Attention au fameux “Évangile Social”

Introduction

Je ne sais si tu as déjà entendu parler du “fauxmage” ? Il s’agit de quelque chose qui ressemble à du fromage, qui en a la texture et le goût, mais qui n’en est pas. C’est une contrefaçon du fromage pour les végétaliens. Pour une personne qui n’aime pas particulièrement le fromage ou qui n’y connaît pas grand-chose, le fauxmage peut être particulièrement bluffant. Mais pour un véritable amoureux et connaisseur, il est impossible de se leurrer, le fauxmage n’est tout simplement pas du fromage ! Il en est de même avec l’Évangile. Influencée par des mouvements de société, l’Église peut être tentée de se confectionner un nouvel évangile adapté à son époque qui ressemble beaucoup à ce que la Bible dit de l’Évangile presqu’en tout point. Ça ressemble à l’Évangile, ça en possède le goût, mais celui qui aime et connaît l’Évangile finit par se rendre compte, tôt ou tard, que ce n’est pas l’Évangile, c’est un fauxvangile. On pourrait facilement inventorier les différents fauxvangiles en circulation dans les églises, on y trouverait “L’Évangile de prospérité”, “L’Évangile de puissance” et sûrement “L’Évangile thérapeutique A.K.A. l’Évangile du bien‑être”. Mais comme le titre de l’article l’indique, celui dont j’aimerais vous entretenir aujourd’hui c’est “L’Évangile Social”.

Ressemblant, mais non identique

Voici la recette du fauxvangile social ; on obtient ce résultat lorsqu’on interprète la Bible avec la paire de lunettes des “modes de pensées de ce monde” au lieu de faire exactement l’inverse. C’est subtil, mais ça fait toute la différence ! C’est la Bible qui doit servir de test aux pensées de notre époque. Déjà, à l’époque de l’Église primitive, Paul nous mettait en garde contre cette tendance (Rm. 12.2). Concrètement, lorsqu’on parle d’Évangile social, cela veut dire que les gens de ce monde et la Bible perçoivent tous les deux des souffrances, des injustices et des inégalités dans la société ; les deux en parlent et les deux désirent les traiter. Et c’est justement la raison pour laquelle dans de nombreuses églises, il y a un amalgame qui se fait entre les propositions modernes pour diagnostiquer et guérir ces inégalités et celles que la Bible propose. On en vient à utiliser la Bible afin de soutenir une vision du monde post-moderne au lieu d’utiliser la Bible afin de critiquer les failles potentielles de ces théories. Quelles sont ces théories au juste ?

L’importance de connaître ce qu’il y a derrière les étiquettes

Les étiquettes sur les contenants ne disent pas tout, mais tout comme les cannes de conserve dans les épiceries, il n’en demeure pas moins qu’elles sont utiles pour savoir ce qu’il y a à l’intérieur. Peut-être que tu ne connais pas tous les grands noms scientifiques de ces théories sociales, mais tu en es affecté d’une manière ou d’une autre. J’aimerais t’en présenter trois qui sont intimement interconnectées avec l’Évangile social. Il s’agit de la “théorie critique”, de “l’intersectionnalité” et du “racisme systémique”.

La théorie critique propose d’évaluer le monde en termes de relation “oppresseurs et oppressés”. Conséquemment à cela, la théorie de “l’intersectionnalité” déclare que les membres des “groupes opprimés” ont un accès particulier à la vérité du fait de leur “expérience vécue” de l’oppression[1]. Pourquoi cette théorie dit cela ? Eh bien, parce que l’oppresseur serait aveuglé par ses biais et ses angles morts et va toujours tenter, intentionnellement ou non, de préserver son pouvoir (ex. le concept de la ‘’fragilité blanche’’), contrairement à l’opprimé, qui lui, voit clairement les enjeux de pouvoir, car il les subit. Ce sont justement ces dernières notions qui permettent d’arriver au fameux problème du “racisme systémique” qui déclare : 1) qu’il y a toujours un oppresseur ;2) que ce dernier est aveugle à son oppression et qu’il désire à tout prix conserver sa position et donc 3) toutes structures et systèmes établis par ce dernier seront intrinsèquement coupables de racisme. Une fois ces concepts et leurs conséquences bien compris, on est en mesure d’apporter une réflexion chrétienne. C’est dans ce sens que j’aimerais proposer brièvement trois réflexions chrétiennes sur la théorie critique et ses conséquences.

