Pour l'occasion de la sortie du nouveau livre coordonné par Alain Nisus, Vivre en chrétien aujourd'hui, nous publions en collaboration avec la Maison de la Bible 5 extraits de l'ouvrage sur la Réb' !
Améliorer le corps par la chirurgie esthétique ?
Puis-je modifier mon corps ? Et si oui, jusqu’où ? Cette question fait immédiatement penser à la chirurgie esthétique, et le « jusqu’où » pose le problème des limites. Cependant, il faut remarquer que la question « puis-je le modifier » révèle d’abord une insatisfaction. A quoi est-elle due ? A notre société de l’image qui présente des corps parfaits dans la publicité, les magazines… Mais qu’est-ce qu’un corps parfait pour Dieu ?
Et si nous développions une attitude de reconnaissance vis-à-vis de notre corps, plutôt que de l’observer d’un œil critique ? Et si nous tournions les regards vers Dieu au sujet de notre corps, plutôt que de nous comparer les uns aux autres ? Une telle attitude de reconnaissance s’appelle la louange : « Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse » (Psaume 139.14) ; c’est une joie qui favorise d’ailleurs la santé !
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Examiner ses motivations
Pourquoi les chrétiens ne pourraient-ils pas recourir à la chirurgie afin de changer ce qui leur déplaît dans leur corps ? Tout dépend du cœur, de la motivation : changer mon corps, pour quoi faire ?
- Est-ce pour me conformer à une image idéale du corps à la mode ? C’est une forme d’asservissement.
- Pour d’autres, la motivation principale est le rejet. Une actrice a admis s’être fait modifier le nez pour ne pas avoir celui de son père, un acteur connu, et ce, non seulement pour des raisons esthétiques mais aussi par rejet de ce dernier. Elle aurait eu besoin d’une guérison de son cœur, blessé par sa mauvaise relation avec son père, plutôt que d’une modification de son corps.
Une piste de réponse
Pour donner un critère de discernement éthique, on peut distinguer entre chirurgie réparatrice et chirurgie esthétique.
- Faire réparer un nez cassé, une cloison nasale déviée ou un ventre tombant suite à une grossesse, poser une prothèse mammaire suite à une ablation du sein : tous ces exemples relèvent de la réparation et des soins du corps que Dieu nous a donné ; ils sont donc légitimes.
- En revanche, vouloir me créer un autre corps, c’est me prendre pour le Créateur et ne pas accepter le mien tel qu’il est comme un don de sa part.
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Le regard des autres vs le regard de Dieu
Les personnes pour qui tout repose sur l’image corporelle sont fragiles : elles se rendent dépendantes du regard des autres. Le regard de Dieu est au contraire celui d’un Père, à qui je ne peux pas cacher mes misères corporelles ou autres mais qui m’accueille tel que je suis, comme le Père bienveillant de la parabole (Luc 15.11-32). Ce regard bienveillant et vrai m’aide à accepter mon corps tel qu’il est et tel qu’il devient. Il me permet de dépasser mon corps et ses handicaps dans un service plus grand que moi, au lieu de m’appuyer sur une fragile construction corporelle.
De plus, si j’accepte l’action de Dieu en moi par le Saint-Esprit, même si mon corps se détruit, mon âme, elle, grandit. C’est ce que dit Paul :
« Voilà pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même si notre être extérieur se détruit, notre être intérieur se renouvelle de jour en jour. »
(2 Corinthiens 4.16)
Luc Olekhnovitch, 2015
Retrouve les autres extraits du livre déjà publiés ici :