À quoi penses-tu ?

La Bible est inspirée de Dieu. Elle est utile pour enseigner, convaincre, corriger, et instruire dans la justice (2 Timothée 3.16). Et elle a quelque chose à dire concernant toutes les sphères de nos vies.

À quoi penses-tu ?

On pense beaucoup, tout le temps. Notre cerveau n’arrête jamais vraiment de penser. Mais sais-tu à quoi tu penses ? Penses-tu à tes pensées ? Le chapitre 3 de l’épître aux Colossiens traite de la nouvelle vie en Christ. Au verset 2, Paul écrit : « Pensez à ce qui est en haut, et non à ce qui est sur la terre ». Qu’est-il en train de dire ? Paul n’exhorte pas à négliger la vie sur terre et à ne jamais y penser. Au contraire, puisque nous avons une vie nouvelle en Jésus, Paul appelle les chrétiens à considérer leur vie à la lumière de la réalité du Christ.

L'abondance du coeur.

Notre pensée est un jardin et un terrain de combat. On la cultive et on y lutte. Nos actions et nos paroles peuvent nous sembler plus difficiles à maîtriser que nos pensées, parce qu’elles sont tangibles. Mais gardons-nous d’isoler ces différentes sphères d’activité les unes des autres. En Luc 6, Jésus s’adresse aux disciples et dit la chose suivante : « L’homme bon tire le bien du bon trésor de son cœur, et l’homme mauvais tire le mal du mauvais trésor ; car de l’abondance du cœur sa bouche parle » (Luc 6.45). Le cœur est notamment le lieu de la vie spirituelle, de l’activité de l’intelligence, des désirs. Puisque notre bouche parle de l’abondance du cœur, notre intendance doit aussi concerner nos pensées.

La réalité du Christ.

Dans un tout autre contexte, Camus écrit que « commencer à penser, c’est commencer d’être miné »[1]. Et à juste titre, tant il est évident que nous vivons dans un monde brisé. Mais. Si Paul exhorte les Colossiens à penser aux choses d’en-haut, c’est parce qu’ils peuvent penser aux choses d’en-haut. Il y a une réalité plus grande, encore plus réelle que celle que nous expérimentons ici-bas.

Au chapitre 3, Paul poursuit en écrivant : « Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu » (Colossiens 3.3). Si Christ est mort pour nous, nous sommes morts avec lui (Colossiens 2.20). Si Christ est ressuscité, nous sommes ressuscités avec lui (Colossiens 3.1). Notre ancienne vie est terminée, nous sommes entrés dans la nouvelle vie en Christ. Une vie glorieuse et pleine d’espérance !

Dieu nous a tout donné en Christ. En lui, notre vie — pensées incluses — est transformée. Paul ne conseille pas de penser aux choses qui sont en haut. Il le commande. Jésus-Christ a triomphé de la croix, en lui nous sommes pourvus d’une vie nouvelle : nous pouvons fixer nos pensées sur la gloire de Jésus-Christ. Nous ne sommes pas « minés » parce que notre espérance est vivante.

Une pollution intellectuelle ?

Je vis en ville. Je suis constamment assaillie d’informations, de publicités, de discours contradictoires. La pollution n’est pas que physique, biologique, chimique. Métaphoriquement, je peux dire que mes pensées sont aussi polluées. Mais j’ai un objet éminemment précieux à considérer : Jésus.

Nous avons reçu la grâce de pouvoir concentrer notre attention sur la vérité, puisque nous connaissons la vérité. Ne négligeons pas la grâce de Dieu, et considérons attentivement celui qui sauve de la mort. Cultivons des pensées vraies, honorables, justes, pures, aimables, méritant l’approbation, vertueuses, dignes de louange (Philippiens 4.8). Et gardons nos yeux fixés sur Jésus, l’auteur de la foi (Hébreux 12.2), celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle opposition contre sa personne, afin que nous ne fatiguions pas et que nous n’ayons pas l’âme découragée (Hébreux 12.3).

Quelques conseils pratiques.

Je te conseille de prendre quelques minutes, devant Dieu, pour faire la lumière sur tes pensées. Qu’est-ce qui t’occupe ? Te préoccupe ? Te mine ? Prie pour que le Seigneur t’aide à remplacer les mauvaises herbes par des pousses saines, enracinées dans la vérité de l’Évangile. Quand tu es en proie à des pensées mauvaises, prie ! Apprends Philippiens 4.8 par cœur et fais passer tes pensées au tamis de cette belle liste d’adjectifs. Garde tes yeux et tes oreilles dans la mesure où tu le peux. Médite quotidiennement, plusieurs fois dans la journée, sur la personne de Jésus-Christ.

Aime-le de tout ton cœur : en action, en parole, en pensée.

[1] Albert Camus, Le mythe de Sisyphe.

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