1) C’est délicat

Pourquoi ce genre de discussions est actuellement si délicat autant dans la société que dans l’église ? Eh bien, parce que ces théories ont partiellement raison sur certains phénomènes qu’elles tentent de décrire. La Bible parle de l’oppression des puissances de ce monde, d’ailleurs Jésus va inviter ses disciples à se servir les uns les autres plutôt que de tenter de se dominer les uns les autres comme le monde et les puissants de ce monde le font justement (Mt. 20.25-26). La Bible parle aussi de l’influence de Satan comme le prince de ce monde (2 Co. 4.4), sachant que sans Jésus, l’homme livré à lui-même est pécheur, dominateur et en plus sous l’influence de Satan et sachant que les structures de ce monde sont composées d’êtres humains, il est normal d’identifier des problématiques dans ces structures qui deviennent l’expression du mal qu’il y a en l’homme.

Mais plus encore, parce qu’il y a plusieurs groupes sociaux qui ont réellement beaucoup souffert dans leur histoire et continuent encore aujourd’hui de souffrir à cause du péché de l’homme. Et pour la plupart d’entre eux, ces outils séculiers ressemblent enfin à une sorte de lumière au bout du tunnel. Ces systèmes de pensées sont bien souvent les seules armes séculières que certains possèdent afin de calmer leur douleur et d’aspirer à mieux. C’est pourquoi il faut rester sensible à cela !

2) C’est problématique

Où est le problème alors entre ce que dit ces théories et ce que dit la Bible ? Nous constatons des souffrances similaires en apparence, mais 1) nous n’expliquons pas “l’origine” ni la “nature” de ces problèmes de la même manière et donc 2) nous ne prescrivons pas le même “remède”. Ultimement, ces théories critiquent l’environnement extérieur. Les problèmes sont les inégalités dans les structures dues aux biais de ceux en position d’oppression. Selon ces théories, le problème est extérieur et la solution est extérieure, il faut déconstruire la société et la reconstruire. Le regard jeté sur le monde n’est tout simplement pas le même que la Bible. Les présupposés de départ font toute la différence dans les conclusions que nous ferons. La théorie critique ne reconnaît pas le mal ni le péché, ce qui est majeur lorsqu’on tente d’identifier le problème et qui sera aussi majeur lorsque viendra le temps de proposer une solution. La théorie de l’intersectionnalité, dans un monde relativiste où l’on retrouve plusieurs discours contradictoires, propose une méthode pour identifier un discours qui serait plus vrai et valable qu’un autre en proposant une grille de lecture qui identifie la vérité à celui qui souffre plus et le mensonge à celui qui souffre moins. La vérité se justifie donc par la souffrance. Cette vision du monde rend encore une fois le problème extérieur et passe sous silence le fait que tout humain est contaminé par le péché et que ce dernier est quelque part aveuglé par le péché. Ultimement, cette vision du monde rejette l’idée de vérité objective et suggère la souffrance comme barème d’évaluation pour le discours que l’on doit taire et celui que l’on doit écouter dans la société. Or, si une vérité révélée existe, un dominateur pourrait agir mal, mais avoir pourtant raison dans ses propos alors qu’un dominé pourrait souffrir et à la fois avoir tort dans le sien. Aussi, cette vision du monde oublie si facilement qu’un groupe dominé peut proportionnellement avoir un biais négatif qui l’amène à perpétuellement voir des structures déficientes et trouver de l’inégalité partout, même là où il pourrait ne pas y en avoir ou à ne plus être en mesure de percevoir des nuances. Mais surtout Christ nous a justifiés par son rejet, ses souffrances et sa mort à la croix et nous invite à mourir à nous-mêmes et le suivre, Lui, Parole de Vérité. L’intersectionnalité se présente comme une contrefaçon d’auto-justification où notre propre souffrance vient nous valider en tant que personne et justifier d’avantage notre propre parole en tant que vérité. Sur papier, la théorie de l’intersectionnalité n’est pas complémentaire, mais incompatible avec l’Évangile, car elle se propose comme un substitut à cette dernière. Finalement, identifier des structures, comme le fait la théorie du racisme systémique, afin de les déconstruire et de les reconstruire ne réglera jamais le problème.

Or, comme vous l’avez remarqué, l’Évangile nous dit autre chose que ces trois théories sociales. Le racisme, l’inégalité et les souffrances de tous genres ne sont que des symptômes et non la maladie à traiter. La solution ne peut pas venir de leur simple gestion extérieure et structurelle. Le véritable problème c’est le péché qui affecte tous les hommes à la racine même de leurs êtres (Rm. 3.9-18). Le péché biblique ne se résume pas à des actions que nous commettons, mais décrit plutôt l’être entier qui est affecté et brisé intérieurement. Le péché est la maladie et les symptômes s’expriment de différentes manières.

