Ne tombe pas dans le piège du plaisir éphémère

Gary Thomas, auteur de plusieurs best-sellers sur le mariage et la famille, s’adresse cette fois-ci à ceux qui n’ont pas encore dit oui et qui cherchent celui ou celle qui partagera leur vie. Cet article est extrait de son dernier livre.

Comparons les valeurs du monde avec l’enseignement de Jésus. Le monde met l’accent sur l’attirance instantanée, intense et romantique, qui rend vulnérable et stupide et qui dure en moyenne entre douze et dix-huit mois. Il encourage à prendre des décisions sous le coup de l’émotion. Il mesure « l’amour » d’après l’intensité de l’attachement émotionnel qui, d’après la science, n’a pas une longue durée de vie. En d’autres termes, il s’agit d’un plaisir éphémère. C’est le type d’amour que prônent la plupart des films, des séries télévisées, des romans et des chansons. Vous avez été formaté pour lui donner la valeur suprême, et on vous a fait croire que c’est le seul amour « authentique ».

Dans le film Titanic, lorsque le nouveau petit ami de Rose déclare que le fait de fuir ensemble n’a aucun sens (puisqu’ils se fréquentent depuis moins de trois jours), Rose lui répond : « Oui, je sais. C’est vraiment insensé. C’est pour ça que j’y crois ». Si cette philosophie peut permettre d’élaborer un scénario captivant, elle engendre presque toujours une vie remplie de chagrin. Un tel raisonnement (ou plutôt absence de raisonnement) est à l’origine de nombreux mariages et a causé le naufrage de bien des vies. La passion amoureuse est une belle chose tant qu’elle dure, mais son caractère éphémère crée bien plus de souffrance que son existence n’avait procuré de plaisir.

À l’inverse, Jésus nous a appris à fonder nos décisions sur un principe éternel : la recherche du royaume et de la justice de Dieu. Par ses paroles, Jésus nous incite à trouver une personne avec qui nous pourrons partager une même mission, un même objectif de vie plutôt qu’une émotion romantique superficielle. Il ne nous encourage pas à trouver quelqu’un qui nous fera perdre la raison. Ce qu’il veut, en revanche, c’est que nous prenions une décision qui conduit à la justice. Pour cela, nous devons chercher un partenaire qui nous poussera à rester attaché à Dieu, qui nous mettra face à nos erreurs, qui saura nous pardonner et qui nous encouragera avec sagesse lorsque nous serons désorientés.

Si nous sommes en bonne santé spirituelle, c’est cette vie-là que nous désirons. Une vie qui s’accompagne d’une joie grandissante et non d’une passion passagère. La « troisième phase » cruciale de la relation, au-delà du désir sexuel et de l’attachement romantique, est l’amour durable. L’amitié et une mission partagée sont les meilleurs ingrédients pour entretenir ce lien. Il subsiste jusqu’à la mort et se renforce avec l’âge contrairement à la passion amoureuse. Le temps favorise l’intimité et l’affection entretenues intentionnellement, même s’il met fin à la passion amoureuse.

Les paroles de Jésus – et même l’ensemble des Écritures – incitent le peuple de Dieu à construire une alliance spirituelle. C’est précisément ce que vous devez rechercher : cette personne pourra-t-elle marcher à mes côtés en direction de Dieu ? Ce n’est pas égoïste de choisir avec sagesse dans ce domaine. Au contraire, c’est être un bon gestionnaire de la seule vie que Dieu vous a donnée. Épouser une personne qui rencontre de graves problèmes mentaux, qui a des problèmes d’addictions ou de caractère, c’est comme courir le marathon en portant un sac à dos très lourd. Réfléchissez-y sérieusement : la personne que j’envisage d’épouser m’aidera-t-elle dans la course à laquelle Dieu me propose de participer ? Ou sera-t-elle semblable à un boulet attaché à mes pieds ?

Bien sûr, le choix d’un conjoint n’a rien à voir avec celui d’un ami ou d’un associé. En l’absence de toute attirance sexuelle, vous aurez du mal à assumer votre rôle de mari ou d’épouse. Si la pensée de voir votre futur conjoint nu vous dégoûte, ne l’épousez pas. Le sexe est un aspect important du mariage. Alors si vous ne vous sentez pas capable de vous investir avec enthousiasme dans le domaine de la sexualité, ne vous mariez pas. Cela dit, à long terme, l’intimité sexuelle s’estompe dans la plupart des couples mariés, à cause des difficultés relationnelles (et moins à cause du manque d’attirance physique). Deux personnes qui prennent vraiment soin l’une de l’autre, qui sont bienveillantes l’une envers l’autre, qui partagent la même mission et veulent s’édifier ensemble, éprouvent le besoin de servir l’autre, et ce service prend une expression sexuelle.

Ensuite, n’oubliez jamais que vous choisissez aussi la future mère ou le futur père de vos enfants (nous en reparlerons plus loin). Vous devez donc prendre en considération l’aptitude du conjoint potentiel à remplir ce rôle parental. Un certain niveau d’amitié et de compatibilité peut favoriser l’entretien d’un lien spirituel. Ce sont là des aspects importants qui s’ajoutent à l’objectif principal : une mission spirituelle partagée.

Autrement dit, pour choisir un conjoint, il y a davantage de choses à considérer que celles indiquées explicitement en Matthieu 6 : 33. N’en considérez jamais moins. Si la personne qui vous intéresse actuellement n’est pas celle avec laquelle vous pourriez rechercher d’abord le royaume et la justice de Dieu, laissez tomber. Ne faites aucun compromis sur Matthieu 6 : 33. Faites-en plutôt le fondement de votre vie, mais ne l’ignorez pas. Autrement, c’est à vos risques et périls.

--Cet article est un extrait de Vous allez dire oui à qui ?, paru chez BLF Éditions.

Auteur invité
et
Gary Thomas

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