L’argument avancé dans ce livre est d’autant plus important que la notion de la croissance spirituelle est souvent mal comprise. Dans cet article, on va examiner deux approches principales à propos de ce sujet : la croissance basée sur nos propres efforts et celle centrée sur la connaissance de Christ. Nous verrons pourquoi la seconde approche est la vraie et comment la mettre en pratique.
Qu’est-ce que la croissance spirituelle ?
Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l'Esprit. 2 Corinthiens 3.18
Avant de continuer, j’aimerais clarifier ce que je veux dire par la croissance spirituelle. Je comprends la croissance spirituelle, qui commence à la nouvelle naissance (1 Pierre 1.3-8), comme le processus par lequel nous devenons de plus en plus semblables à Jésus-Christ. On peut l’appeler le discipolat, mais le principe reste le même : refléter Christ. Donc, la croissance spirituelle, c’est la transformation d’un enfant de Dieu par l’Esprit afin de ressembler de plus en plus à Jésus-Christ.
Nos propres efforts ne suffisent pas
Un Éthiopien peut-il changer sa peau, et un léopard ses taches ? De même, pourriez-vous faire le bien, vous qui êtes accoutumés à faire le mal ? Jérémie 13.23
Cette question rhétorique souligne l'impossibilité de changer notre nature profonde par nos propres forces. La façon la plus répandue de chercher la croissance spirituelle, ou n’importe comment on l’appelle, est de puiser dans nos propres forces. Si quelqu’un désire prier, ou prier plus, il pourra se concentrer plus sur l’organisation de son temps, le choix des livres et des articles à lire, la fréquentation des réunions de prière, etc. Il n’y a rien de mal à ces bonnes disciplines, mais elles peuvent ne pas nécessairement être centrées sur Christ (Jean 15.5) et par conséquent devenir du légalisme.
Supposons que quelqu’un se bat contre l’addiction à la pornographie ou la masturbation. Il pourrait, par exemple, éviter les déclencheurs, se fixer des objectifs dans cette lutte, faire tout ce qui peut l’aider à rompre avec ces habitudes destructrices. Encore ici, il n’y a rien de mal dans la discipline en vue de rompre avec ce qui ne plaît pas à Dieu et nous détruit aussi (Colossiens 3.1-13). Mais, si l’emphase est sur ces disciplines, la réussite sera de courte durée ou non durable, car la discipline, bien que commandable, ne sauve pas en soi (Esaïe 64.6).
On pourrait parler de beaucoup de domaines, mais ce qui est évident, c’est que dans notre poursuite vers la croissance, on a tendance à se fier à nous, à nos forces, à notre intelligence, à nos capacités. Le problème avec cette perspective – non biblique – est double. D’une part, elle n’est pas efficace ; nous sommes appelés à espérer dans la force divine (Philippiens 4.13, Zacharie 4.6). Nos propres efforts nous mèneront à une réussite éphémère et superficielle. D’autre part, elle ne rend pas gloire à Dieu, but ultime de notre croissance spirituelle. Si on essaie de se changer, le crédit reviendra à nous ou on voudra le partager avec Dieu (Esaïe 42.8).
La connaissance du Christ comme bon fondement de la croissance
Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. À lui soit la gloire, maintenant et pour l'éternité ! Amen ! 2 Pierre 3.18
Si faire confiance dans nos efforts n’est pas la bonne voie vers la croissance spirituelle, comment connaître Christ est-il la bonne ? Connaître Christ est la seule et vraie façon de grandir spirituellement, car cela satisfait le cœur (Jean 6.35). Connaître le Christ expérimentalement donne la paix à l’âme. Ça purifie les pensées et rend l’obéissance possible et joyeuse. Rien ne peut changer ou motiver une personne à grandir autant que connaître l’amour, la grâce, la compassion, la bonté du Christ.
Tout ce qui concerne le Christ est parfait et pour notre bien ultime. Il a donné sa propre, sainte vie pour nous, les pécheurs redoutables (1 Pierre 3.18). Il nous a réconciliés avec le Père (2 Corinthiens 5.18). Sa vie et son œuvre nous garantissent la vie éternelle (Jean 3.16). Il nous aime quotidiennement malgré nos imperfections (Romains 5.8). Il a promis d’être avec nous jusqu’à la fin des temps (Matthieu 28.20). Il nous pardonne (1 Jean 1.9) et nous fortifie. Qu’est-ce qui pourrait motiver notre croissance plus que ça ?
Paul avait raison quand il a dit que toute autre chose est comme une perte, comparée « à l'excellence de la connaissance de Jésus Christ mon Seigneur, pour lequel j'ai renoncé à tout » (Philippiens 3.8). Il ne s’agit pas d’une connaissance intellectuelle ou théorique, mais une qui transforme profondément notre être.
Alors comment connaître Christ ?
Connaître Christ n’est pas quelque chose qui nous tombe dessus. C’est plutôt un trajet au moyen des disciplines spirituelles, telles que la prière, la parole de Dieu (2 Timothée 3.16-17, 1 Pierre 2.2), la communion avec les frères et sœurs en Christ (Actes 2.42-47) et le service envers autrui (1 pierre 4.10-11), entre autres.
Comme on l’a dit en haut, on peut pratiquer toutes ces disciplines sans Christ comme but ultime (Jean 5.39-40). C’est pourquoi, il faut toujours avoir cet objectif à l’esprit et constamment dépendre du Saint-Esprit afin qu’il nous mène vers le Christ (Jean 16.14). Si on pratique ces disciplines de bonne manière, elles nous permettront de développer une relation intime avec Christ, mieux le connaître, renforcer notre foi et notre compréhension de Lui, ainsi que vivre sa compassion et sa bonté. Ainsi on pourra croître « dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ ».