Abandonne le trône de culpabilité - Trois meilleures raisons de prier

Genoux calleux. Cabinet de prière. Prières exaucées. Guerrier de prière.

Ces 4 quatres phrases ne m’ont pas réellement traumatisé dans mon parcours spirituel mais elles représentent bien des étapes que j’ai dû franchir pour passer de “prier parce que je me sentais coupable de ne pas le faire” à “considérer la prière comme une grâce”. Pendant de nombreuses années, je me sentais davantage comme un étudiant médiocre dans la prière qu’un fils bien aimé de Dieu. J’avais peur de ne pas prier et j’éprouvais très peu de joie à prier.

En tant que jeune croyant dans les années 60, la joie de ma nouvelle vie en Christ était palpable et abondante. Mais très vite, j’ai commencé à ressentir la pression d’un nouveau fardeau pour “réussir” ma vie chrétienne. J’avais des temps de prières réguliers, des versets bibliques soulignés (avec 3 couleurs différentes) et j’apprenais la Bible par cœur. J’avais la communion fraternelle, je témoignais et je priais. Malheureusement, ces disciplines spirituelles essentielles fonctionnaient davantage comme des moyens de culpabilité que comme des objets de grâce. Beaucoup des cadeaux que Dieu nous a donnés sont mals ou peu utilisés jusqu'à ce qu'ils soient correctement utilisés. Cela est certainement vrai pour la prière.

Le problème le plus important est le fait que j’ai commencé la vie chrétienne avec une compréhension limitée de ce qui est arrivé quand Dieu m’a donné la foi de faire confiance à Jésus et de me réfugier en son Fils. J’étais certain d’aller au paradis lorsque je mourrais, mais je ne connaissais que très peu de ce que Dieu pensait de moi pendant que je vivais.

Uni à jamais à Christ

En Christ, toutes richesses ont déjà été mises sur mon compte, mais je n’avais aucune idée qu'elles existaient. Je savais que Jésus était mort pour mes péchés et que j’étais totalement pardonné. Mais c’est seulement des années plus tard que j’ai compris l’union que j’avais avec Christ, l’imputation de sa sainteté et mon adoption dans la famille de Dieu, pour ne nommer qu’une partie des glorieux bénéfices de notre vie en Christ.

Je n’accuse personne de ne pas m’avoir enseigné mon union en Christ. Je suis simplement éternellement reconnaissant d’en avoir finalement pris conscience, de l’avoir compris, et de maintenant vivre ses glorieuses implications. Ce n’était pas qu’un changement, c’était une révélation; ce n’était pas un nouveau jour, c’était un nouvel avenir.

Notre union avec Christ est la fondation et la fontaine qui nous fait connaître Dieu, et les disciplines spirituelles (y compris la prière quand elle est alimentée et fondée sur l’Evangile) sont les moyens par lesquels nous augmentons notre savoir sur Dieu et apprenons à le “glorifier et le savourer pour l’éternité”. Même si l’Evangile nous a libéré des œuvres, il ne nous dispense pas de tout effort. Mais l’effort que j’investis aujourd’hui dans la prière est devenu un plaisir, plus un fardeau.

L’effort que j’investi aujourd’hui dans la prière est devenu un plaisir, plus un fardeau.

Ayant abandonné la culpabilité et la peur, je me concentre désormais sur trois motivations qui ont radicalement transformé mon approche sur la prière.

Communion avec ton Père

“Communion avec ton Père” est exactement comment mon père spirituel, Jack Miller, a redéfini la prière pour moi, en s’appuyant sur l’invitation glorieuse de Jésus disant “Notre Père qui est au cieux” (Matthieu 6.9). Combien de fois ai-je entendu (et ai encore besoin d’entendre) Jack disant, “Scotty, notre Père veut passer tellement de temps avec toi que tu ne pourrais plus être confiant et confortable à ses côtés. Il t’aime. Tu ne le choqueras jamais, et il ne t’humiliera jamais. Il sait que tes besoins sont plus grands que tu ne réalises, et ses provisions pour toi en Jésus sont exponentiellement plus que tu ne peux l’imaginer.”

En effet, l’Evangile nous libère de considérer la prière comme un moyen d'avoir l’attention de Dieu; comme un effort de le convaincre que nous avons besoin de quelque chose ou d’agir d’une certaine manière. La prière est l'accueil continu de Dieu; une grâce à comparaître dans sa présence (Hébreux 4.16).

L’Evangile nous libère de considérer la prière comme un moyen d'avoir l’attention de Dieu.

Notre Père est toujours en train d'initier et d’alimenter notre communion avec lui.

Alors que nous passons du temps, à la fois qualitativement et quantitativement, avec lui, toutes les idées incomplètes et fausses que nous avions de lui sont mises à découvert et expulsées. Il nous rééduque tel un Père à travers le temps passé dans sa présence. Abba est le Père que nous avons toujours voulu, et lui seul peut être le Père qu’aucun père humain ne pourrait être.

Plus nous connaissons Dieu comme notre Père, plus nous commençons à apprécier à quel point ses réponses à la prière sont différentes. Une réponse n’est plus liée à un “oui” à notre demande. Nous commençons à faire confiance aux réponses pleines de sagesse de notre Père, telles que “non”, “pas encore”, et “oui, mais pas exactement ce que tu as demandé”. Le fardeau est enlevé de nos épaules. Nous pouvons demander en lui faisant complètement confiance, sans nous préoccuper de la réponse. Un “non” de notre Père est plus doux que tous les “oui” que l'on peut imaginer ou demander. On commence à dire davantage des “oui” à notre Dieu, que lui en demander.

Jack me l'avait dit de façon tellement claire, “Plus tu seras en communion avec ton Père, plus tu te réjouiras de son plan pour les nations et seras à ses côtés pour évangéliser.” Jack ne pouvait pas penser à la prière, à l’Evangile, et à notre Dieu sans voir et sans se réjouir du jour où toute la famille de Dieu, venant de toutes les nations, se réunira dans la nouvelle Jérusalem.

Contempler la gloire de Jésus

Les mots de l'apôtre Paul sont aussi captivants qu’ils sont convaincants : “Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en son image, de gloire en gloire, par l'Esprit du Seigneur.” (2 Corinthiens 3.18). Plusieurs décennies auparavant, le roi David exprimait un même sentiment et une même passion, au point d’en faire sa prière principale: “J'ai demandé une chose à l'Éternel, je la rechercherai : habiter toute ma vie dans la maison de l'Eternel, pour contempler la beauté de l'Eternel et pour admirer son temple.” (Psaumes 27.4).

La prière comme contemplation de la gloire de Jésus nous réoriente de la prière d’obstination à demander quelque chose. L’adoration de Jésus ne doit pas être reléguée aux premières lettres de ACTS : Adoration, Confession, Reconnaissance (Thanksgiving), Supplication. L’Adoration est le sens et l’essence de tous les aspects de la vie. En effet, fixer nos yeux sur Jésus n’est pas un entraînement à la prière, c’est la prière.

Alors que nous marchons vers la vérité, la bonté et la beauté de Jésus, nous sommes changés: nous devenons davantage comme Jésus, ce qui est le but de notre salut (Romains 8.28-30, 1 Jean 3.1-3). Notre espoir est assuré, car nous découvrons davantage pleinement ce que les écritures signifient quand elles disent que Jésus est le “Oui!” à toutes les promesses que Dieu a faites (2 Corinthiens 1.20). Nos prières sont moins à propos de réclamer les promesses de Dieu et davantage à voir comment les promesses de Dieu nous réclament, nous et toute l’Histoire. Nous avons moins le désir de devenir des “soldats de la prière” et nous nous reposons sur le fait que Jésus est le plus extraordinaire “soldat de la prière” à avoir jamais vécu, et il intercède pour nous et en nous par le Saint Esprit (Hébreux 7.25, Romains 8.26).

Adorer Jésus permet d'approfondir la relation qu’on a avec lui et renforce l’ardent désir d’être à ses côtés pour l'éternité, le désir “qui est de beaucoup meilleur” dont Paul parle dans Philippiens 1.23. Adorer Jésus permet aussi d’avoir le courage de le suivre dans une vie de missionnaire. Nous cessons de penser de faire les choses “un peu” pour Jésus; plutôt, nous commençons à vivre comme ceux qui font tout avec Jésus. Seul Jésus peut rendre toutes choses nouvelles, et il le fait. La prière nous libère de trouver une place dans son histoire, maintenant que nous sommes dans son cœur.

Écoute le témoignage du Saint-Esprit

Enfin, considérer la prière comme une écoute du témoignage du Saint Esprit, nous aide, en plus de parler, à écouter pendant nos prières. Dans Romains 8, Paul souligne l’importance de la communion avec Dieu : “L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu, Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers” (Romains 8.16-17). L’Esprit nous prêche constamment l’Evangile, non-stop, 24 heures sur 24. Alors que nous nous attardons sur la Parole de Dieu, prenons nous le temps d’écouter ?

Au fait, c’est par la voix de l’Esprit que nous devons clairement entendre Dieu chanter au-dessus de nous avec une grande joie (Sophonie 3.17). Comment cela se fait-il ? Car l’Esprit donne toujours beaucoup plus d’importance à Jésus et applique constamment l'œuvre totalement accomplie de Christ à nos cœurs. Au fur et à mesure que nous vivons les mystères de la satisfaction de Dieu en nous, nous nous engageons plus pleinement dans la véritable plénitude de la voix convaincante de l'Esprit, la voix qui est désormais dénuée de toute condamnation (Romains 8.1). La confession et la repentance deviennent une manière de vivre et provoquent une joie libératrice.

Malheureusement, la plupart du temps nous entendons davantage les bruits de fond que la voix de l’Esprit. On accorde la fréquence de notre cœur à celle de nos peurs, déceptions et colères. On écoute les murmures, les cris et mensonges du diable. Nous laissons les alarmes de notre monde et nos désirs étouffer la paix, la joie, l’espoir donnés, alimentés par le témoignage de l’Esprit. Nous payons pour entendre un orchestre de kazoo qui chante faux alors que le Dieu trinitaire nous a gracieusement établis membres de l’orchestre de toutes les nations, jouant la grande symphonie de l’Evangile.

Restons tranquilles et reconnaissons que notre Dieu est Dieu (Psaumes 46.10). Il fait ce qui lui plait, tout le temps et partout (Psaumes 115.3). Alléluia, il lui a plu de faire de nous ses fils et ses filles par l'œuvre de Christ.

Scotty Smith

 

Article traduit avec autorisation, merci Pierre !

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