Ce qu'on a vu dans le Nouveau Testament
Voilà une courte vidéo pour nous faire réfléchir sur ce que l'on a lu dans le Nouveau Testament cette semaine.
Ce qu'on a vu dans l'Ancien Testament
Cette semaine, en plus de la lecture dans le livre des Rois, deux prophètes étaient au programme. La lecture de 2 R. 13-14 montre que tout n’est pas rose dans le Royaume d’Israël (le royaume du Nord par opposition au royaume du Sud, la Judée), les Rois s'enchaînent mais sont généralement pas très bons, le prophète Elisée meurt des ennemis extérieurs attaquent et peu de temps après à lieu un terrible tremblement de terre (Am 1.1) et même pendant les périodes de prospérité le Royaume d’Israël est gouverné par des rois qui ne se conduisent pas comme Dieu le veut et le peuple tombe dans la corruption, le luxe, l’oppression des plus pauvres et l'idolâtrie. Dans ce contexte, les Israélites sont convaincus que le jugement de Dieu sur les nations est proche, elles seront détruites au profit d’Israël, la nation parfaite qui dominerait alors sur le monde. Intervient alors le prophète Amos, un berger, qui est visiblement moins optimiste sur l’état du peuple de Dieu.
Le début du livre d’Amos a dû plaire aux Israélites, le prophète y annonce le jugement de Dieu sur les nations voisines d’Israël, y compris sur la Judée (Am 1.1-2.5). Mais le choc vient à partir d’Amos 2.6 : Dieu parle des crimes et de la condamnation d’Israël ! S’en suit pendant de longs chapitres tout un réquisitoire contre Israël, ses péchés sont détaillés et semblent toucher à tous les domaines imaginables, de l’oppression des pauvres à l’immoralité sexuelle en passant par le détournement du culte rendu à Dieu (Am. 2.6-8). Contrairement à ce qu’ils pensaient, être le peuple élu de Dieu ne dispense pas de suivre ses prescriptions (sa Loi), bien au contraire, elle rend cette obéissance encore plus importante ! Nous devons cette obéissance à Dieu car il est notre créateur (Am. 4.13). Après le réquisitoire vient le jugement, Amos 7.1-17 montre que le jugement est inévitable car Dieu est juste, et la proximité de ce jugement est rappelée (Am. 7.1-9.10). Les Israélites ne seront pas protégés par leurs richesses matérielles, par les sacrifices qu’ils offrent à Dieu (ils suivent extérieurement les lois sur les sacrifices mais dans leur cœur ils sont idolâtres) ni même par le fait qu’ils sont le peuple choisi de Dieu. Le jugement viendra entre autres sous la forme d’un tremblement de terre (Am. 9.5). Peut-être que la seule note positive de tout le livre se trouve dans les cinq derniers versets (Am. 9.11-15) : Dieu promet qu’à travers ce jugement, la lignée de David sera restaurée (à ce moment-là le roi du Royaume d’Israël n’est pas un descendant de David), un jour Christ règnera et son peuple vivra en paix. Cette paix est pour ceux, de toutes les nations, qui reconnaîtront que Jésus est le Messie promis, par qui la grâce est rendue possible (Rm. 11.25-27).