3)C’est important

C’est plus qu’une question de nuances, c’est important ! Car ces théories sont parfois très insidieuses et c’est la raison principale pour laquelle elles peuvent devenir dommageables. Elles critiquent les symptômes et tentent d’offrir des outils pour les gérer. Imaginez un faux docteur qui semblerait extrêmement compatissant de votre fièvre et de votre toux. Il vous dirait : “je vois ta souffrance et celle de plusieurs autres comme toi, et je désire tout faire pour la régler !”. Alors pour la régler, il vous offre des méthodes de gestion de la toux et de la fièvre. Est‑ce que ce docteur a réglé votre problème ? Non, il aurait dû vous donner des antibiotiques afin de tuer le virus. Il vous donne l’impression d’être compatissant, il vous donne l’impression que vous avez les outils pour voir et régler le problème, mais au final, vous allez demeurer dans la souffrance et peut-être même que votre état va s’aggraver avec le temps.

Cela explique pourquoi tant de chrétiens sont attirés par ces outils théoriques, car ils semblent à la fois extrêmement compatissants et performants pour voir et régler le problème. Non seulement ils n’y arrivent pas, mais 1) ils sont susceptibles d’en créer davantage et 2) ils obscurcissent la vraie solution, c’est-à-dire l’Évangile ! En effet, dans un monde affecté par le péché, avoir une paire de lunettes qui conçoit les relations en termes d’oppresseurs et d’oppressés ne peut contribuer qu’à renverser continuellement ces structures. Autrement dit, les oppressés d’hier deviennent les oppresseurs de demain. Prenez l’exemple du mouvement LGBTQ+, durant plusieurs décennies, l’Église Catholique et l’État ont contribué à limiter les droits de ce groupe (ce qui n’aurait jamais dû prendre place en premier lieu), mais dernièrement, nous constatons un renversement, ce sont les groupes LGBTQ+ avec l’État qui tentent maintenant de limiter les droits de l’Église. Nous sommes ainsi loin de l’idéal biblique de tendre l’autre joue (Mt. 5.39) et de chercher activement le bien des autres, même de nos ennemis (Lc 6.28), ce qui permettrait de briser le cycle du mal pour un mal qui caractérise le sermon sur la montagne de Jésus (Mat. chapitres 5 à 7). Mais le plus important, c’est que ces théories, en tant que vision du monde, remplacent l’Évangile. Ces théories tentent de cibler le problème en interprétant le monde (oppresseurs-aveugles et leurs systèmes) et offrir la solution (déconstruction et reconstruction). Or, le véritable problème c’est le péché comme maladie qui affecte l’ensemble de l’humanité et la seule solution est la seigneurie de Jésus sur notre vie et le miracle d’une nouvelle société exprimé à travers l’Église ainsi que l’espérance d’une re-création.

La solution ne peut venir de l’environnement. Imaginez que nous créerions un environnement parfait. Une petite société-bulle totalement égalitaire avec des personnalités sur terre jugées des plus gentilles, douces et parfaites au monde. Un véritable paradis sur terre. Qu’adviendrait-il ? Au bout d’un moment, une génération ou deux, tous les pires maux et crimes du monde finiraient tôt ou tard par refaire surface : méchanceté, commérage, inégalité, discrimination, intolérance, vol, violence et viol. Le problème c’est le péché et Jésus est venu pour prendre notre péché sur la croix, nous donner une nouvelle vie et nous convier à une nouvelle création. Nous n’avons pas seulement besoin d’une nouvelle création parfaite, nous avons d’abord besoin de devenir de nouvelle créature parfaite. Nous aspirons à un paradis parfait, oui, mais pour cela nous devons revêtir une nouvelle nature en Jésus, uniquement accessible par son œuvre. C’est lorsque j’accepte d’abandonner mon autonomie d’humain déchu et d’accepter la Seigneurie parfaite de Jésus que je me qualifie à cette transformation et cette destination. Cela demande une repentance et une profonde abnégation.

