Quand on est jeune dans la foi, il peut être extrêmement décourageant de voir comment notre foi peut-être ébranlé facilement, comment elle est souvent faible et vacillante.
Une fois qu’on est au Seigneur, tout de ne devrait-il pas être tout rose dans notre foi, et notre foi toujours ferme et assuré ?
Dans ma lecture de l’Institution de la Religion Chrétienne de Jean Calvin, je suis tombé sur un passage qui m’a profondément encouragé à ce sujet, et j’aimerai vous le commenter dans cet article.
I - Discussion sur le degré de perfection de la foi
Le paragraphe en question se trouve dans une section décrivant le rôle des sacrements et leurs usages. Dans celle-ci, Calvin parle de la fonction des sacrements en ce qu’ils « consolent notre foi, la nourrissent, la fortifient et l’augmentent »
Et il va faire mention de personnes, qu’ils nomment « contradicteurs », qui disent que « si notre foi est réelle, elle ne peut pas être améliorée ». Ce sont des gens qui pensent que si on est chrétien, notre foi serait parfaite et sans besoin ni possibilité de perfectionnement… et Calvin va s’opposer à cette idée !
II - Différents degrés de foi ?
On pourrait trouver un fond de vérité dans l’affirmation de ces gens, si ils veulent dire par là qu’il n’y a pas plusieurs catégories de chrétiens : ceux qui ont une foi de catégorie 1, d’autres une foi de catégorie 2, ou 3, ou 4 etc. Il y a seulement des chrétiens qui ont placé leur confiance en Jésus-Christ, et qui s’attendent à lui pour leur salut. Il y seulement une catégorie de chrétiens, c’est à dire des gens ayant été justifié par la grâce de Christ. On ne peut pas « améliorer notre justification », et notre foi en Christ nous sauve, peu importe le degré et l’intensité de celle-ci.
Seulement, là où ces gens se trompent, c’est qu’ils pensent qu’une fois que nous sommes chrétiens, notre vie est complément changé, parfaite, et notre foi complément mature et assurée. En bref, ils croient qu’une fois qu’on est chrétien, on est déjà quasiment au ciel, complément sanctifié !
III - En chemin, avec une foi fragile
Ce que Calvin va nous rappeler, c’est que la Bible elle-même nous invite à prier notre Dieu pour qu’il soutienne notre foi et la fasse grandir… reconnaissant par là que celle-ci peut-être amenée à grandir ! Il dit à ceux qui pensent « être arrivé » à une foi parfaite :
« Ces contradicteurs feraient mieux de prier avec les apôtres : « Seigneur, augmente-nous la foi » (Lc 17.5) que se vanter d’une perfection de foi que jamais personne n’a eue ni n’aura dans cette vie. Que pensent-ils qu’ait eu comme foi celui qui a dit : « je crois ! viens au secours de mon incrédulité! » (Mc 9.24). Sa foi débutante était bonne et pouvait encore être améliorée par la diminution de son incrédulité ».
IV - Attendre une foi parfaite est vain
On est donc sur un chemin où nous tâchons de progresser et d’avancer avec le Christ, imparfaitement. Nous tombons parfois et nous aimons le Seigneur imparfaitement. Mais nous l’aimons et voulons venir à lui, et nous souhaitons et prions pour que notre foi grandisse. Et c’est bien là l’essentiel !
Calvin dit : « Ainsi, ici [en Actes 8.37], « croire de tout son coeur » ne signifie pas être parfaitement lié à Jésus-Christ, mais être seulement attaché à lui de bon coeur, être rempli d’un zèle loyal à son égard, ne pas être rassasié de lui mais éprouver une faim et une soif ardente et soupirer après lui »
L’appel qui nous est fait est de croire de « tout notre coeur », et cela ne se manifeste pas par une foi parfaite, mais par un désir de suivre le Seigneur, d’avoir faim et soif de grandir en lui.
V -Venez à Jésus !
Ne soyons donc pas découragé de venir à Christ alors que notre foi est faible, fragile, et manquant certains éléments de compréhension.
Comme nous y appelle l’ancien hymne « Tel que je suis », nous pouvons venir à Christ en reconnaissant notre faiblesse et notre faible foi :
« Tel que je suis, bien vacillant,
En proie au doute à chaque instant,
Lutte au dehors, crainte au dedans,
Agneau de Dieu, je viens, je viens ! »
VI Conclusion
Tu peux prier :
« Seigneur, ma foi et faible et fragile, et je ne me sens pas digne de venir à toi,
Merci de m’appeler à venir à toi, tel que je suis, avec ma faible foi.
Je prie que je puisse progresser dans ma sanctification pour ressembler toujours plus à Jésus-Christ, et avoir une foi plus grande, qui progresse par étape jusqu’à ce que je sois parvenu à l’état d’homme fait (Ep 4.13). Je reconnais mon besoin de toi et ma dépendance à ta grâce, et je te remercie pour des promesses de salut, qui sont assurées et fermes en Jésus-Christ.
Amen »