Attention, on ne parle pas de commandements bibliques que nous sommes appelés à pratiquer. On parle ici plutôt d'exigences que nous nous imposons à nous-mêmes ou que les autres nous imposent. Celles-ci produisent chez les enfants de Dieu une crainte du jugement divin, un manque de liberté en Christ et un oubli du fait qu’en Christ, nous ne sommes plus condamnés.
Toutefois, là encore, attention, car il ne faut pas éviter le légalisme en allant vers l’autre extrême qu’est le laxisme. Le laxisme pousse le chrétien à ne pas considérer le cadre que la parole de Dieu impose pour notre bien. Le laxisme nous le fait oublier et nous donne la fausse liberté de vivre un peu comme on veut.
Je ne sais pas si tout cela te parle, mais les implications du légalisme peuvent être parfois subtiles et elles impactent profondément la vie de l’enfant de Dieu.
Prenons des exemples afin de mieux voir comment ce légalisme peut se manifester.
Exemple de légalisme
"Il ne suffit pas de t’habiller de manière modeste pour honorer Dieu, il faut que tu t’imposes des règles strictes à respecter, comme ne pas te maquiller ou ne pas être “trop jolie”. "
"Peu importe si tu te sens mal ou démoralisé aujourd’hui, il faut que tu lises tes trois chapitres de la Bible par jour, sinon tu t’éloignes de Dieu et cela va te faire culpabiliser.”
“Il faut que tu pries trente minutes par jour. Vraiment. Si tu pries moins que ça ou si tu as des jours où tu ne vas pas bien et que tu n’as pas la force de prier, tu n'es pas assez spirituel.”
“Tu te sens super enthousiaste du fait que ce soir tu sors avec tes amis au resto ? Est-ce que tu te sens aussi enthousiaste lorsque tu dois lire ta Bible le matin ? Non ? Ah... Ben dans ce cas-là, tu as un souci qu’il faut régler.”
Les exemples de légalisme pourraient continuer comme ça à l'infini. Peut-être que tu ne te retrouves pas dans tout ce que j’ai cité, mais tu peux appliquer ce genre de pensées à d’autres situations et domaines de ta vie.
Le légalisme crée un sentiment de culpabilité chez le chrétien, il le pousse à sentir qu’il ne fait jamais assez pour être spirituel et il le pousse à rechercher les œuvres à l'excès, afin d’être sûr qu’il plaît suffisamment à Dieu.
Si tu te retrouves là-dedans, soit sans crainte ! La Bible parle souvent du légalisme et elle nous donne des pistes pour qu’on puisse corriger ces tendances et vivre davantage libres en Christ.
Un message pour les légalistes
Dans l’épître aux Galates, l’apôtre Paul s’adresse aux églises de Galatie au sujet des œuvres et de la justice. Il les reprend sur une conception erronée selon laquelle elles obtiennent la faveur de Dieu au travers des œuvres qu’elles pratiquent.
Ce que Paul dit, c’est qu’on ne peut pas être sauvés par la loi. Or, comme on ne peut pas être sauvés par la loi, on ne pourra jamais persévérer dans la foi, plaire à Dieu, et vivre la vie chrétienne au travers de la loi (Galates 3.2-3, Galates 3.10). Alors peut-être que les Galates ne manifestent pas le même comportement légaliste que nous manifestons. Cependant, dans tous les cas, un principe clair s’applique : on commence par la grâce, on continue par la grâce et on finit par la grâce.
Vouloir plaire à Dieu, être aimé par Dieu et être accepté par Dieu en faisant des œuvres est loin d’être en accord avec l’évangile. Pourquoi ? Parce qu’il est impossible de vouloir cela tout en laissant Jésus-Christ, notre seul sauveur, être à la place qui lui est due.
“Si la justice s’obtient par la loi, Christ est donc mort pour rien.” (Galates 2.21)
Jésus, en mourant à la croix pour nous, nous offre la vie éternelle, le salut, mais aussi la liberté de ne plus vivre avec le poids de la crainte, des œuvres, des efforts à fournir pour lui plaire et pour se faire aimer et accepter par lui. Jésus a porté le poids de la loi à notre place ; son sacrifice et la foi en ses œuvres nous permettent d’être acceptés et aimés inconditionnellement par Dieu.
