La providence de Dieu est une merveilleuse doctrine. Elle sert à décrire la réalité consistant à dire que Dieu pourvoit, soutien et gouverne le monde, des plus infimes aux plus grands événements. Des passages tels que le Psaume 104.10-15, Matthieu 10.29, Romains 8.28, nous parlent de cette réalité. Et elle est glorieuse ! Rien n’arrive par hasard. Dieu orchestre chaque chose, chaque mouvement dans l’univers, des atomes aux planètes, selon le bon conseil de sa volonté et pour le bien de ses élus, c’est à dire afin qu’ils soient rendus conformes à l’image du Christ. Dit d’une manière plus personnelle : rien dans ta vie n’arrive par hasard, mais par la main de Dieu.
Mais alors, cela confirme-t-il l’idée que Dieu nous envoie pleins de signes à travers ce qui nous arrive ? Prenons un exemple : Hubert se demande si Dolorès est la femme de sa vie. Alors qu’il priait à ce propos en rentrant chez lui, voilà qu’il la croise dans la rue. Si rien n’arrive par hasard… alors Dieu a-t-il répondu à sa prière ? Est-ce un signe du ciel qu’il s’agit effectivement de la femme de sa vie ?
Autrement dit, la doctrine de la providence nous autorise-t-elle, voir nous invite-t-elle à voir des signes de Dieu un peu partout tout autour de nous ?
Je pense que non, et cela pour plusieurs raisons.
Les signes : sont-ils vraiment fiables ?
Déjà, à ma connaissance, les versets qui nous parlent de la providence divine (par exemple ceux mentionnés plus haut), ne nous invitent jamais à rechercher dans cette providence une direction de Dieu. Au contraire, ils nous invitent à louer l’Eternel pour sa grandeur (Ps 104.1, Ps 33-35), à ne pas avoir peur de la persécution ou autres dangers, mais d’avoir confiance en Dieu car il nous aime et prend soin de nous (Mt 10.29, Rm 8.28-39).
Le seul contexte où nous sommes encouragés à considérer des signes concerne les événements de la fin des temps (Mc 13.4, 28-29). Les interprétations divergent sur l’accomplissement de ces signes. Je tends à considérer que ces signes sont déjà accomplis : nous sommes dans les temps de la fin. Mais cela importe peu pour notre argument présent. Le fait est que ces signes concernent des événements à grande échelle nous avertissant de la fin des temps, pas des événements isolés pour nous dire quelles études choisir ou autres choses de la vie courante.
Un second problème avec la recherche de signe concerne l’interprétation de ces signes. Comment être sûr de l’interprétation d’un signe ? Et si Dieu voulait utiliser cet événement pour l’accomplissement d’un autre dessein ? Et si c’était un signe pour quelqu’un d’autre (notre personne n’est pas le centre de l’univers après tout !) ? Bref, il est évident que s’appuyer sur des signes pour prendre des décisions constitue un fondement plutôt branlant et peu fiable.
Surtout quand on y ajoute notre propre partialité. Face à une décision, dans la majorité des cas nous savons déjà quelle option nous préférons. Même si on n’ose pas trop se l’avouer. Etonnamment les signes viendront presque toujours confirmer le choix que nous préférions. Coïncidence ? On peut faire dire ce qu’on veut à des signes, plus ou moins consciemment. Ils sont trop sujets à notre subjectivité. Les signes ne sont pas fiables car nous ne sommes pas fiables.
Un fondement plus fiable
L’Eternel nous invite à une voie meilleure, plus stable, plus sûre, plus certaine :
«Les choses cachées sont pour l'Eternel, notre Dieu; les choses révélées sont pour nous et nos enfants, à toujours, afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette loi. »
Dt 29.28
Voici ce que dit l’Eternel alors que l’alliance avec Israël est renouvelée avant la conquête de la terre promise. Ce qui importe pour le peuple de Dieu, c’est de suivre et mettre en pratique ce qu’il leur a été révélé dans cette alliance. Si cela était vrai pour Israël, a combien plus forte raison cela l’est aussi pour nous qui sommes au bénéfice d’une meilleure alliance et d’une meilleure révélation ! Les choses cachées (incluant les mystères de la providence divine) ne nous regardent pas. Ce n’est pas à nous de chercher à en percer les secrets ! Dieu s’est révélé clairement en Christ et dans sa parole (Jn 1.1-18 ; Hb 1.1-3). Dans la sagesse et perfection de sa providence, c’est cette révélation qu’il nous donne pour le connaître et savoir comment conduire notre vie d’une manière qui lui est agréable (2 Tm 3.16).
Conclusion
3 choses en guise de conclusion.
1°) Remercions le Seigneur pour tous les cadeaux que sa providence nous envoie au lieu d’y chercher des messages cachés.
2°) Ne gaspillons pas notre énergie à demander, rechercher, et interpréter des signes.
3°) Au contraire recherchons, étudions, et méditons le lait pur de la parole qui nous donne la direction claire et sûre de notre Berger (Ps 1 , 1 Pi 2.2).
