Dans cette série de 5 articles, Simon Archambault nous partage une théologie de la nourriture. Pour le premier article, c'est par ici : Introduction.
Nous sommes destinés à glorifier Dieu ! Comment fait-on cela concrètement ?
Nous glorifions Dieu lorsque nous lui donnons pleinement la place qui lui revient dans notre vie. Nous honorons ainsi le premier commandement, Dieu seul est notre Dieu. Autrement dit, nos idoles sont remplacées par sa Seigneurie à lui. Les idoles sont toutes ces choses et ces personnes dans lesquelles nous mettons une confiance qui revient à Dieu. Pour identifier nos idoles, il est intéressant de se questionner. On peut se demander en qui ou en quoi vais-je rechercher un sentiment de sécurité lorsque j’en ressens le besoin ? En qui ou en quoi vais-je chercher ma valeur, mon identité et mon bien-être ? Dans le cas de la nourriture, nous pouvons questionner nos excès. En effet, nos excès donnent souvent accès à nos idoles. C’est monsieur Powlison, en parlant de la nourriture comme idole contrôlant notre cœur à la place de Dieu qui dit :
‘’ Notre relation à la nourriture devrait être caractérisée par le fait de manger avec gratitude ce que nous reconnaissons avoir reçu, et de partager généreusement. Or, les désirs normaux tendent à devenir excessifs et à nous asservir : je me livre activement à l’idolâtrie lorsque la sensation normale de la faim est à la source d’un problème de comportement et d’attitudes. L’emprise qu’exerce sur mon cœur une telle idole peut se manifester par divers péchés qui en sont les conséquences logiques : la gourmandise, l’anxiété, l’ingratitude, les obsessions alimentaires, les « troubles de l’alimentation », l’irritabilité quand le repas n’est pas servi à l’heure, la convoitise pour la plus grosse part de la tarte, l’avarice, le fait de manger pour se sentir bien, et ainsi de suite. La racine du comportement problématique se situe dans le cœur et a un lien avec Dieu. ‘’[1]
Vivre pour la gloire de Dieu c’est lui permettre de siéger sur le trône de notre cœur, c’est lui redonner la première place dans notre vie. Par conséquent, reconnaitre la Bible comme sa volonté et de chercher à lui obéir. Dans sa Parole, nous voyons qu’il y a un temps et une fonction pour chaque chose qu’il a créée. Tel que discuté dans l’article sur la gestion du temps (https://www.larebellution.com/2021/08/22/ton-agenda-a-toujours-rapport-avec-jesus-partie-1/), une vie équilibrée qui glorifie Dieu est une vie où chaque élément essentiel est à sa place et fonctionne tel que Dieu l’a désiré. Ainsi, pour glorifier Dieu dans notre rapport à la nourriture, il serait bon de se demander quelle est sa place et sa fonction afin de mieux glorifier Dieu à travers elle.
Le but de la nourriture; être une bénédiction.
- Nous unir à Dieu
Ce que Dieu a créé est bon et a un but. Ainsi, il a désiré créer l’être humain de sorte qu’il soit limité en énergie et qu’il soit donc nécessaire qu’il dépende de la bonté de Dieu pour vivre. Dieu est en quelque sorte le Père pourvoyeur de ses créatures pour tous leurs besoins. Dieu a désiré avoir cette relation de pourvoyeur envers nous. On pourrait donc dire que, sur le plan biologique, la première fonction de la nourriture est de répondre à nos besoins nutritifs, tel que Dieu l’a désiré. Quant au plan spirituel, la nourriture nous place continuellement dans une position de dépendance et de reconnaissance envers Dieu, elle est donc un vecteur de relation qui nous unit à un aspect de Dieu.
- Nous bénir de moments agréables
Dieu est bon et même plus, il est ingénieux à faire le bien. Dans le cas de la nourriture, Dieu a traduit cette ingéniosité en faisant de la nourriture une expérience agréable et plaisante pour ses créatures. On pourrait donc dire que la deuxième fonction de la nourriture est d’être une bénédiction plaisante pour l’être humain. Ainsi, à chaque repas, l’homme peut non seulement remercier Dieu de répondre à ses besoins biologiques, mais aussi d’avoir voulu le bénir de moments aussi agréables.
- Nous unir les uns aux autres
La nourriture est un vecteur de relation “Pourvoyeur-créature” avec Dieu, mais aussi un vecteur de relations entre les créatures elles-mêmes. En lisant la Bible, on peut rapidement constater comment la nourriture est continuellement au centre des rencontres humaines. Les fêtes bibliques tournent souvent autour de la nourriture. C’est autour d’un repas que Jésus a scellé la Nouvelle Alliance de son sacrifice pour nous. C’est aussi en son honneur que nous prenons la communion qui est le repas du Seigneur. Aussi, les premiers sommaires qui servaient à résumer l’activité de l’église primitive incluent la fraction du pain. Les repas dans l’église primitive étaient des incontournables. La nourriture donne aussi l’occasion aux pères terrestres de représenter le Père céleste en pourvoyant et en bénissant leurs familles de bons repas. Mais surtout, la nourriture donne l’occasion d’expérimenter le partage entre les individus et l’hospitalité. La nourriture réunit le gens et leur permet de passer du bon temps ensemble. Ainsi, la nourriture est un symbole de communion et de relation, ce serait donc la troisième fonction de la nourriture tel que voulu par Dieu.
[1] David Powlison, Les idoles du cœur et la foire aux vanités, Impact, 2021.
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