Quelque chose en toi ne tourne pas rond !

À qui ou à quoi est-ce que vous en voulez le plus ? On rencontre tous des difficultés plus ou moins graves dans la vie et on a tendance à chercher un bouc émissaire, c’est-à-dire à reprocher à quelqu’un ou à des circonstances extérieures à nous, les difficultés traversées. Ce n’est pas toujours entièrement faux mais à force, on risque d’oublier ou de minimiser le fait que notre ennemi le plus redoutable est à l’intérieur de nous.

Notre passage de Juges 20 met en évidence les effets dangereux et destructeurs du mal qui émerge d’Israël même, et non pas des peuples alentour. En effet, l’auteur veut montrer la dangerosité du mal qu’il y a en nous....et c’est ce qui devrait nous préoccuper le plus ! Comme les Israélites, nous n’avons pas besoin d’ennemis extérieurs pour souffrir, faire souffrir les autres et saborder le projet de Dieu pour notre vie.

Un ennemi intérieur (Juges 20 v.1-18)

Le mal est si attaché à nous que notre priorité n°1 devrait être, pour chacun, de balayer devant sa porte. C’est tellement facile de se plaindre de tout ce qui ne va pas autour de nous – et de tout ce qui ne va pas chez les autres – mais on devrait s’arrêter un instant, et se regarder attentivement dans le miroir, prendre extrêmement au sérieux le diagnostic, et chercher à se faire soigner.

Notre texte raconte la décision des Israélites de se rassembler à Mitspa pour venger la femme découpée en 12 morceaux. Cependant, la tribu de Benjamin refuse et choisit de défendre les habitants de Guibea (des Benjaminites). Ainsi, 400,000 Israélites se préparent à combattre contre 26,000 Benjaminites (soit environ 2x toute l’armée française, du jamais vu dans l’histoire des Juges !). Le peuple s'assemble «comme un seul homme» : l’auteur marque ici le contraste avec la division antérieure du peuple d’Israël face aux Cananéens et symbolise la prise de conscience collective de la nécessité d'extirper le mal interne. Le v18 rappelle le début du livre, où Dieu désigne aussi Juda pour combattre les Cananéens : l’histoire est bouclée, le véritable ennemi est incontestablement interne, au sein même d’Israël.

On se persuade parfois tellement que le problème c’est les autres, que c’est finalement par une crise grave et douloureuse, parfois humiliante, que Dieu peut nous faire prendre conscience que le véritable ennemi est intérieur de nous-mêmes. « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et ne remarques-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? » (Mt 7.3). Regardons-nous maintenant et honnêtement dans le miroir et acceptons d’engager le combat là où il a besoin d’être mené en priorité.

Un combat difficile (Juges 20 v.19-28)

Plus on laisse le mal s’installer en nous, ou parmi nous, plus la discipline de Dieu (processus positif par lequel Dieu veut nous corriger, nous enseigner et nous faire progresser dans la bonne direction) va être douloureuse. En effet, nous lisons dans notre texte le récit du grand combat : les Israélites attaquent la tribu de Benjamin selon les instructions de Dieu, avec Juda en tête.

Contre toute attente, les Benjaminites, beaucoup moins nombreux, remportent la bataille. Surpris par cette défaite, ils consultent de nouveau l’Éternel, qui leur ordonne de continuer le combat. 2e échec lors du 2nd affrontement avec en tout 40,000 morts (10% de leurs troupes). Ces échecs montrent que la lutte contre le mal en Israël est difficile et coûteuse. Dieu enseigne à son peuple que le péché est puissant et profondément enraciné, qu'il ne se laisse pas extirper facilement. Reconnaissant leur impuissance, les Israélites se tournent vers Dieu avec ferveur, jeûnent, prient et offrent des sacrifices à Béthel, où se trouve l'arche de l'alliance et le tabernacle. Ils prennent conscience de leur dépendance totale à la grâce et aux promesses de Dieu pour surmonter le mal. Ce qui se passe au Tabernacle (à Béthel dans le texte) parle d’avance aux Israélites de la venue un jour du messie promis par Dieu, qui va s’offrir lui-même en sacrifice, parfait et suffisant pour supporter la peine de tous les péchés de tous les croyants de toute l’histoire.

