Placée en foyer à 15 ans : comment ma vie a basculée (Témoignage 2/2)

Dans la première partie de mon article je vous racontais comment je me suis retrouvé à être sans domicile fixe depuis 6 mois avec mes parents et mes frères. Nous séjournions dans notre van sur un parking public. Sans ressources, nous passions nos journées à chercher de quoi se nourrir au centre commercial le plus proche.

Le cauchemar

Après que l’on ait été signalé à la mairie parce que nous stationnons sur le même parking depuis plus d’un mois et que nous étions en danger à cause du froid et du manque de nourriture ; mes petits frères et moi avons été pris en charge d’urgence par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE). C’est alors que tout a commencé à s’écrouler pour moi.

Placée en foyer, je me suis retrouvée confrontée à une multitude de choses qui m’étaient jusqu’alors inconnues : drogues, violence verbale et physique… Une grande question résonnait en moi : Pourquoi Dieu permettait-il tout ça ?

Je n’avais plus de biens matériels, je n’étais plus scolarisée, on m’avait séparé du plus petit de mes petits frères et je n’avais plus mes parents à mes côtés. J’avais l’impression de vivre un cauchemar qui empirait et dans lequel j’étais bloquée.

Quelques mois après mon placement, j’ai été rescolarisé pour le dernier trimestre de ma seconde et Dieu a permis que je passe en première.

Durant mes dernières années de lycée, j'ai dû faire face à l’abandon de mes parents. Plus rien n’avait de sens. J’avais l’impression d’être une balle rebondissante, habituée à rebondir après chaque épreuve, qui était maintenant défectueuse et ne pouvait plus rebondir.

Je me suis éloignée de Dieu. Je n’arrivais pas à comprendre qu’un Dieu d’amour permette tant de souffrances inexpliquées. Ma conclusion était que Dieu n’existait pas et que ma vie n’avait jamais eu de sens.

Mais...

A la fin de mon année de terminale, j’ai repris contact avec ma famille plus éloignée. Une visite accompagnée d’un médiateur a été organisée par l’ASE pour nous permettre de revoir nos oncles et tantes ainsi que nos cousins. A l'issue de cette rencontre, il a été décidé que nous pouvions passer l’été auprès de notre famille.

C’est alors que j’ai (re)découvert un amour sincère, une joie inexpliquée et une paix assez déconcertante qui m’ont questionné sur Dieu. En effet, ces personnes auraient pu nous oublier, nous en vouloir, ou tout simplement se désintéresser. Et pourtant ils n’avaient pas cessé de prier pour nous avec confiance et persévérance.

Dans ces périodes compliquées où ils n’avaient eu que très peu de nouvelles de nous, ils avaient mis leur pleine confiance en Dieu. Ils nous ont accueillis comme-ci c’était tout naturel alors qu’ils n’avaient plus de nouvelles depuis 8 ans.

J’ai alors prié pour que Dieu m’ouvre les yeux sur ce qu’il a fait, s’il existait qu’il se laisse trouver. Avec une douceur inégalable, il m'a exaucée.

J’ai réalisé qu’Il ne m’avait jamais abandonné. Je n’ai jamais marché seule, dans les moments les plus difficiles de ma vie Il a toujours été là. (Vous vous souvenez de tous ces exemples que je vous ai cité dans la première partie de mon témoignage ?). Je me suis faite baptiser par la suite.

Et aujourd'hui ?

Dieu m’a fait grâce de pouvoir commencer des études qui me plaisent énormément. Il a mis sur ma route les bonnes personnes au bon moment pour me soutenir, m’encourager, m’aider et me permettre de grandir. Il m’a pris par la main, m’a appris à lui refaire confiance avec patience, à dépendre de lui et à lui confier chaque partie de ma vie. J’ai redécouvert un Dieu d’amour, patient et surtout une paix qui ne dépend pas des circonstances.

Même quand je marche dans la sombre vallée de la mort, je ne redoute aucun mal car tu es avec moi. Ta conduite et ton appui : voilà ce qui me réconforte.Psaume 23.4

Certaines souffrances sont inexpliquées. Il reste encore dans le tableau de ma vie des questions sans réponses. Cependant, j’ai la certitude aujourd’hui que ce Dieu d’amour existe, qu’il a donné son fils pour moi, pour nous, que durant chaque moment de ma vie qu’il soit joyeux ou triste Il était, Il est et Il sera là.

Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père plein de compassion et le Dieu de tout réconfort ! Il nous réconforte dans toutes nos détresses afin que nous puissions réconforter ceux qui se trouvent dans la détresse, grâce à l’encouragement que nous recevons nous-mêmes de la part de Dieu.2 Corinthiens 1.3-4

Dieu m’a encouragé dans ma détresse, avec patience et amour et continu de le faire. Si je vous partage mon témoignage aujourd’hui c’est parce que j’ai l’espoir qu’il réconforte quelqu’un.

Tu es précieux et aimé.

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