Quand Salomon a vu un homme qui ne pouvait pas contrôler ses pulsions sexuelles, il a vu en lui une armée ennemie et une ville pillée. Il y a vu des vitres brisées et des portes ébranlées ; une forteresse assiégée et un peuple sans défense. Ou comme il le dit :
« Une ville démantelée, sans murailles, voilà ce qu’est l’homme qui n’est pas maître de lui-même. » - Proverbes 25.28
Dans le monde occidental moderne, aucune ville n’a de muraille ; pas besoin de toquer à la porte pour entrer à Lyon. Mais en Israël dans l’ancien Proche-Orient, où les nations se faisaient la guerre pour leurs terres et leur survie, des murailles pouvaient faire la différence entre une ville prospère et une ville ravagée. Quand Babylone a ouvert une brèche dans les murailles de Jérusalem, la ville qui était auparavant « la joie de toute la terre » (Psaumes 48.3) est devenue une veuve et une esclave (Lamentations 1.1).
Et c’est pareil pour la guerre contre le péché sexuel. Tu es une ville en état de siège. Les armées de la convoitise sont à ta porte, les cœurs remplis de haine et des mensonges séduisants sur leurs lèvres. Elles cherchent à voler ton contentement en te faisant espérer des plaisirs fictifs. Elles aspirent à tuer ta masculinité en te rendant incapable de chérir une femme qui ne serait pas photoshopée ou imaginaire. Et elles désirent détruire ton âme même, en te laissant davantage amoureux des désirs charnels que de Jésus (1 Pierre 2.11).
Tout ça n’arrive pas d’un jour à l’autre bien sûr. Mais au fil du temps, alors que nous nous accrochons systématiquement à ces « désirs trompeurs » (Éphésiens 4.22) et les autorisons à grimper dans notre ville, ses murailles s’écrasent sous leurs pieds.
Une ville sans murailles
Nous n’avons pas encore saisi la nature de la guerre contre la convoitise si nous pensons uniquement en termes de batailles isolées. Chacun de nos actes de désobéissance a des conséquences certaines ; nous connaissons tous le sentiment immédiat de culpabilité, de regret et de reproche. Mais une bataille unique ne détruit pas ta ville, un seul échec ne dérobe pas ton contentement, ta masculinité, et ton âme. Ça arrive toujours par étapes, à mesure que les défaites répétées diminuent régulièrement les défenses et font taire les cris de guerre.
L’échec de la veille ne va pas soumettre un homme à la tyrannie de la convoitise, mais des semaines, des mois et des années d’échecs auront cet effet (Galates 6.8). C’est parce que le péché est subtil dans son action de tordre notre raisonnement. À chaque fois que nous suivons le fantôme de la convoitise dans les recoins de notre imagination, nos yeux deviennent plus accoutumés aux ténèbres, et la lumière est moins bien accueillie. Le détournement morbide de l’âme est ce que C. S. Lewis appelle « le vrai fléau de la masturbation » :
"Pour moi le vrai fléau de la masturbation serait qu’elle utilise un appétit qui, normalement, transporte l’individu en dehors de lui-même pour remplir (et corriger) sa propre personnalité dans celle d’un autre (normalement, en engendrant des enfants et des petits-enfants). Mais le mal absolu de la masturbation est qu’elle assouvit l’appétit d’un individu en le renvoyant à lui-même. La masturbation ramène l’homme dans la prison de son propre corps, où il garde un harem d’épouses imaginaires… Parmi les femmes imaginaires de son harem, il est toujours adoré, toujours l’amant parfait ; aucune de ses demandes n’est à l’origine d’un sentiment désintéressé, aucune mortification n’est infligée sur sa vanité. En fin de compte, la masturbation devient simplement le moyen par lequel il s’adore lui-même de plus en plus..." - C.S. Lewis, The Collected Letters of C.S. Lewis, Volume 3.
Si nous visitons régulièrement ce harem imaginaire, nous allons petit à petit devenir des hommes qui choisissent l’imagination plutôt que la réalité, des hommes qui considèrent la satisfaction comme un sentiment passager, comme une ombre, des hommes qui ont perdu la capacité d’aimer une vraie femme. Ou, pour revenir à l’image de Salomon, nous deviendrons progressivement des villes sans murailles. Une ville où la convoitise rôde librement, une ville où aucune femme ne se sent en sécurité, une ville qui va vers une destruction totale (Matthieu 5.29-30).
