Bien comprendre la sanctification (3) - La sanctification, une expérience mystique ?

Suis-je vraiment sanctifié ? Ai-je atteint la sanctification ? Comment me débarrasser du péché en moi ? Puis-je avoir l’assurance du salut ? Comment être certain que je serai sanctifié lorsque je rencontrerai Dieu face à face ?

Nous avons vu que la sanctification n’est pas une option mais qu’elle concerne tous les chrétiens. Mais en quoi consiste-t-elle ? Elle consiste à être toujours plus semblable à notre Sauveur, le Seigneur Jésus.

L’erreur que je souhaite aborder dans cet article me tient particulièrement à cœur, car je pense que c’est celle qui m’a le plus coûté dans ma vie chrétienne et ma joie chrétienne. Formulée théologiquement, la voici : Croire que la sanctification est une expérience mystique unique. Dit autrement, la sanctification n’est pas un événement ponctuel et unique dans la vie du croyant, ou une expérience forte. Ce n’est pas la réalité de la sanctification ! 

La « PNN » 

Qu’est-ce que j’entends par ce titre un peu loufoque ? Je parle d’une tendance qu’on peut avoir en tant qu’évangéliques à mettre notre assurance du salut sur une décision ponctuelle que l’on a prise il y a quelques jours, mois, années, décennies (si vous êtes moins jeunes !) …

Par PNN, j’entends « Prétendue Nouvelle Naissance ». La nouvelle naissance est l’œuvre unique du Saint-Esprit au moment où il nous fait naître de nouveau, ce dont parlent Jérémie 31 et Ezéchiel 36, le cœur nouveau et la loi de Dieu inscrite dans nos cœurs, ce dont parle Jésus au tout début de sa discussion avec Nicodème en Jean 3. 

Certes, Jésus dit bien que seule la foi sauve et Paul aussi, mais pas n’importe quelle foi : la foi dans toute l’œuvre accomplie de notre Seigneur Jésus-Christ. Ce qui sauve n’est pas l’acte ponctuel de « donner sa vie à Jésus », mais cet acte ponctuel sera l’expression et la manifestation logique de quelqu’un en qui se trouve une foi authentique que seule le Saint-Esprit produit !

Saisissez-vous la nuance ? Je ne suis pas né de nouveau en conséquence de ce choix ponctuel de lui donner ma vie. C’est plutôt que le choix que j’ai fait un jour est une conséquence irrésistible de l’œuvre que Dieu a commencé en moi par la nouvelle naissance et qu’il amènera jusqu’à la fin (Philippiens 1.6).

La « PS »

Si j’ai parlé de « PNN », c’est parce que sa cousine la « PS » lui est très similaire, je vous présente la « Prétendue Sanctification ». De la même manière que l’on peut fonder à tort notre assurance du salut sur la prière que nous avons faite un jour bien précis, on peut également fonder à tort notre sanctification sur une prière ou une expérience qui a été faite ou vécue à un moment précis de notre vie.

En lutte avec des péchés liés à des addictions et des défauts de caractère, nous pouvons être tentés de chercher cette « PS », cette expérience forte et surnaturelle qui va constituer un tremplin dans notre vie chrétienne. Nous nous disons alors : « quand ça m’arrivera, je ne lutterai plus avec la pornographie » ou alors « quand ça m’arrivera, je serai capable de partager l’Évangile ».

Le propos ici n’est pas de nier les expériences spirituelles fortes, mais de mettre en garde sur le fait de rechercher une solution à un problème, mais qui n’est pas la solution normative prescrite par les Écritures. La sanctification n’est pas une expérience mystique ponctuelle, mais c’est un effort de toute une vie, nourri par le Saint-Esprit, et dans lequel nous prenons également part contrairement à la nouvelle naissance

Le remède et le moteur pour la sanctification : contemple Christ

Quand l’auteur de l’épître aux Hébreux écrit à des chrétiens d’origine juive qui sont découragés des tribulations qu’apporte la foi chrétienne, il ne leur écrit pas : « Souvenez-vous de cette prière sincère que vous avez faite, ce jour où vous avez fait la prière du pécheur ». Les destinataires reçoivent une lettre profondément christocentrique, qui peut être résumée par : « Voyez tout ce que Christ est, et tout ce que Christ a fait ! N’est-il pas bien meilleur ? »

De la même manière, dans la lutte contre le péché et la croissance dans la conformité au Christ, notre assurance ne doit pas se fonder sur « cette prière il y a deux semaines de ne plus pécher de la sorte, où je crois que j’étais vraiment sincère », ni même sur « ce moment très fort dans ma relation personnelle avec Dieu, où j’avais presque l’impression d’être au Ciel à la droite du Christ ».

Je ne minimise pas ces choses, ou ne les décrit pas comme des impossibilités, et notre Dieu se plaît à répondre à la prière sincère du juste (Jacques 5.16). Néanmoins, elles ne sont pas la norme dans tous les domaines à l’échelle de toute une vie chrétienne. Vous serez bien déçus, mais l’exhortation et l’encouragement que l’Écriture nous adresse pour la sanctification est sensiblement la même que pour l’assurance du salut : « Voyez tout ce que Christ est, et tout ce qu’il vous a donné ! N’est-il pas bien meilleur ? N'est-ce pas suffisant ? » Notre sanctification peut se résumer à ceci : aimer Christ toujours plus, en connaissant Christ toujours plus, pour vivre comme lui toujours plus. 

Atteindrai-je donc la perfection un jour ?

Si par perfection, on parle d’être définitivement libéré du péché, de sorte que je ne pèche plus jamais, et que je ne sois plus jamais influencé ou tenté, alors la réponse est un grand : NON. Nous croyons à la régénération ponctuelle et unique, nous croyons à la sanctification progressive. 

Mais nous pensons que la perfection ne sera atteinte qu’à notre mort ou au retour de notre Sauveur s’il revient de notre vivant. Nous savons que rien d’impur et d’imparfait ne peut se tenir dans la présence du Dieu de lumière. Or, la corruption et l’imperfection sont toujours des réalités pour les chrétiens de ce côté de l’éternité.

C’est pour cela qu’ils pèchent encore, c’est pour cela que les épîtres du Nouveau Testament sont remplies d’exhortation à lutter contre le péché, de fuir l’immoralité. Mais Dieu nous promet que de l’autre côté de l’éternité, le péché, la lutte et les tentations seront définitivement bannies pour le chrétien puisqu’il aura tout renouvelé de façon complète et parfaite, que ce soit notre corps ou notre âme. C’est seulement là qu’il n’y aura plus de trace du péché. 

« Mais nous, nous sommes citoyens des cieux, d’où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu’il a de s’assujettir toutes choses. » Philippiens 3.20-21

Chacun de nous mourra « à différents degrés de sanctifications » si l’on puit dire, mais après cette mort ou le retour de Christ, nous serons définitivement libres ! Alléluia !

Des paroles d’un chant pour nous aider dans cette marche

« Quand le monde me séduit, je contemple Christ. Et lorsque mon pied fléchit, je contemple Christ. Quand l'Accusateur me blâme, je contemple Christ. Dans la sombre nuit de l'âme, je contemple Christ.

Mon Seigneur, mon Dieu, ma ferme espérance, couronne de joie et de justice, éternelles délices de mon âme. Et mon chant : je contemple Christ »

(Je contemple Christ – Ecriture)

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Mince, ça ne s'est pas passé comme prévu.
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