L'appel de Jésus-Christ pour la vie du chrétien est radical. Mais il n'en existe pas de meilleur, ni de plus grand. Cet appel, bien qu'adressé à des êtres humains "choisis du milieu du monde", nous dit aussi que nous n'en faisons plus partie (voir Jean 15.19). Le poème suivant, écrit par Margaret Mauro alors qu'elle avait 22 ans, exprime bien la situation du jeune chrétien : s'il n'est plus "du monde", il y est néanmoins envoyé comme témoin de l'Évangile de Jésus-Christ.
"Jeune chrétien", je prie que ce poème t'encourage à suivre et à servir Dieu en ce monde, et cela de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force.
Le jeune chrétien, de Margaret Mauro.
Je ne peux pas abandonner,
Le petit monde que je connais,
La jeunesse et ses plaisirs innocents,
Les choses que je chéris tant !
C’est vrai, j'aime mon Seigneur
Et je veux faire sa volonté ;
Mais je peux jouir du monde et de ses biens
Tout en étant chrétien.
J'aime l'heure de la prière,
J'aime les hymnes de louange,
J'aime la Parole bénie qui révèle
La grâce rédemptrice de Dieu.
Mais je reste un homme malgré tout !
Et tant que je suis sur la terre,
Dieu ne me reprochera pas les heures,
Passées à d’innocentes joies.
Ces choses appartiennent à la jeunesse,
Et lui reviennent de droit.
Mes habits, mes passe-temps, mes amis,
La joie et l’éclat.
Le cœur de mon Père est bon !
Il ne m’en voudra point
Si mon petit coin du monde
Me plaît et me retient.
Et pourtant, « hors du camp »,
C'est là que mon Sauveur est mort !
C'est le monde qui l'a rejeté,
Et qui l’a vu crucifié.
Puis-je participer avec ceux
Qui l'ont cloué au bois ?
Et où son nom n'est jamais élevé,
Y a-t-il une place pour moi ?
Non, monde ! je me détourne,
Quoique tu sembles juste et bon ;
Ta main amicale tendue
Est tachée du sang de Jésus.
Si dans ton moindre leurre
Je me penche pour prendre part,
Ton influence vole, sans crier gare
La présence de Dieu de mon cœur.
Je pleure le sourire de mon Sauveur,
Quand je marche dans tes voies ;
Dans ton rire, la voix de l’Esprit se noie,
Il étouffe les torrents de louange.
Dès que je me détourne
Pour te rejoindre une heure,
Le visage de Christ devient flou et sombre,
Et la prière a perdu sa vigueur !
Adieu ! Désormais ma place
Est avec l'Agneau immolé.
Mon Souverain ! Tant que j'ai ton amour,
Que puis-je désirer à côté ?
Toi, cher Seigneur, tu es maintenant
Mon choix libre et affectueux,
En qui, bien que je ne te voie pas encore,
Croyant, je me réjouis !
Honte à moi d’avoir cherché
Une autre joie que celle-ci,
Ou rêvé qu'un cœur au repos avec toi
Puisse aspirer à un bonheur terrestre !
Ces choses vaines et sans valeur,
Je les ai toutes mises de côté :
Sa bonté remplit mon âme assoiffée,
Et je suis satisfait.
Seigneur Jésus ! laisse-moi habiter
« Hors du camp », avec toi.
Puisque tu es là, alors là seulement
Il y a la paix et une demeure pour moi.
Ton cher opprobre à porter
Je regarde comme mon gain le plus élevé,
Jusqu’à ce que tu reviennes, le Rejeté,
Pour saisir ta puissance, et régner !
Tu trouveras ici le lien renvoyant vers le poème original.