Où en était-on ? Siméon voit Jésus, encore un nouveau-né, et est rempli de joie. Il chante les louanges de Dieu, pour avoir enfin envoyé un Sauveur. Mais la fin de son discours prend un tournant sombre.
33 Le père et la mère de Jésus étaient émerveillés de ce qu’il disait de lui.
34 Siméon les bénit et dit à Marie, sa mère : Sache-le : cet enfant est destiné à être, pour beaucoup en Israël, une occasion de chute ou de relèvement. Il sera un signe qui suscitera la contradiction : 35 ainsi seront dévoilées les pensées cachées de bien des gens. Quant à toi, tu auras le cœur comme transpercé par une épée.
Luc 2.33-35
Siméon nous apprend que tout le monde n’attendait pas Jésus avec impatience. En fait, pour certains, c’est plutôt une mauvaise surprise. Voyez le verset 34 : il sera un “signe qui suscitera la contradiction”. Sa venue va relever certains, mais en faire trébucher d’autres.
Pourquoi ? Qui voudrait s’opposer au Sauveur, à l’Envoyé de Dieu, à la lumière du monde ? On trouve l’explication juste après. Jésus dévoilera les pensées cachées de beaucoup de gens.
Et là, on comprend pourquoi certains le rejetteront, non ? Nos pensées cachées ne sont pas vraiment glorieuses. Je n’aimerais pas qu’on crie sur les toits tout ce que je pense. Ça fait peur.
Vous avez déjà allumé la lumière dans une cave où il y a des cafards ? Ils fuient tout de suite, et en deux secondes, on ne les voit plus. Quand la lumière éclaire tout, certains n’ont pas envie d’être vus. Et on est tous un peu comme ça. Si notre priorité est de nous cacher, d’avoir l’air de gens bien, Jésus peut être une mauvaise surprise.
Le coût du pardon
Le sommet de cette opposition, c’est la conclusion du discours de Siméon : il annonce à Marie qu’elle va souffrir comme si une épée transperçait son cœur. C’est violent. Mais il faut bien des mots durs pour décrire ce qui va arriver. Marie verra son fils, Jésus, accusé à tort et exécuté sur une croix.
C’est la première annonce dans Luc de la mort de Jésus, seulement un mois après sa naissance. Peut-être qu’on aurait aimé qu’il attende un peu, quand même. Qu’on puisse profiter de Noël, avec plein de bonnes nouvelles, des anges qui chantent, des bergers, etc. Puis la galette des rois, la rentrée qui occupe nos pensées… Gardons la mort de Jésus pour plus tard.
Mais en fait, c’est essentiel. Si le mal en nous est si grave qu’on veut fuir la lumière, qu’on est même prêt à tuer l’envoyé de Dieu parce qu’il met le projecteur sur notre péché, alors quelqu’un doit régler ça. Quelqu’un doit payer pour nos fautes. Voilà ce que fait Jésus à la croix. Il subit le jugement à notre place, pour qu’on puisse être réconciliés avec Dieu.
La fin de la culpabilité
C’est naturel pour nous de vouloir cacher nos fautes. On pense tous comme ça. Une membre de ma famille, chrétienne depuis longtemps, m’a récemment dit qu’elle avait peur de rencontrer Jésus au ciel, parce qu’il la connaîtrait trop bien.
Mais Dieu ne veut pas que nous pensions cela. Nos péchés ne donnent pas envie à Jésus de fuir. Au contraire, il veut nous pardonner et nous transformer. Si on vient à lui, qu’on lui demande pardon, il ne nous repoussera jamais.
C’est pour cela que Siméon peut dire que voir Jésus est le seul objectif sur sa liste. Et c’est pour ça qu’on peut dire la même chose. Qui d’autre est capable de savoir le pire sur nous, de nous aimer quand même, et de payer pour nous ?
On ne doit pas être surpris quand des gens s’opposent à Jésus. C’était annoncé d’avance. Mais ne faisons pas cette erreur. Le salut de Dieu, c’est lui. Alors plutôt que fuir la lumière, soyons dans la joie. Le Messie est venu pour sauver les peuples. Pour nous sauver. C’est ça qui peut faire notre joie à Noël, et toute l’année. Plus besoin d’attendre.