Je sais à quel point il est tentant pour un homme célibataire de trouver refuge dans l’espoir que le mariage mettra fin à cette guerre. Mais le mariage, même s’il peut renforcer la capacité à se contrôler sexuellement (1 Corinthiens 7.8-9), ne peut pas rendre pur un homme qui convoite continuellement. Le fait de dire « Je le veux » ne peut pas reconstruire des murailles détruites suite à des milliers de clics et de fantasmes. Les hommes qui ont déposé les armes pendant leur vie de célibataires ne devraient pas être surpris quand des mois, des semaines ou même des jours après leur mariage, ils retrouvent la convoitise à l’intérieur des murs de leur ville.
Une ville sans barricades
Donc Satan et les armées de la convoitise assiègent ta ville. Le destructeur, qui a changé un jardin en terrain vague, se réjouirait de voir ta citadelle être réduite en cendres.
Mais le Saint-Esprit a une autre mission : défendre ta ville, reconstruire ses remparts, poster des gardes et fortifier les portes. Il brûle avec zèle pour faire de ta ville un lieu de vertu, où une femme peut marcher en sécurité. La présence du Saint-Esprit transforme ta ville pour en faire le temple du Dieu vivant (1 Corinthiens 6.19), et il veut jalousement la rendre sainte.
Si les péchés réguliers détournent nos âmes et détruisent nos murailles, la vertu quotidienne embellit nos âmes et reconstruit nos murailles. À chaque fois que tu dis non à la convoitise par le pouvoir de l’Esprit de Dieu, tu n’es pas simplement en train de renoncer à toi-même, tu construis. Tu n’es pas simplement en train de battre les hordes des armées ennemies ; tu bâtis un mur de pierre qui deviendra impénétrable.
À chaque fois que tu lèves l’épée des promesses de Dieu pour couper la tête à la convoitise (Éphésiens 6.17), tu te tournes vers l’extérieur en direction d’autres personnes et pas de toi-même. Tu bannis toutes les mariées fantômes et te prépare à accueillir une femme en chair et en os. Et encore plus important : tu aiguises ta vue pour voir la beauté de Dieu - la voir te comblera de plaisir pour toujours (Matthieu 5.8).
Autrement dit, tu deviens plus comme Jésus, l’homme qui a fait face à la rage des armées ennemies, mais n’a jamais laissé un soldat passer la porte. Jésus était une forteresse vivante, une ville de contentement, de masculinité et de plénitude sexuelle. Entre ses murs on ne trouve que de bonnes choses. Et bientôt, il nous accueillera comme son épouse, et nous révèlerons la force de son amour inébranlable (Apocalypse 19.6-8).
Jusqu'à ce jour, les gars, combattons avec tout ce que nous avons pour devenir plus comme lui.
Il est mort pour nous
Peut-être que tu lis ça et tu te dis que c’est trop tard. Tu as déjà détruit les murs de ta ville. La convoitise réside déjà en toi et tu te sens vaincu, enchaîné, asservi. Si tu penses que tu l’es, écoute ce que Jésus a à dire à tout pécheur, qu'il ait commis des péchés sexuels ou d'un autre genre :
« En effet, le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » - Luc 19.10
Jésus est mort pour chercher et sauver des personnes comme toi, les perdus, les souillés sexuellement, ceux qui n’ont pas de maîtrise sur eux-mêmes, les villes sans murailles.
Et Jésus est aussi mort pour que tu puisses prendre l’épée et organiser la résistance. Il est mort pour que tu puisses « renoncer à un mode de vie impie et aux convoitises de ce monde » et vivre « dans le temps présent conformément à la sagesse, la justice et la piété » (Tite 2.12). Il est mort pour que, par le pouvoir de son Saint-Esprit, tu puisses construire des murailles, élever des barricades et défendre la ville.
--Article traduit de l'anglais, avec autorisation. Merci à Sephora pour la traduction.