“Me voici, envoie-moi”
Fameuse réponse d’Esaïe au chapitre 6, verset 8. Je l’ai prononcée plusieurs fois, de tout mon coeur, avec une grande authenticité et l'excitation de répondre à ce que Dieu voulait pour moi.
J’ai toujours eu depuis toute petite le désir de voyager, de partir en mission pour le royaume de Dieu, “d’aller et de faire de toutes les nations des disciples” (Matthieu 28.19). Alors, quand j’ai enfin reçu mon diplôme du baccalauréat (le fameux) et que mes parents étaient (un peu plus) rassurés, je me suis lancé : “Seigneur, du coup, je pars où ?”.
Parce que oui, dans ma tête c’était sûr, le départ était imminent ! Sauf que je n’avais pas totalement réalisé que “me voici, envoie-moi” pouvait signifier “envoie-moi où tu le veux” mais aussi “me voici, ici”.
Du coup, je me suis dit qu’on pourrait faire comme dans les pubs : ajouter une petite étoile précisant les conditions qu’implique un tel choix :
“Me voici, envoie-moi”*
*sans condition
Sans condition. Je ne peux mettre aucune condition quand je vois que Dieu m’aime tellement qu’il est allé jusqu’à donner son fils unique pour me sauver. Et à cause de ce sacrifice qui me donne la vie, ce n’est plus moi qui vis. Ma vie ne m’appartient plus (Galates 2.20). Ce “me voici” devient un “me voici, s’il le faut : abandonnant ma douche chaude, laissant ma chambre personnelle, célibataire ou marié(e), ici ou là-bas, sans réseaux sociaux, loin de ma famille, ou près d’elle, au travail, ou étudiant, …” **
**tu peux rajouter tout ce qui te coûterait
Ce que j’ai finalement compris en priant, c’est que Dieu ne me voulait pas à l’autre bout du monde, mais ici, dans mon pays d’origine, dans la région qui m’a vue grandir, dans ma ville de naissance. C’est ici mon terrain de mission, c’est ici qu’il veut que je fasse des disciples. Et si pour certains le fait de devoir quitter ses habitudes pour un pays inconnu, une nouvelle culture et même une langue différente pourrait paraître effrayant, le fait de rester dans ma ville l’était bien plus à mes yeux ! Et pourtant, j’ai survécu à cette année, et tu sais quoi ? Je reste même une année de plus ! Alors, non ça n’a pas été facile à accepter, loin de là, mais aujourd’hui je ne regrette rien car j’ai la paix, je sais que Dieu est au contrôle et qu’il voit beaucoup mieux que moi ! J’ai aussi affermi ma foi en traversant des épreuves avec Dieu à mes côtés. Et ce qui est magnifique, c’est que Dieu ne t’abandonne jamais et que par lui rien n'est impossible ! (Marc 10.27 ; Luc 1.37)
Et si Dieu ne voyait pas les choses de la même manière ? Et si Dieu ne voulait pas que tu partes (du moins pas tout de suite) ? Ou plutôt : et si Dieu voulait justement que tu partes maintenant ? Et si Dieu te réservait d’autres choses, encore plus belles que tout ce que tu peux imaginer ? (Esaïe 55.8-9)
Je t’encourage à te poser ces questions et à prier par rapport à cela, mais n’oublie jamais, que tu sois dans la même ville depuis 25 ans, à l’autre bout du monde, ou toujours en vadrouille, que ce que Dieu veut en premier c’est ton coeur. (Marc 12.30)