« Jésus, je t’aime… mais je suis fatigué », a soufflé mon père, appuyé contre son appui-tête, alors que nous étions assis dans notre Land cruiser en route pour la ville.
J’ai ravalé un sourire à ces mots, si simples, pourtant si crus, réels et honnêtes. Nous nous préparions à faire quelques courses, et déjà la journée avait été remplie d’aventures imprévisibles et quotidiennes d’Afrique de l’Ouest. Le courant ne s’était pas coupé une fois, ni deux mais trois fois. Nous avons trouvé une nouvelle déchirure dans l’une de nos moustiquaires, ce qui ne vous semble peut-être pas grave mais pour nous c’est comme prendre un mégaphone et crier : « Hey les moustiques ! Venez nous donner le paludisme ! ». Il y avait des cafards partout dans la cuisine… car il se trouve que les insectes sont présents partout en Afrique de l’Ouest. Et pour couronner le tout, nous étions à court d’argent ce mois-ci.
Oui. Nous étions fatigués.
J’ai reposé ma tête contre la fenêtre, appréciant ce petit moment de paix dans la voiture alors qu’un monde de chaos tournait autour de nous.
Soudainement, mon petit frère a ouvert la porte de notre portail, en nous tendant la liste des courses. Papa est sorti de la voiture, marchant vers Abijah pour récupérer la liste. Cependant, en atteignant la porte, le chien que nous gardions pour nos collègues missionnaires a sauté derrière Abijah et a couru dans les rues. Après une longue « chasse au chien », récupérer la liste de course et avoir refermé une fois de plus le portail, Papa est remonté dans la voiture.
« Jésus je t’aime… mais je suis fatigué ».
Nous avons continué notre chemin sur les routes cahoteuses en terre rouge. Les sacs plastiques jonchaient le sol alors que les motos sifflaient, que les voitures klaxonnaient et que les poules et les chèvres zigzaguaient au milieu de se dédalle. Une moto coupa devant nous et papa a freiné, en poussant un soupir frustré.
« Jésus je t’aime … mais je suis fatigué ».
Le téléphone de Papa a sonné et il me l’a tendu, en me demandant de mettre le haut-parleur. C’était Luc, un de nos amis Ouest-Africains, « Bonjour, Mr. Arrow ? Je suis malade et je n’ai pas d’argent. Pouvez-vous me donnez de l’argent pour acheter les médicaments dont j’ai besoin ? ». Mon père a accepté, disant à Luc qu’on viendrait le voir. Après nous être arrêtés pour lui donner de l’argent, lui dire que nous priions pour qu’il aille mieux, et avoir entamé un bout de conversation qui ne semblait ne jamais terminer, papa est remonté dans la voiture.
Nous avons conduit en silence pendant quelques minutes, puis il a eu un rire timide et a dit une fois de plus : « Jésus, je t’aime… mais je suis fatiguée. »
Alors que nous continuions sur la route, la poussière de terre rouge trainant derrière et le fond sonore du village s’estompant en arrière-plan, j’ai levé les yeux au ciel. De doux tons de jaune et de rose s’étaient glissés dans un beau tableau de nuages surplombant le coucher de soleil. Les coucher de soleil africains sont vraiment à couper le souffle.
« Le ciel est beau. »
A cela, papa a souri et ri : « Jésus, je t’aime toujours et je suis toujours fatigué… mais merci pour le joli ciel. »
C’est normal d’être fatigué, Christ est notre repos
As-tu déjà prié les mots que mon père a prononcés tellement de fois ce jour-là ?
La vie peut être extrêmement accablante, stressante et frustrante. Et tu sais quoi ? C’est normal d’être fatigués. Peu importe à quel point tu veux ou essaye d’être « surhumain », tu vas vivre des jours difficiles. Et c’est bien d’admettre quand tu en traverses un, même à Jésus.
La vérité c’est qu’il y a beaucoup de beauté dans une prière simple, douce et honnête comme celle-là. C’est comme dire : « Jésus, je suis à toi, j’ai confiance en toi, je vais t’obéir, je vais te suivre jusqu’au bout… mais je ne peux pas y arriver seul. Jésus je vais avoir besoin de toi pour soutenir mon cœur anxieux et fatigué parce que je suis trop épuisé et dépassé pour continuer par moi-même. »
Et voici la bonne nouvelle, il te soutiendra.
Psaumes 55.22 nous encourage « Remets ton sort à l’Éternel et il te soutiendra, Il ne laissera jamais chanceler le juste. »
Connais-tu ce vieil adage qui dit « Dieu ne te donnera jamais plus que ce que tu ne peux supporter » ? J’ai appris à mainte reprise que ce n’étais pas vrai. Dieu te donnera plus que ce que tu peux supporter. Et il le fera pour qu’à la fin de la journée tu te retournes et dises : « Toi seul, Père. Toi seul pouvais me faire traverser cela en un seul morceau. Toi seul pouvais faire ressortir quelque chose de précieux d’un tel chaos. »
Parfois Dieu nous pousse au-delà de nos limites, pour nous rappeler que Lui seul peut faire des choses désordonnées quelque chose de magnifique.
Quand tu es fatigué, remercie Dieu pour le beau ciel
N’est-il pas drôle qu’il faille parfois que nous soyons complétement épuisés pour que nous voyons la beauté des petites choses ?
J’ai toujours aimé le ciel, et je peux dire honnêtement que je n’ai jamais levé les yeux sans être complétement émerveillés par la vue magnifique. Que ce soit un ciel d’orage avec des nuage gris ondulant comme une mer agitée, ou un soleil éclatant aux nuances orange et rouges qui se couche sur l’horizon de la savane… Le ciel de Dieu est a couper le souffle.
Parfois nous avons besoin de sortir de la petite boite dans laquelle nous nous sommes mis. Tu vois, en tant qu’humains nous sommes tellement absorbés par notre routine quotidienne que nous oublions de garder une vue d’ensemble. Nous oublions de nous voir comme les petits humains que nous sommes et cette vie comme le court lapse de temps qu’elle est. Nous oublions de nous reposer dans l’Amant de nos âmes, oublions de nous accrocher au Rédempteur de nos cœurs.
Sors de ta boite mon ami. Quand tu es fatigué… regarde au ciel. C’est une belle bénédiction que Dieu t’accorde chaque jour. Il est toujours là… tout comme ton Père aimant.
Et quand tu lèves les yeux, souviens toi des mots de Jésus qui dit « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. » (Mathieu 11.28-30)
Chuchote : « Jésus je t’aime… mais je suis fatigué. » Et ensuite ? Remercie le pour le beau ciel. Choisi d’exprimer ta gratitude. Car il t’aime assez pour te donner une raison de sourire à chaque respiration que tu prends.
Article traduit avec autorisation, merci Gaëlle !