L’histoire de deux frères.
Eve donne naissance à deux fils : Caïn, un cultivateur, et Abel, un berger de petit bétail. En Genèse 4, il nous est dit qu’au bout d’un certain temps, les deux apportent des offrandes à l’Éternel. L’Éternel porte un regard favorable sur Abel et son offrande, mais il ne porte pas le même regard sur Caïn et son offrande. Pour quelle raison ? Dieu est-il arbitraire ?
Hébreux 11.4 nous donne une réponse :
« C’est par la foi qu’Abel offrit à Dieu un sacrifice plus excellent que celui de Caïn ; c’est par elle qu’il fut déclaré juste, Dieu approuvant ses offrandes ; et c’est par elle qu’il parle encore, quoique mort »
La différence fondamentale entre Caïn et Abel, c’est la disposition de leur cœur. Si l’un a foi en lui-même et en ses œuvres, l’autre place sa foi en Dieu. Caïn compte sur lui-même là où Abel attend son salut de Dieu.
Le péché se couche à ta porte.
Dieu n’ayant pas accepté favorablement son offrande, Caïn s’irrite et est abattu. Mais Dieu le poursuit, l’interroge (Genèse 4.6), puis l’exhorte : « Certainement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage, et si tu agis mal, le péché se couche à ta porte, et ses désirs se portent vers toi : mais toi, domine sur lui » (Genèse 4.7). Or, Caïn se dresse contre son frère Abel et le tue. À nouveau Dieu l’interroge :
« Où est ton frère Abel ? (…) Qu’as-tu fait ? » (v.9-10).
Bien sûr, l’Éternel n’est pas en train de demander à Caïn des informations qu'il n'a pas. Mais la nature du cœur de Caïn se révèle dans sa réponse (Genèse 4.9).
Le cri de la justice.
Lorsque l’injustice est commise, il y a un cri. Ici, c’est le cri du sang d’Abel. Dieu est le Dieu de la justice, celui qui descend lorsqu’il entend le cri de l’innocent et de l’opprimé. Dans le psaume 72.12-14, il est écrit que Dieu délivrera le pauvre qui crie, le malheureux qui n’a pas d’aide, le misérable et l’indigent :
« leur sang aura du prix à ses yeux ».
Dans sa justice, Dieu ne peut ignorer le péché, faire comme s’il n’était pas une réalité. Mais il est aussi un Dieu d’amour et de grâce. Comment faire tenir ces deux vérités ensemble ?
Le sang de Jésus crie.
Jésus est venu racheter un monde rempli de « Caïns ». Ne supportant pas l’esprit de grâce et de vérité de Jésus, les hommes l’ont tué. Son sang a coulé. Son sang a crié. Mais ce sang de l’aspersion « parle mieux que celui d’Abel » (Hébreux 12.24). Pourquoi ? Comment ? Lorsque le sang de Jésus a coulé, il a crié d’une autre façon.
En un sens, Jésus est l’ultime Abel, la seule personne vraiment pure et innocente. Mais il n’est pas seulement mort en victime de l’injustice, il s’est aussi et avant tout soumis à la volonté divine : il est mort à notre place. Il a payé le prix de nos injustices.
Confessons nos péchés.
Jean nous dit la chose suivante :
« Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1.9).
Lorsque nous venons à Dieu dans la repentance, celui-ci n’est pas seulement fidèle, gracieux et aimant. Il est aussi juste. Juste parce que le sang de Jésus-Christ est justice. Le sacrifice de Jésus est permanent. Non seulement son sang parle mieux que celui d’Abel, mais il est aussi le garant d’une alliance meilleure (Hébreux 7.22).
Jésus est notre intercesseur.
En effet, « il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur » (Hébreux 7.25).
Jésus-Christ est la justice de Dieu, celui par qui nos fautes sont pardonnées. Et puisqu’il a porté en son corps tout le poids de la colère de Dieu contre le péché de l’homme, il n’y a plus aucune condamnation pour ceux qui placent leur foi en Jésus.
Un seul paiement.
Il est mort à ta place. Il n’y aura pas deux paiements pour un même péché. Notre sacrificateur Jésus-Christ n’a pas besoin « comme les souverains sacrificateurs, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple – car ceci, il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même » (Hébreux 7.27). Il n’y a aucune faiblesse dans l’intercession du Christ, elle est pleinement suffisante.
Conclusion.
Alors, pourquoi le sang du Christ parle-t-il mieux que celui d’Abel ? Parce que Christ est mort pour les « Caïns » que nous sommes. Il est le médiateur d’une nouvelle alliance. Le sang d’Abel demandait justice ; celui de Christ accomplit la justice. Le sang d’Abel appelle ; celui de Christ répond. Justice a été faite et notre salut est parfait. Notre Dieu est gracieux et aimant, et il ne compromet pas sa justice.
Inspiré du sermon de Tim Keller, « The History of the World in a Nutshell », donné le 25 janvier 2009.