Dans ce même contexte très nationaliste, Dieu suscite un deuxième prophète, qui lui à un enseignement pour les Juifs comme pour les non-Juifs : Jonas. Dans l’Ancien Testament, le Peuple de Dieu, Israël, n’est pas appelé à envoyer des missionnaires au quatre coins du monde comme l’Église est appelée à faire. Le témoignage d’Israël est envers les étrangers qui viennent dans le pays et qui doivent y voir Israël adorer Dieu (Lv. 19.33-34, Dt. 10.19, Ez. 47.22-23). Malheureusement, comme on a pu le voir dans le livre des Rois, le peuple de Dieu est loin d’être l’exemple qu’il devrait être. Survient alors Jonas, le seul missionnaire que Dieu va envoyer à l’étranger dans l’Ancien Testament, juste au bon moment pour rappeler à Israël sa vocation comme nation de prêtres et de témoins. La suite est bien connue, Jonas ne veut pas aller à Ninive (une ville non-juive) comme le commande Dieu donc il y est contraint par une tempête qui a failli lui coûter la vie et un poisson dans lequel il passera trois jours. Une fois à Ninive il annonce le jugement à venir (Jonas 3.4), les ninivites se repentent et Dieu leur fait grâce et n’exerce pas son jugement. La réaction de Jonas ne se fait pas attendre, « Dieu c’est pour ça que je ne voulais pas venir, je savais que tu allais les pardonner ! Tu es un Dieu miséricordieux et franchement je trouve ça un peu nul ! » Jonas sait bien que Dieu est un Dieu de grâce mais il a du mal à accepter que d’autres bénéficient de cette grâce. En réponse Dieu se montre patient et pédagogue envers Jonas, tout comme il l'a été envers les Ninivites et lui donne une leçon de compassion à travers la plante qui grandit puis meurt, expliquant que la volonté de Dieu de voir les hommes sauvés est plus forte et mieux fondée que l’attachement de Jonas à cette plante. Personnellement je vois chez moi les mêmes réflexes que chez Jonas, c’est toujours tentant de se penser mieux que les autres du fait de sa foi mais on voit bien ici à quel point c’est ridicule de penser que Dieu ne devrait pas faire grâce aux autres car ils ne le méritent pas alors que nous-mêmes sommes au bénéfice de cette même grâce. Prions que Dieu que Dieu nous vienne en aide quand on tombe dans les mêmes erreurs que Jonas (et aussi les erreurs des Israélites à qui parlait Amos), qu’on se souvienne que nous n’avons rien mérité de la part de Dieu et que ce message soit le moteur qui nous fasse annoncer l’évangile à ceux qui nous entourent.
Un événement remarquable dans ce récit, c’est le « changement d’avis » de Dieu. Par l’intermédiaire de Jonas, Dieu annonce que Ninive sera détruite dans 40 jours (Jon. 3.4) mais quand les Ninivites se repentent, « Dieu regretta le mal dont il les avait menacés et ne le fît pas » (Jon. 3.10). Quand on dit que Dieu regrette, ça ne veut pas dire que Dieu, pris de court par la réaction des Ninivites, invente un plan B dans lequel il ne détruit pas Ninive, contrairement à ce qu’il a dit avant. Non, la grâce c’était le plan A depuis le début, c’était dans le cadre ce plan que Dieu a appelé Jonas à aller à Ninive et c’est dans le cadre de ce plan que Dieu a contraint Jonas à y aller alors qu’il ne voulait pas, de sorte à ce que les ninivites l’entendent et se repentent. La nature de ce « changement d’avis » est beaucoup plus belle que ça. Tout comme nous, les Ninivites étaient sous le coup de la colère de Dieu, ils méritaient la mort pour leur rébellion contre Dieu, cette mort c’est le « verdict de Dieu » (Rm. 1.32). Mais, comme aujourd’hui, Dieu fait grâce, il pardonne à tous ceux qui placent leur foi en lui, il est « Un Dieu de grâce et de compassion, lent à la colère et riche en bonté » (Jon. 3.2). Ce qu’il ne faut pas oublier c’est que ce pardon est beaucoup plus profond que le simple oubli du péché, comme si de rien était. Dieu a dit qu’il y aurait jugement sur Ninive car il ne laisse pas le péché impuni (Nahum 1.3). Jésus est mort à la croix pour prendre la place de tous ceux qu’avait pardonnés dans l’Ancien Testament (Rm. 3.25), tous ceux qu’il a pardonnés depuis et tous ceux qu’il pardonnera encore. Alors remercions Dieu qu’il est juste et miséricordieux et que ces deux vérités soient manifestées à la croix où Dieu met en place la seule solution qui nous donne accès au salut malgré la condamnation que nous avons mérité pour nos fautes. Quelque part le châtiment promis à Ninive à bien eu lieu, mais il n’est pas tombé sur les Ninivites mais sur Christ qui a souffert l’enfer à la place des siens.
« En ce qui me concerne, jamais je ne tirerai fierté d’autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ. Par elle le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde. » (Galates 6.14)
Pour aller plus loin...
Livre« Que les nations se réjouissent » - J.Piper
Article« La grâce de Dieu et la mission selon le prophète Jonas (interview de Daniel Timmer) »https://dominiqueangers.toutpoursagloire.com/prophete-jonas-interview-daniel-timmer/
Podcast« Le message du prophète Amos : un soutien pour les gilets jaunes ? »https://www.leboncombat.fr/amos/
« 1h pour comprendre Matthieu »https://toutpoursagloire.com/comprendre-evangile-matthieu/
Prédication de la semaine« La fuite de Jonas » - M.Giralthttps://ab-etupes.org/predication/la-fuite-de-jonas/