Que faire de la soumission à l’autorité parfaite de Jésus alors que la théorie critique diabolise une telle relation ? Que faire de la théorie du racisme systémique lorsque je réalise que je ne peux appeler un système ou un gouvernement à la repentance, mais seulement des individus qui décident volontairement et de manière responsable de se soumettre au Christ ? Et que faire de la théorie de l’intersectionnalité qui déclare que le groupe majoritaire aura toujours des biais alors que la Bible déclare que c’est l’homme en général qui possède le biais du péché, c’est-à-dire, une tendance continuelle à refuser et à rejeter l’autorité de Dieu sur sa vie ? Sans rien enlever au concept de “fragilité blanche”, j’aimerais dénoncer quelque chose de plus important pour l’Évangile, il s’agit de la “fragilité humaine” face au divin, réelle cause du mal dans le monde. La théorie de l’intersectionnalité, comme nous l’avons mentionné, a raison sur la forme, mais pas sur le fond. Les membres opprimés, par nature du péché, interprètent aussi le monde avec des biais, celui, entre autres, d’en vouloir aux oppresseurs et de les identifier comme la cause ultime du mal. Un exemple de cela, encore une fois sans rien vouloir enlever à tous les groupes qui souffrent, on peut tout de même constater un mutisme incroyable du monde sur le groupe le plus opprimé actuellement sur terre, c’est-à-dire les chrétiens, certains parlent même d’une “persécution chrétienne systémique”[2]. Sans vouloir rien enlever à ce que ces théories sont capables de décrire en termes de souffrance dans la société, il faut veiller à ne pas les laisser supprimer la vérité de l’Évangile (Rm. 1.26-27).

Ce qui est triste au final, c’est que puisque ces théories proposent une grille de lecture du monde qui sépare les classes, les groupes sociaux et ethniques, elles ne peuvent produire l’unité. Puisqu’elles offrent une paire de lunettes qui prétend déterminer qui est le plus proche de la vérité, la vérité objective de l’Évangile est disqualifiée. Et puisqu’elles ne peuvent arriver à briser le cycle du talion, elles n’arrivent qu’à proposer des renversements continuels sans jamais régler le problème. La triste conclusion bien pratique de tout cela, ces théories ne font pas de nous de meilleures personnes, encore moins de meilleurs chrétiens. J’ai moi-même constaté comment des frères et sœurs issus de milieux en souffrance avaient fait preuve durant une bonne partie de leurs vies d’abnégation, de résilience et d’unité dans l’Évangile malgré l’adversité de ce monde brisé. Et en cela, ils manifestaient le fruit de l’Esprit comme peu de personnes que je connaisse. Mais j’ai aussi constaté, que pour plusieurs d’entre eux, la contamination de ces théories ces dernières années en a fait passer beaucoup de l’abnégation à l’indignation, de l’évangélisme au militantisme et de la valorisation de l’appartenance à la citoyenneté céleste à la valorisation première d’une appartenance à une ethnicité terrestre.

En guise de conclusion (En pratique, on en fait quoi ?)

De manière pratique, cela change quoi ? L’Église est appelée à jouer un rôle dans ce monde. On pourrait relever trois rôles pratiques à considérer.

  • Le rôle de l’Église en tant que collectivité contre-culturelle et multiethnique.

L’Église est appelée à former une société alternative d’individus renouvelés spirituellement par l’Évangile. Autrement dit, avant une quelconque appartenance à un groupe ethnique, le chrétien se voit premièrement comme citoyen du Royaume des Cieux. Il confesse les biais que le péché apporte dans sa vie et c’est pourquoi il se soumet à la seigneurie du Christ. Sa vision du monde pour identifier et répondre au mal c’est l’Évangile. Son évaluation quant à ce qui fait autorité en matière de vérité ne dépend pas de l’expérience d’un individu en tant qu’oppressé, mais plutôt de sa conformité aux Écritures. Il recherche non pas le renversement des puissances, mais tente de vivre la tolérance, l’amour, l’unité, le bien commun et de vivre le fruit de l’Esprit. Il ne vit pas pour réformer l’État, mais son propre cœur. La Bible ne cache pas les tensions et les difficultés que la multiethnicité peut apporter, toutefois, elle présente l’Église primitive comme étant fondamentalement multiethnique. Elle présente ce dernier fait comme un signe qui caractérise le corps de Christ et comme un miracle de l’Évangile (Ga. 3.28 ; Éph. 2.14).

  • Le rôle de la prédication, de la repentance et de la discipline ecclésiale.

