J’ai traversé plusieurs périodes de doute dont une particulièrement douloureuse. Peut-être que ce que je dirai ici concernera une petite proportion de mes lecteurs. Néanmoins, je prends le pari qu’un assez grand nombre s’y retrouvera. Et même si peu se sentent concernés, je prie que ces quelques mots puissent les aider. En effet, je vais parler d’un certain type de doute : le doute intellectuel.
Je suis du genre à aimer réfléchir. J’aime comprendre. Et c’est sur le chemin de mes recherches intellectuelles sur le christianisme que des objections sérieuses m’ont fait douter. Si tu es troublé dans ta foi par des arguments rationnels, logiques ou historiques, cet article t’est destiné.
Tu ne t’en sortiras probablement pas sans réponse
Une attitude confortable que l’on pourrait adopter est le repli : on fait en sorte d’oublier ces faits qui nous troublent. On les fuit. On se dit qu’il faut arrêter de réfléchir. Mais si Dieu aime la foi, il n’approuve pas la crédulité. Mieux, il aime la vérité. N’ayons donc pas peur d’étudier. Que craignons-nous ? De découvrir la vérité ? N’ignore pas les questions qui te troublent mais aborde-les au contraire en face, en remettant ta démarche à Dieu. Dieu t’a créé avec une raison et une vérité n’atteindra jamais le quai de ton cœur sans entrer dans le port de ta raison.
Bien sûr, une étude sérieuse ne doit pas se faire sans certaines règles et je veillerai à t’en donner quelques-unes dans cet article.
Dissiper le nuage, organiser sa pensée
Le doute ressemble autant à un challenge intellectuel qu’à une épreuve pour notre foi. Pour ceux qui, comme moi, ont une tendance au doute, les doutes se présentent souvent de manière groupée. Nous ne sommes pas questionnés par un sujet ou une donnée, mais 1001 questions qui se présentent ensemble.
Or, il est impossible d’étudier sérieusement toutes ces choses en même temps. Il faut donc se discipliner et aborder les questions une à une, en profondeur. Bien des choses paraissent floues lorsqu’on les étudie un peu et claires lorsqu’on les étudie en profondeur. Si l’on étudie donc une foule de choses en surface, on ne fera qu’accumuler les incertitudes. Soyons sages : abordons premièrement les sujets généraux et fondamentaux et les détails ensuite.
Ne t’isole pas
Le doute porte en lui un certain tabou, quel que soit son sujet. Comment avouer que l’on se demande si Dieu n’est pas une illusion ? Comment confesser que les arguments de tel apologète musulman ou catholique nous restent en tête ? Or, qui dit tabou dit isolement. Et il y a ici un piège : la réponse à tes questions viendra probablement d’autres personnes.
Parle donc de ton doute. La période de doute particulièrement sévère que j’ai connu s’est terminée par des discussions avec un philosophe chrétien. Elle s’est vécue dans la prière avec des amis à qui je parlais ouvertement de mes questionnements. Bref, bien que les livres et les articles furent de précieuses aides pour trouver des réponses, l’isolement ne faisait qu’entretenir le doute. Certains de mes amis n’avaient pas les connaissances nécessaires pour répondre à mes questions, mais ils pouvaient au moins prier ou me rediriger vers des ressources ou des personnes qui, elles, avaient des réponses.
Garde en tête la loi fondamentale du doute intellectuel qui te convaincra, je l’espère, de ne pas t’isoler : quel que soit le sujet de ton doute, quelqu’un a déjà douté à ce sujet avant toi.
Conclusion
Le doute intellectuel, comme je l’ai dit, est à mi-chemin entre le pur challenge intellectuel et l’épreuve de la foi. En tant que challenge intellectuel, on ne peut pas vaincre le doute sans recevoir de réponse. En tant qu’épreuve, on ne doit pas chercher à le vaincre sans s’en remettre à Dieu. Il est la vérité, il connait toutes choses, il règne par sa providence sur le cours des événements et peut très bien placer sur nos routes les livres, les personnes qui nous apporteront la réponse qu’on désespérait de trouver. Ne laisse pas ton doute t’éloigner de ses promesses.