Ingrat,moi ?

Personne n’aime les ingrats. Quoi de plus frustrant que de rendre un grand service à quelqu’un, ou de lui offrir un cadeau vraiment attentionné, et de ne même pas entendre de “merci” en réponse ? Et si la personne en question remercie quelqu’un d’autre, ou quelque chose d’autre, qui n’a rien contribué, quoi de plus injuste ?

J’ai récemment dû me plonger dans un passage de l’Exode pour préparer un message dessus. Dans ce passage, je pense avoir croisé les champions du monde de l’ingratitude. Mais il y a une leçon pour nous aussi là-dedans.

Le peuple voyait que Moïse tardait à descendre de la montagne. Alors il se rassembla autour d'Aaron et lui dit: «Allons! Fais-nous des dieux qui marchent devant nous, car ce Moïse, l’homme qui nous a fait sortir d'Egypte, nous ignorons ce qu'il est devenu.» Aaron leur dit: «Retirez les anneaux d'or qui pendent aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles et apportez-les-moi.» Chacun retira les anneaux d'or qui pendaient à ses oreilles et ils les apportèrent à Aaron. Il les reçut de leurs mains, jeta l'or dans un moule et fit un veau en métal fondu. Ils dirent alors: «Israël, voici tes dieux qui t’ont fait sortir d'Egypte.» Lorsque Aaron vit cela, il construisit un autel devant lui et s'écria: «Demain, il y aura une fête en l'honneur de l'Eternel!» Le lendemain, ils se levèrent de bon matin et offrirent des holocaustes et des sacrifices de communion. Le peuple s'assit pour manger et pour boire; puis ils se levèrent pour s’amuser. (Exode 32.1-6)

Un peu de contexte

Le passage n’est sûrement pas connu de tout le monde, donc je donne le contexte. Le peuple d’Israël était réduit en esclavage en Égypte depuis 430 ans. Mais l’Éternel appelle Moïse, et l’envoie auprès du pharaon. Moïse exige la libération de son peuple. Tant que le pharaon refuse, l’Éternel envoie des fléaux de plus en plus terribles et spectaculaires sur l’Égypte : Nil changé en sang, une invasion de sauterelles, une grêle suffisamment forte pour tuer tous les animaux restés dehors, et finalement la mort du premier-né de chaque famille. Et à chaque fois, Israël est épargné.

Après le dixième fléau, le pharaon les laisse partir, puis change brutalement d’avis. Il les poursuit avec toute son armée. Dieu ouvre littéralement la mer en deux, fait passer son peuple, puis la referme sur le pharaon. Le peuple voit tout ça et loue l’Éternel.

Ensuite, Moïse monte parler avec Dieu sur le mont Sinaï. Et c’est là qu’arrive le passage. Pendant que Dieu parle à Moïse, qu’est-ce qui se passe en bas ?

Plus ingrat, tu meurs !

Avec ça en tête, je pense qu’on devrait être franchement choqué par ces versets.

Imagine avoir vu de tes yeux Dieu faire des miracles comme ceux-là. Ouvrir la mer en deux, accabler l’Égypte de fléaux, guider son peuple sous la forme d’une colonne de feu. Libérer tout un peuple d’esclaves. Et qu’est-ce qu’ils font pour le remercier ? Ils le remplacent par une statue de vache.

Pire que ça, qu’est-ce qu’ils disent au sujet de la statue ?  «Israël, voici tes dieux qui t’ont fait sortir d'Egypte.»

Non seulement ils remplacent le vrai Dieu par une contrefaçon. Non seulement ils brisent les deux premiers commandements que Dieu vient de leur donner (Exode 20 pour les curieux). Mais en plus, ils disent que c’est cette statue qui les a libérés.

C’est presque incroyable qu’ils aient vraiment dit ça. Les théologiens débattent de si le veau est censé être un dieu complètement différent, ou une image de l’Éternel. Mais même dans le second cas, penser que Dieu peut être réduit à une vache en or, c’est plus qu’un manque de respect.

Et moi ?

Vu le titre de l’article, ce serait une arnaque si je n’essayais pas de faire le lien avec nous. Mais en fait, il se fait tout seul.

Qu’est-ce que Dieu a fait pour toi récemment ? Si tu ne sais pas comment répondre, rappelle-toi : ce monde est le sien. L’air que tu respires, le pays où tu habites, tes capacités physiques ou mentales viennent de lui. Chaque joie, chaque réussite, chaque personne que tu aimes dans ce monde est un cadeau de sa part.

À chaque fois que j’attribue à moi-même, à mon talent, à mon travail, ou au hasard une de ces choses, je ne vaux pas mieux que les Israélites dans Exode 32. Je suis en train de prendre une créature ou un concept inerte, et de la remercier à la place du Créateur.

Et à chaque fois que je me fais une image réductrice de Dieu, idem. C’est tentant aujourd’hui de nous faire un Dieu à notre sauce. Son amour, on veut bien y croire. Mais les enseignements de la Bible sur la sexualité, par exemple, on veut bien les laisser de côté. N’est-ce pas le même manque de respect dont faisait preuve Israël ?Si, comme moi, tu te rends compte que certaines de ces attitudes sont les tiennes, prends un instant pour demander pardon à Dieu.

“Si nous reconnaissons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et nous purifier de tout mal.” (1 Jean 1.9)

20 ans, parisien rébellutionnaire. Passionné par les maths, la lecture et la bonté infinie de Dieu.

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