Le péché au cœur de nos vies - "Le mariage" - Tim Keller (4/5)

En cette semaine de Saint Valentin, nous allons nous pencher sur la thématique du mariage, en résumant les premiers chapitres de l’ouvrage « Le Mariage » de Tim Keller. Voici le quatrième article d'une série de 5, qui sortiront tous les jours de cette semaine.

Pourquoi est-il illusoire d’espérer trouver l’oiseau rare, parfait sous tout rapport, dans notre vie sentimentale, dont on a parlé dans l'article précédent ?

La réponse va peut-être vous sembler basique, mais le « coeur du milieu de l’extrême centre » de nos difficultés relationnelles est bien le problème du péché.

Regarder la paille... sans voir la poutre !

Vous serez sûrement d’accord avec moi, nous avons la fâcheuse tendance à voir avec plus d'acuité les défauts qui se trouvent chez les autres qu'en nous-même.

Beaucoup possèdent ce que John Tierney appelle un « détecteur de défauts », une : « voix intérieure, semblable à un petit appareil vombrissant dans le cerveau, qui détecte instantanément un défaut fatal chez tout partenaire potentiel ».

Et la racine à ce mal est bien souvent d’orgueil. Lorsque des personnes réfléchissent ainsi, elles sont « déterminées à obtenir plus qu'elles ne le méritent, et à rejeter toute personne qui leur ressemble, même de loin ».

La réalité du monde : l'empreinte du péché.

En fait, réfléchir ainsi revient à placer trop d’attentes au mauvais endroit.

« Autrement dit, dans notre culture, certains placent trop d'attentes sur leurs conjoint. Pour eux, le mariage n'est pas l'union de deux personnes imparfaites qui s'unissent pour créer un lien de stabilité, d'amour et de consolation, un havre de paix dans un monde cruel ».

Mais le problème est le suivant :

« un mariage fondé sur l'accomplissement personnel et non sur l'abnégation exige un conjoint sans besoins ou presque qui, de plus, comblera les vôtres, sans rien demander en retour ».

On attend aujourd’hui beaucoup trop d'un conjoint !

Le drame de cette attitude.

D'autres personnes semblent fuir le mariage pour d’autres raisons.

Et en effet, en entrant dans un mariage, on court le risque de devoir sacrifier trois choses qui sont au coeur de l'individualisme contemporain :

- La liberté

- L'autonomie

- L'épanouissement

Même si nous demandons à l'autre de nous aimer tel que nous sommes, nous savons que du fait du péché, nous sommes loin d'être parfait... Et que par conséquent il nous faudra changer en bien des domaines.

Et pour Keller, beaucoup de personnes ne sont pas prêts à cela :

« Mais au plus profond de votre coeur vous savez que vous n'êtes pas parfait, qu'il y a des choses à changer en vous, et que quiconque se risquera à vous connaître intimement souhaitera également les changer. Vous savez aussi que l'autre aura des besoins, profonds, et des défauts. Tout ceci semble douloureux, et ça l'est. Vous n'en voulez donc pas. Il est difficile d'admettre publiquement ou à soi-même qu'on ne veut pas se marier. Alors vous réglez votre détecteur de défauts au niveau le plus élevé. Ça devrait marcher et tenir le mariage à distance ».

Mais si la raison pour laquelle on n’envisage pas le mariage est la peur de perdre sa liberté , nous encourons un grand risque : celui d'avoir un coeur qui devient insensible.

Comme le dit CS Lewis, que nous citons en terminant cet article :

« Aimez quelque chose, et votre coeur sera certainement déchiré et probablement brisé. Si vous voulez être sûr de le garder intact, abstenez vous de donner votre coeur, à qui que ce soit, même à un animal. Enveloppez le soigneusement dans le linceul de vos hobbies et de vos petits luxes ; évitez toute forme de relation ; enfermez votre coeur à clef dans le cercueil de votre égoïsme. Mais dans ce cercueil - sûr, obscur, immobile, sans air - il changera. Il ne se brisera pas ; il deviendra incassable, impénétrable, indissoluble. L'alternative à la tragédie, ou, du moins, au risque de la tragédie est la damnation ».

Colin, 24 ans, Diplômé de Sciences-Po Lyon, et étudiant à la faculté de théologie Jean Calvin. Amateur de sport, de musique... et de tout ce qui se rapporte de près ou de loin à la question de Dieu !

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