Comment est-ce qu’un tel sacrifice serait possible ? Parce que c’est Dieu lui-même qui va s’offrir en la personne de Jésus-Christ. Le combat contre le mal qui nous habite est rude, mais en vertu de la personne et de l’œuvre de  Jésus-Christ, la victoire a déjà été gagnée. Si on est affligé dans notre âme (prise de conscience de cette infection mortelle, humiliation ou discipline de Dieu), tournons nos regards vers  Jésus-Christ qui a tout payé pour qu’on ne vive plus dans la servitude du péché, mais pour qu’on progresse – par sa  grâce – de victoire en victoire sur le mal  (Timothee 2.13-14).

Un piège redoutable (Juges 20 v.29-48)

On doit vraiment veiller à ce qui se passe en nous, plus qu’à ce qui se passe autour de nous ou chez les autres. Dans notre passage, les Israélites remportent finalement la victoire contre les Benjaminites grâce à une stratégie ingénieuse. En lisant le récit, on pense à la stratégie semblable des Israélites pour vaincre la ville d'Aï dans le livre de Josué.

MAIS les ennemis étaient des Cananéens, pas des Israélites ! Ce parallèle souligne l'échec de la nation à extirper le péché interne. Les Benjaminites, focalisés sur le danger extérieur, négligent la menace intérieure, répétant les erreurs des Cananéens à Aï. Ils  représentent le mal en Israël et sont presque totalement exterminés, montrant que la lutte contre le mal interne est aussi impitoyable que celle contre les ennemis extérieurs. Cette mise en abyme illustre la manière dont les Israélites échouent en ne reconnaissant pas le mal en eux-mêmes. Le Lévite, en accusant les Benjaminites tout en passant sous silence sa propre lâcheté, reflète l'attitude de la nation. Quelque chose en toi et en moi ne tourne pas rond. Pendant que tu combats ceux du dehors, qui veille à ce qui se passe dans ton cœur ? 

Applications

  • Renonçons définitivement au mythe de la communauté chrétienne invulnérable. Personne n’est à l’abri, le péché est attaché à notre cœur. Veillons, méfions nous de nous-même, soyons honnête avec nos frères et sœurs concernant notre propre faiblesse.
  • Recevons avec gratitude et docilité la discipline bienfaisante de notre bon Père céleste. Plus on résiste, plus l’acceptation de notre faiblesse devient difficile. C’est parfois par la souffrance, le dépouillement ou l’humiliation que Dieu veut nous briser et nous ouvrir à ses bons soins.
  • Pas de cynisme ou de désespoir face au sentiment de notre indignité MAIS la conscience du mal de nos cœurs nous pousse vers «Béthel», vers l'arche de l'alliance et le souverain sacrificateur, symbolisant Jésus-Christ, notre « grand souverain sacrificateur » (HebreuxJuges 20 4.14). Pensons chaque jour à Jésus-Christ, son identité et son œuvre, rappelons-nous intentionnellement et constamment dans la prédication, les groupes de maison, la prière personnelle, nos conversations, que Jésus a tout payé pour nous libérer de la condamnation du péché et nous couvrir de sa justice.

Par nature, on est des pécheurs, infectés par le mal. Mais par la foi en JC, on est déclaré juste, adopté par Dieu; le mal sera un jour totalement extirpé de nous, car on est déjà devenu pour toujours des enfants bien-aimés de Dieu. Et ça, c’est vraiment toi !

D’après une série de prédications d’Alexandre SARRAN : https://www.egliselyongerland.org/blog/post/4682

Auteur invité
et
Jeanne.G

Nous avons régulièrement des auteurs invités qui écrivent des articles pour le blog de la Réb'.

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