Un système ou un gouvernement ne peut pas se repentir de son péché d’avoir des biais envers celui qui est différent. Le rôle de l’Église n’est pas de militer contre le gouvernement ou même contre le monde, mais plutôt d’approcher les individus qui composent ce monde pour ; 1) proclamer l’Évangile de Jésus-Christ qui s’adresse à toutes les nations et qui détruit toutes les barrières ethniques (Éph. 2.14), 2) appeler à la repentance de nos péchés tel le racisme, 3) former de fidèles disciples, et parfois dans certains cas 4) appliquer la discipline pastorale sur les récalcitrants qui ont eux-mêmes témoigné leur soumission à l’autorité de Jésus et à son Église, mais qui ne réforment par leur vie sur ce point. Il est bon de se rappeler que bibliquement l’autorité de l’Église est déclarative (proclamer les vérités de l’Évangile) et non coercitive (comme pour l’État et ses lois), et qu’elle ne s’applique qu’aux membres volontaires de l’Église qui confessent Jésus comme leur Seigneur. Les valeurs chrétiennes proviennent du miracle de la nouvelle naissance. Ces dernières ne sont pas imposées aux gens (raison pour laquelle le militantisme peut être dans une certaine mesure une responsabilité et une action civile légitime, mais jamais une responsabilité et un devoir ecclésiale), elles s’imposent plutôt dans le cœur du chrétien né de nouveau.

  • Le rôle individuel du croyant dans le monde.

Nous avons parlé du rôle et de l’autorité de l’Église en tant qu’institution, de sa séparation et de ses différences d’avec l’État, mais pour terminer, il faut aussi mentionner le rôle et la responsabilité du croyant en tant qu’individu qui vit actuellement, jusqu’au retour de Jésus, à la fois dans l’Église (communauté multiethnique alternative d’individus renouvelés par l’Esprit dont Jésus est Seigneur et attendent avec espérance la nouvelle création) et dans un monde commun partagé régi par l’État. Conséquemment à ce qui a été dit, le croyant : 1) Prend conscience du grave problème du racisme comme symptôme d’un péché profond universel ; 2) Évite le piège de mettre sa confiance dans la puissance des outils post-modernes, mais la place plutôt dans celle de l’Évangile ; 3) Pour ceux qui décident tout de même de placer leur confiance dans ces outils, le croyant demeure sensible et compatissant à leurs situations et tentent de comprendre le pourquoi ; 4) Œuvre d’abord sur la communauté alternative de l’Église et 5) Influence ce monde de par son caractère et son témoignage vivant de l’Évangile. Les personnes justifiées vivent de manière juste. Le croyant qui vit pour Christ est appelé à refléter ce caractère dans toutes les sphères de sa vie. L’Église est la véritable nation du croyant. L’Église est l’ambassade du Royaume des Cieux dans le monde présent, lorsque le croyant est hors de son ambassade, il est un représentant-ambassadeur du Royaume des Cieux dans un pays étranger. Il est appelé à prendre de plus en plus conscience des multiples racines du péché du racisme (implicite et explicite, intentionnel et inconscient) et d’aspirer à représenter toujours de plus en plus l’unité et l’amour du prochain qui caractérise l’éthique du Royaume des Cieux. Évidemment, si par la grâce de Dieu, des chrétiens participent à la société dans différents niveaux d’autorité (ex. employeur ou même politicien), son éthique et sa sanctification pourront conduire à l’amélioration des structures, car les structures sociales sont articulées par des personnes. Prenez l’exemple de l’Europe qui, dû à un réveil chrétien de grande envergure, a vécu l’abolition de l’esclavage. Mais, au final, même un jeune adolescent sans influence structurelle, en tant que croyant, peut toujours faire une grande différence ! Ne sois plus indifférent à la présence de ce péché en toi, tout comme autour de toi. Recherche continuellement à être sanctifié dans ton caractère par la Parole du Christ qui est vérité. Et surtout, ne tolère plus jamais autour de toi toute marque de racisme et de division entre les ethnies, non pas par une démonstration de colère, mais par une démonstration alternative d’amour, d’inclusion, toujours accompagnée de paroles bonnes et douces qui appellent à la foi et qui proviennent de La Parole de Vérité.

[1] Neil Shenvi, Pat Sawyer, ‘’L’incompatibilité de la théorie critique avec le Christianisme’’, sur TheGospelCoalition, 11 Juillet 2020, [Consulté sur https://evangile21.thegospelcoalition.org/article/lincompatibilite-de-la-theorie-critique-avec-le-christianisme / le 16-04-21].

[2] François Brousseau, ‘’Les nouveaux Damnés’’, sur LeDevoir, 29 Mars 2021, [Consulté sur https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/597811/chronique-les-nouveaux damnes?fbclid=IwAR1BIJTSLoew8IFWA6M9hKEmJ1uhN-reiT8AtyMK2WSKSfp_zMSWH0V_dj8 le 16-04-21].

18 ans, passionné de théologie et étudiant.

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