Pour l'occasion de la sortie du nouveau livre coordonné par Alain Nisus, Vivre en chrétien aujourd'hui, nous publions en collaboration avec la Maison de la Bible des extraits de l'ouvrage sur la Réb' !
Toxicomanie : qu’est-ce qui me tient ?
« Tout m’est permis, mais je ne me laisserai pas asservir par quoi que ce soit. »1 Corinthiens 6.12« Vous avez tout pleinement en lui [le Christ]. »Colossiens 2.10
Pourquoi ne pas nous droguer ou boire sans restriction ? Parce que le Christ nous rend libres et nous appelle à la liberté chrétienne, parce que c’est dans en lui que nous pouvons trouver la plénitude, pas dans un produit.Il n’y a pas de drogué heureux. C’est d’abord parce qu’on est mal qu’on cherche un apaisement dans l’alcool, la drogue, etc. On parle d’« addiction » pour une personne dépendante d’un produit ou d’une activité. Le mot est bien choisi, puisqu’il vient du substantif latin addictus, qui avait pour les Romains le sens « d’esclave pour dette ». Dans le cas d’une personne vraiment dépendante, c’est comme si le produit la dominait et réclamait sa part. Le corps du toxicomane crie : « Encore ! Encore ! » Il est au service du produit, et non l’inverse. C’est désormais un corps contraint par le besoin qu’il s’est créé. S’ils apportent un soulagement momentané, les produits qui agissent sur le cerveau créent dans le corps une dette qu’il faudra payer, sans parler bien sûr de l’endettement financier auquel peut mener la toxicomanie. La bonne nouvelle qu’annonce Jésus, c’est justement la libération des dettes.
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Le piège du plaisir
Certains diront : « Quel mal y a-t-il à se faire du bien ? Ne peut-on pas avoir un usage récréatif la drogue, une consommation de plaisir ? »Si certains parviennent à maîtriser leur consommation, tous ne sont pas égaux dans ce domaine. Daniel Bailly, pédopsychiatre et professeur de psychiatrie, relève :
Si certains adolescents vont vivre leur rencontre avec l’alcool et les drogues comme une expérience somme toute banale, voire même désagréable, d’autres au contraire vont vivre cette expérience comme quelque chose qui leur permet de se sentir mieux. C’est dire que ces premières expériences ont une valeur organisatrice. Elles vont conditionner longtemps l’attitude et le comportement de l’enfant et de l’adolescent vis-à-vis des produits. Une étude réalisée en Nouvelle- Zélande a récemment montré, par exemple, que le fait de se sentir gai lors de la première expérience avec le cannabis avant l’âge de 16 ans était hautement prédictif d’une dépendance à la fin de l’adolescence.
C’est le piège du plaisir qui amorce celui de la dépendance. L’inégalité évoquée justifie, à notre sens, une interdiction des drogues au nom de la protection des plus faibles.
Luc Olekhnovitch, 2015
Retrouve les autres extraits du livre déjà publiés ici :