmination de ce projet, en la personne et l’œuvre de Jésus-Christ. Nos idoles sont impitoyables, mais le vrai Dieu fait grâce. Notre cœur idolâtre nous capture par ses mensonges mais le vrai Dieu, par Jésus-Christ, nous captive par son amour.
Applications
- Confessons notre cœur insatiable porté vers l’idolâtrie : seulement Dieu peut pleinement nous combler et nous satisfaire !
- Déposons nos idoles devant Dieu par la prière : ça les désarme et les rend petites à côté du vrai Dieu.
- Rappelons-nous l’amour immense de Dieu, le sacrifice de Jésus-Christ à la croix, l’héritage infiniment précieux offert par le moyen de la foi.
Si on se repose en lui, on sera un jour et pour toujours, comblé et satisfait car on vivra dans la communion ultime à Dieu et aux autres.
D’après une série de prédications d’Alexandre SARRAN : https://www.egliselyongerland.org/blog/post/4628