Le groupe musical Ecriture a récemment sorti son dernier album nommé "Contemplez Christ". Dans cet article je t'invite à découvrir l'histoire de cet album racontée par Adrien Price, mais pas que. Je t'invite aussi à découvrir la raison pour laquelle Christ se trouve au centre de ces chants et pour laquelle ils nous invitent et nous exhortent à regarder à Lui. Ou mieux dit, à le contempler.
« CONTEMPLEZ CHRIST » : POURQUOI CE THÈME ?
En octobre 2020, les membres du collectif Écriture se sont réunis pour une première discussion à propos d’un deuxième album. L’une des premières tâches était de choisir une direction globale pour le projet. Sans savoir comment l’idée serait reçue, j’ai proposé de composer tout un album centré sur Jésus. « J’ai eu exactement la même idée ! » a déclaré Naomi. Le choix du thème était donc une évidence !
Bien entendu, nous voulons que Jésus soit au centre de tous nos projets, mais pour ce deuxième projet nous avons voulu nous focaliser sur lui d’une manière très explicite. Notre mission étant de composer des chants ancrés dans les Écritures, notre premier projet avait pour but de parcourir le message au cœur de la Parole de Dieu : l’Évangile. La suite nous semblait évidente : chanter à propos de la personne au cœur de la Parole. Après tout, il est appelé « la parole faite chair » (Jn 1.14). Jésus est lui-même le message. Dans cet article, nous aimerions vous présenter la première de trois convictions quant à la nature « christocentrique » du message de la Bible.
CONVICTION 1 : CHRIST AU CENTRE DU RÉCIT BIBLIQUE*
Imaginez si on enlevait Oppenheimer du film Oppenheimer, ou Spiderman d’un film de Spiderman. Le protagoniste d’un film n’est pas dans toutes les scènes, mais le fil de l’histoire n’a aucun sens sans le héros principal. De même, si on lit la Bible sans faire référence à Jésus, elle perd tout son sens. L’arrivée de Jésus est indiscutablement le pivot qui change la direction du récit biblique. Mais bien qu’il ne soit pas nommé avant Matthieu 1, il est aussi au centre de l’Ancien Testament.
Souvenez vous de la rencontre extraordinaire avec le Christ ressuscité sur la route d’Emmaüs ? Avant de le reconnaître, les disciples exprimaient leur déception quant à la mort Jésus. Il répond : « Le Christ ne devait-il pas souffrir de la sorte et entrer dans sa gloire ? Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait.» (Luc 24.25-27) Plus tard, les disciples se disent : « Notre cœur ne brûlait-il pas au-dedans de nous, lorsqu'il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures ? » (Luc 24.32). Notre cœur aussi devrait brûler en nous lorsque nous considérons Jésus dans l’Ancien Testament ! Mais comment ? Voici une méthode mnémotechnique (trois « P ») qui résume trois manières dont Jésus apparaît dans l’Ancien Testament.
1. Problème
L’Ancien Testament s’agit essentiellement de l’histoire d’un problème sans solution définitive. De la Chute, en passant par les patriarches juifs, l’exode, la conquête, la monarchie, jusqu’à l’exil en Babylone et le retour au pays promis, le récit biblique présente sur presque chaque page la profondeur du problème du péché, l’incapacité des êtres humains de résoudre ce problème, l’impossibilité de s’approcher de Dieu, et l’inévitabilité de la condamnation entre les mains d’un Dieu juste et saint. Malgré toutes les promesses de bénédiction, la présence de Dieu parmi son peuple dans le temple, des moments où l’un ou l’autre héros ou roi conduit le peuple dans l’obéissance pendant une courte période, les êtres humains n’arrivent jamais à se débarrasser du péché, ni à retourner au paradis perdu.
L’Ancien Testament se termine sur une note de déception, avec le peuple de retour dans le pays mais toujours accablé par les ennemis et le péché. Dans la sagesse de la pédagogie divine, il semble que Dieu veut qu’on se pose cette question : comment résoudre la tension entre les promesses de la grâce et la nécessité du jugement ? Il nous faut une intervention miraculeuse ! Le Nouveau Testament dévoile la solution inespérée : Dieu lui-même doit devenir homme et payer le prix pour nos péchés. À la croix, la grâce et la justice de Dieu s’embrassent et la tension est résolue en un évènement à la fois simple et glorieux. La tension irrésolue de l’Ancien Testament nous pousse donc constamment vers la solution en Christ.
2. Parallèles
Pour notre cinquième anniversaire de mariage, j’ai emmené ma femme à Paris voir les tableaux de son artiste préféré, Claude Monet. Si vous avez déjà vu les tableaux des artistes impressionnistes vous saurez qu’on reconnaît immédiatement le sujet (p. ex. un pont et un étang couvert de nénuphars) mais que le sujet est plutôt flou et pas du tout réaliste. Le but est de créer une « impression » de la réalité.
L’Ancien Testament fonctionne un peu comme une série de tableaux qui donnent une impression de la réalité. La lettre aux Hébreux parle du culte de l’Ancien Testament comme « une image et une ombre des réalités célestes » (Hé 9.5). Les images sont magnifiques, mais on n’échangerait jamais la réalité pour les images, pas plus que j’échangerais la beauté du monde naturel pour tous les tableaux de Monet. Les images nous donnent un avant-goût de la solution en Christ, tout en étant totalement insuffisants en eux-mêmes.
Les sacrifices d’animaux nous parlent du sacrifice de Jésus. La présence de Dieu dans le temple nous parle de celui qui est venu marcher parmi nous. Le voile dans le temple nous parle de la barrière spirituelle qui doit être déchirée. Les rois nous parlent de notre besoin d’un Roi éternel. Les prêtres nous parlent de notre besoin d’un représentant parfait devant Dieu. Les diverses batailles nous parlent de notre besoin d’un Dieu qui peut remporter la victoire sur le péché, la mort et le diable. Les bénédictions matérielles d’Israël nous parlent des bénédictions spirituelles en Christ. La terre promise nous parle du royaume de Jésus et surtout de notre patrie céleste. La liste n’est pas exhaustive !
3. Prophéties
Enfin, il y a des prophéties de la venue du messie. Par exemple, Dieu promet qu’un descendant d’Eve écrasera la tête du serpent (Gn 3.15), il promet d’envoyer un prophète comme Moïse (Dt 18.18), il promet qu’un descendant de David régnera sur son trône pour toujours (2 Sm 7.12), il promet que le messie sera Dieu lui-même (Es 9.6), il promet qu’un serviteur portera la punition à notre place (Es 53.5). Quand on croise ces prophéties, il faut en profiter pour contempler Christ !
Dans un prochain article, nous aborderons deux autres convictions concernant la nature «christocentrique » de la Bible.
*(Nous sommes reconnaissants pour le cours de « Théologie biblique des alliances » donné par James HELY HUTCHINSON à l’Institut Biblique de Bruxelles, qui se trouve à la racine d‘une grande partie des convictions présentées dans cette section.)