“Oups !” J’étais sur une pente glissante. Peter et moi étions de bons amis. Nous nous encouragions, nous nous lancions des défis, nous priions l’un pour l’autre et nous nous donnions l’un l’autre des conseils dans nos relations avec d’autres personnes.
“Euh ben . . .” Alors que Peter m’avouait ses sentiments, les miens se mélangeaient. J’étais flattée, surprise, confuse et compatissante.
Qu’est ce que je pouvais dire ?!
Je ne voulais pas le blesser mais en même temps je n’étais pas intéressée. Je ne voulais pas perdre notre belle amitié, pourtant à cet instant notre relation m’embarrassait.
Je sais que cela concerne beaucoup d’entre vous. C’est une situation pénible et complexe. De fait, j’aimerais vous partager quatre principes à garder à l’esprit lorsqu’on l’expérimente.
1. Reconnaître le courage de cet ami
Plus tard, alors que l’été avait été pénible pour nous deux suite à son aveu, Peter m’a dit que mon rejet lui avait “brisé l’âme”. Lorsqu’on ouvre son cœur à quelqu’un, on devient très vulnérable. Il y a tellement à perdre. Il faut énormément de courage pour avouer ses sentiments à quelqu’un. Quand nous recevons ce genre d’aveux, il peut être tentant de repousser celui qui les prononce. Tu peux avoir envie que la conversation s’arrête le plus vite possible (et peut-être que tu es un peu effrayée face à cette situation délicate).
Mais dans nos cœurs et dans nos mots, reconnaissons et honorons le courage de notre ami.
2. Être honnête
“Si tu veux rester ami avec lui, tu dois être à 100 % clair que rien ne va jamais arriver. Tu dois lui permettre de "passer à autre chose”. Voilà le conseil que m’a donné une connaissance.
Il aurait été facile de diminuer la portée de mes mots, mais sans honnêteté, des murs se forment dans les amitiés :
- Si nous agissons comme s’il y avait une possibilité là où il n’y en a pas, nous jouons avec le cœur de notre ami, causant plus de souffrance sur le long terme.
- Si nous utilisons de fausses raisons pour lui dire que nous ne l’aimons pas, nous le rendons vulnérable à toute sorte de mensonges à propos de lui-même ou de sa valeur.
La plupart du temps nous modifions la réalité pour ménager les émotions d’autrui mais c’est tout le contraire qui se produit. Lui répondre avec bienveillance requiert d’être honnête et l’honnêteté est bonne, elle honore Dieu et la personne qui porte son image.
“Les blessures d'un ami sont dignes de confiance ; les baisers d'un ennemi sont trompeurs.” (Proverbes 27.6)
3. Être attentif à qui tu te confies
Si tu veux conserver la relation amicale que tu as avec ton ami, il est vital que vous soyez tous les deux attentifs aux personnes auxquelles vous partagez votre situation. Si vous en parlez avec la mauvaise personne (ou simplement avec trop de personnes)…
- Des questions intrusives et répétées vous empêcheront de considérer cette relation comme naturelle et votre sentiment d’embarras perdurera.
- Votre intimité pourrait être partagée à quelqu’un qui n’aurait pas dû les connaître.
- S’il y trop de personnes qui se mêlent de la situation cela peut vous rendre confus et paralyser votre prise de décisions ou encore vous distraire de l’écoute de la voix de Dieu.
Nous avons besoin du soutien et des conseils de croyants matures autour de nous. Ainsi, quand tu racontes ce que tu traverses, fais attention que le “à qui” et le “comment” soient choisis avec réflexion et dans la prière.
“Celui qui répand la calomnie dévoile les secrets ; l'esprit sûr les couvre.” (Proverbes 11.13 Nbs)
4. Avoir conscience que cela peut prendre plus qu’une conversation
A chaud, spécialement quand tu ne t’attends pas à des révélations, il peut être difficile de déterminer les bonnes étapes à suivre.
- Tu pourrais dire que tu as besoin d’une pause dans votre amitié quand ce n’est pas le cas.
- Tu pourrais dire que rien n’a besoin de changer dans votre amitié sans te rendre compte qu’il y a déjà eu du changement.
- Tu pourrais être trop précise ou trop vague au sujet des limites que tu veux poser, sans connaître ce dont tu as vraiment besoin.
Prendre le temps de faire les choses peut vous aider à prendre soin l’un de l’autre. Il peut même être bénéfique de prévoir un autre moment pour continuer la conversation et pour évoquer l’après. Prenez le temps de réfléchir et d’écouter les conseils d’amis ou de votre famille pour trouver la meilleure manière d’avancer ensemble.
Alors que Peter et moi faisions des erreurs, alors que nous étions maladroits dans nos mots, Dieu commençait lentement à restaurer notre amitié. Elle n’était plus la même, mais comme nous nous sommes concentrés chacun sur le bien-être de l’autre pendant le “processus de la friendzone’’, notre amitié s’est renforcée et a grandi.
Si tu entames ce processus avec quelqu’un, garde espoir. Chaque amitié est différente car chaque personne est différente, certaines amitiés vont se distendre d’autres vont se renforcer, d’autres encore pourraient en fin de compte devenir plus que des amitiés. Quelques années plus tard, Peter et moi nous sommes mariés !
Il y a de l’espoir et je t’invite donc aujourd’hui à prier pour ton ami. Prie pour son bien, sa croissance et sa relation avec Dieu.
Article traduit avec autorisation, merci Luc !