L’équilibre à avoir
J’aimerais maintenant juste préciser qu’il ne faut pas oublier une chose.
Oui, Christ rend libre des œuvres de la loi mais ce n’est pas pour autant qu’il n’y a pas un cadre à notre foi qui est bon et qui nous permet d’honorer Dieu. Ce que j’ai dit au début de l’article, c’est que tout comme il ne faut pas tomber dans cet extrême qu’est le légalisme, il faut également veiller à ne pas tomber dans cet extrême qu’est le laxisme.
L’apôtre Jean nous dit dans sa première épître que “l’amour de Dieu consiste à garder ses commandements.” (1 Jean 5.3).
Garder ses commandements ? N’avons-nous pas dit plus haut que l’évangile nous libère justement des commandements, des règles et de la loi ?
C’est là qu’il faut bien comprendre les écritures pour trouver l’équilibre.
L’évangile de Christ ne nous appelle pas à ne plus avoir de limites ni de cadre, car ils sont là pour nous aider dans notre lutte contre le péché. Le péché est présent dans le monde et le sera jusqu’à ce que Jésus renouvelle ce monde et le rende parfait. Si on croit cela, on croit aussi qu’en tant que pécheurs, nous avons tendance à être rebelles et à aimer le péché. C’est pourquoi Dieu fixe des cadres. C’est ainsi qu’il nous protège. L’appel de l’évangile n’est pas de renier les cadres imposés par Dieu. L’appel de l’évangile est de ne pas aller au-delà des cadres bibliques, en imposant toutes sortes de règles exagérées, comme celles citées plus haut.
Par exemple, prenons le cadre de la modestie.
C’est quoi la modestie ? C’est le fait de s’habiller de manière à honorer son corps, à montrer qu’il appartient à Dieu et à montrer que son but n’est pas d’être exposé à chaque œil humain. Il y a certains habits qui sortent de ce cadre et je pense qu’on pourrait facilement se mettre d’accord sur cela.
Ce cadre est bon ; il est là pour nous aider à honorer notre corps et il est aussi là pour aider ceux qui sont soumis aux tentations sexuelles.
Le légalisme va aller plus loin, en imposant un style vestimentaire rigide. Il va affirmer que tous ceux qui ne se conforment pas à ce style sont loin de Dieu.
De son côté, le laxisme va complètement ignorer ce bon cadre, en affirmant qu’en Christ nous pouvons faire ce que bon nous semble, même si nos actions auront des conséquences néfastes sur les autres et même si elles n'honorent pas Dieu.
Saisis-tu l’équilibre à avoir ?
Conclusion
La Bible offre des cadres et des principes, plutôt que des règles uniformes et strictes.
Personnellement, j’avais une période durant laquelle je lisais quatre chapitres de la Bible tous les jours et où je suivais un plan de lecture. Cela fait un moment que je ne lis plus autant que cela et que je n'ai plus de plan de lecture rigide. Pourquoi ? Car je me trouve actuellement dans une autre période de ma vie, qui est plus chargée.
J’ai longtemps culpabilisé à cause de cela. Mais maintenant, je comprends mieux que Dieu ne m’aime pas moins si je lis moins de chapitres qu’avant. Il est mon maître. Si je me retrouve dans un période de vie plus chargée, il est maître de cela et il sait que je suis un être humain limité et impacté par les activités de la vie.
Je continue de me plonger dans la parole : je suis dans le cadre de Dieu.
Mais je refuse de culpabiliser si aujourd’hui je n’ai pas lu quatre, mais un chapitre de la Parole : je n’ai plus envie d’être dans un cadre légaliste.
Et toi, dans quel type de cadre te retrouves-tu ? Ou peut-être que tu ne veux pas avoir de cadre. Regarde à Jésus Christ et rappelle-toi qu’il t’appelle à le suivre, à obéir à sa parole, tout en vivant libre ; libre du poids de tes fautes et libre du poids de tes efforts.