I. L’exemple des amis de Job
Les amis de Job ont manifesté une grande compassion en parcourant un long chemin pour le rejoindre dans son épreuve. Leur présence était un acte d’amour, témoignant d’une volonté sincère d’aider, similaire à ce que nous ressentons lorsque nous cherchons à soutenir quelqu'un. Cependant, cela ne suffit pas toujours, et dans certains cas, cela peut même se révéler contre-productif.
Bien que guidée par l’intention d’aider, leur démarche a révélé certaines limites. Plutôt que d’écouter Job et de lui offrir un soutien réconfortant, ils lui ont imposé leur propre vision de la justice divine, négligeant ainsi sa souffrance. Persuadés de détenir la vérité sans même consulter Dieu, ils se sont hâtés de le juger. Leur approche dogmatique a empêché tout véritable échange de soutien.
Se considérant comme les porte-paroles de Dieu, ils ont été réprimandés directement par lui. Cet épisode met en garde contre l’illusion de comprendre pleinement les desseins divins et nous enseigne une précieuse leçon d’humilité.
En effet, voici comment le Seigneur les a repris : "Après que l'Éternel eut parlé à Job, l'Éternel dit à Éliphaz de Théman : Ma colère s'est enflammée contre toi et tes deux amis, car vous n'avez pas parlé de moi avec droiture, comme mon serviteur Job. Prenez donc sept taureaux et sept béliers, allez vers mon serviteur Job, et offrez des holocaustes pour vous, et mon serviteur Job priera pour vous. Je lui accorderai sa prière, afin de ne pas vous traiter selon votre folie." Job 42.7-9
Au lieu de soulager Job, leurs paroles l'ont davantage accablé. En le culpabilisant, ils ont renforcé son sentiment de solitude et d'incompréhension. Parfois, un conseil donné sans qu’on le demande peut donner l’impression que l’on n’a pas été écouté ou que l’on n’a pas été compris.
As-tu déjà ressenti cette frustration face à un manque de compréhension de la part de tes proches ? À travers l’histoire des amis de Job, que peux-tu apprendre sur la manière d’écouter et de soutenir les autres face à leurs souffrances ? T’es-tu déjà senti tellement sûr de toi en donnant un conseil que tu étais persuadé d’agir au nom de Dieu ? As-tu déjà eu un moment où tu as ressenti que, même sans dire un mot, ta présence a été une forme de soutien pour quelqu’un ?
II. Pourquoi privilégier l'écoute ?
Certaines personnes ont simplement besoin d’être écoutées pour alléger leur charge émotionnelle, libérer les tensions et mettre des mots sur ce qu’elles ressentent. Parfois, sans même s’en rendre compte, cela les aide à structurer leur pensée. Il arrive aussi qu’elles aient déjà une idée de la solution et de la meilleure décision à prendre pour leur situation. Souvent, une présence bienveillante vaut bien plus qu’un conseil.
En écrivant cet article, une amie m’a suggéré une question simple à poser : "Tu veux juste être écoutée, ou aimerais-tu un avis ou un conseil ?" Je trouve cela intéressant à garder en tête.
Et si la personne souhaite un avis ou un conseil, avant de nous précipiter à répondre, prenons un instant pour demander à Dieu la sagesse nécessaire afin de discerner quoi dire. Nous pouvons le faire en amont ou même dans notre esprit au moment de l’échange.
"On éprouve de la joie à donner une réponse de sa bouche, et combien est agréable une parole dite à propos!" Proverbes 15.23
III. Les principes fondamentaux d’une bonne écoute
Laissez-moi vous présenter la notion d’écoute active, qui repose sur une présence totale à l’autre. Elle implique une attention bienveillante, sans interruption, sans jugement et sans précipitation dans la réponse. Le silence est très important dans l'écoute, en respectant le rythme de votre interlocuteur, vous lui offrez l’espace nécessaire pour approfondir sa réflexion ou s’ouvrir davantage. Certaines personnes ont besoin de temps avant de se confier. Veillez également à ne pas interrompre l’autre en plein récit, que ce soit pour accélérer l’échange ou parce que mille idées vous viennent en tête (c’est un point sur lequel je dois moi-même progresser !). Il n’est pas nécessaire d’apporter une solution, reconnaître simplement la complexité d’une situation suffit à offrir un véritable soutien.
"Sachez-le, mes frères bien-aimés : que chaque homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère." Jacques 1.19
Enfin, vous pouvez proposer de prier ensemble ou vous pouvez prier seul pour cette personne dans l’intimité de votre relation avec Dieu. Ce serait sans doute l’un des plus beaux gestes de soutien que vous puissiez offrir.
Conclusion
Un ami m’a un jour confié une pensée très intéressante : « Nous ne comprendrons jamais entièrement la situation d’une personne car seul Dieu possède tous les éléments de son histoire. » Pour comprendre pleinement quelqu’un, il faudrait connaître son passé, son caractère et ses blessures. Seul Dieu, omniscient, détient cette connaissance parfaite. Plutôt que de nous précipiter à donner des conseils, remettons toujours le Seigneur au centre. Guidons nos proches vers lui par la prière, car il est la meilleure source de consolation.
"Ô Éternel, tu m'as sondé et tu me connais. Tu sais quand je m'assois et quand je me lève, tu comprends de loin ma pensée. Tu sais quand je marche et quand je me couche, et tu pénètres toutes mes voies. Avant que la parole soit sur ma langue, ô Éternel, tu la sais entièrement." Psaumes 139.1-4
