L’estime de soi : le plus grand problème des jeunes? - Partie 1

Simon Archambault nous propose une série en trois articles sur l'estime de soi.

Introduction

Dans les églises, dans les groupes jeunesses et même dans le monde séculier, le thème de l’estime de soi est de plus en plus présent. Étant dans des groupes jeunesses depuis plus de 20 ans, j’entends régulièrement des messages qui semblent identifier le manque d’estime comme l’un des plus grands problèmes de notre jeunesse et offrent la valorisation comme solution. Il existe même toute une gamme de livres et de ressources à ce sujet pour les leaders jeunesses. Ces outils voudront vous défier à connaître tous les noms de vos jeunes pour qu’ils puissent ainsi se sentir connus et exister dans les yeux de quelqu’un d’autre. On vous encouragera aussi à connaître leurs études, leurs intérêts, leur sport et hobbies. On vous dira que le mal de ce monde c’est l’estime et que le besoin des jeunes c’est d’être connus et valorisés.

Tout ceci n’est pas mal, comprenez-moi bien, je ne suis pas contre la vertu, seulement ces astuces ne peuvent constituer une fin en soi, car sinon, on ne fait qu’envoyer en enfer des jeunes aimés, connus et valorisés. Mais plus encore, est-ce que le manque d’estime est réellement le problème des jeunes d’aujourd’hui ? Et est-ce que la valorisation est la vraie bonne solution à ce problème ?

Vision ancienne et vision moderne de l’estime de soi

Autrefois, dans le monde antique et même jusqu’à récemment dans les sociétés traditionnelles, à l’inverse d’aujourd’hui, on considérait volontiers qu’avoir une trop haute opinion de soi-même était la vraie cause du mal dans la société. On disait que si une personne est violente, vulgaire, voleuse, abuseuse et cruelle c’est qu’elle estime avoir plus de valeur que les autres et se permet ainsi de dénaturer autrui. De nos jours, ce n’est plus du tout la même chose. Notre culture post-moderne est à l’opposé de cela. Il n’est pas rare de lire des articles de psychologie moderne qui situe le problème des gens dans un manque d’estime. Ainsi dira-t-on, les gens souffrent et font souffrir, car ils ont une piètre estime d’eux-mêmes. Conséquemment à cette idée, on établit des programmes d’intervention dans le milieu de l’éducation et même dans le milieu carcéral fondé sur cette idée que le véritable problème derrière un mauvais comportement c’est un manque d’estime et de valorisation. Si le véritable problème est le manque d’estime et la solution c’est la valorisation, et bien, l’une des conséquences de cela est qu’on ne peut plus poser de jugement moral et il devient difficile d’avoir une posture de responsabilisation de l’individu, car on optera plutôt pour la valorisation. Hitler aurait bien pu avoir une haute opinion de lui-même, cela ne rendrait pas plus morales ses actions.

Le manque d’estime est-il le vrai problème ?

Or, certains chercheurs comme Lauren Slater le font remarquer, le manque d’estime comme étant la raison derrière la violence, la délinquance et la dépendance est une idée reçue post-moderne profondément ancrée dans la société, dans ses institutions et dans ses structures. Pourtant, dans un article exposé dans le New York Times, Slater démontre bien qu’il n’y a pas de preuve solide et tangible pour appuyer une telle vision du monde. Plus encore, qu’on pourrait plutôt constater l’inverse, qu’avoir une trop haute opinion de soi conduit souvent à des comportements problématiques.

Restez à l'affut pour la suite de cette série.

Auteur invité
et
Simon Archambault

Nous avons régulièrement des auteurs invités qui écrivent des articles pour le blog de la Réb'.

Tags de l'article:
estime de soi
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