« Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. » (L’étranger, Albert Camus)
Si vous avez déjà eu l’occasion de lire L'étranger d’Albert Camus, vous vous souvenez sûrement de cette phrase d’ouverture, qui est prononcé par Meursault, le personnage principal.
Meursault est un homme étranger à lui-même, à la vie qu’il mène. Des événements terribles s’abattent sur lui, comme la mort de sa mère, mais lui reste impassible, semblant être complètement détaché de son existence. Face à la souffrance de la vie, il a choisi d’adopter une vision du monde des plus sombre : cette vie est de toute façon absurde, pourquoi se préoccuper de celle-ci ?
Et la question se pose : n’avons-nous jamais été tenté de penser comme Meursault, particulièrement lorsqu’on traverse la souffrance ? A titre personnel, je dois bien confesser que oui. Mais la Bible nous propose un antidote pour ne pas nous laisser gagner par de tels sentiments. Chrétiens : regardons à l’éternité !
Une tentation évidente
Face à la souffrance que l’on peut connaitre, qu’elle soit d’ordre physique ou psychologique/émotionnelle, on peut se retrouver dans une grande détresse et être soumis à la tentation de développer des raisonnements et adopter des schémas de pensées similaires à ceux de Meursault, le personnage principal du roman. Au fond, cette vie a-t-elle vraiment un sens ?
Un dérèglement qui s’explique
Et le récit que nous propose la Bible explique les raisons de cela : nous vivons dans un monde déréglé par le péché. Ce dérèglement s’étend à toutes les sphères de l’existence… et évidemment nous aussi sommes frappés par cette déformation du monde tel qu’il avait été créé à l’origine ! Nous sommes traversés par des sentiments qui sont parfois impossibles à expliquer (ex : mélancolie ou anxiété qui peuvent nous frapper sans raisons spécifiques), mais aussi par des sentiments et désirs pouvant nous conduire au péché (désirs déréglés, sentiment de haine etc.). Et ces effets liés à notre nature pécheresse semblent parfois nous échapper, pouvant nous laisser avec des sentiments d’incompréhension. En bref, on a parfois du mal à nous comprendre nous-même !
« Car la création a été soumise à la vanité — non de son gré, mais à cause de celui qui l'y a soumise ». (Rom 8.20)
Et face à ce monde déréglé, on aspire à plus, à un monde purifié de tous les effets du péché. (Ec 3.11). Et au fond, il n’y a que deux options en face de nous :
1°) Nier qu’il y a une éternité, et se condamner à penser que ce monde déréglé est la seule expérience que nous sommes appelés à connaitre.
2°) Accepter qu’il y a une éternité, dans laquelle la création toute entière sera renouvelée pour ne plus être soumise aux effets du péché.
Mais la Bible est claire, et nous savons qu’elle nous révèle la vérité : cette création sera renouvelée, et ceux qui croient en Jésus vivront éternellement avec lui.
Ainsi, lorsqu’on déplore le fait de vivre dans un monde qui nous parait absurde, cela ne devrait pas nous conduire au désespoir, mais plutôt à tourner nos yeux vers Jésus-Christ.
« Toutefois, elle a l'espérance d'être elle aussi libérée de l'esclavage de la corruption pour prendre part à la glorieuse liberté des enfants de Dieu. Or nous savons que, jusqu'à maintenant, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l'accouchement. » (Rom 8.21-22)
Un remède efficace
Oui, vivre dans le monde ici-bas est difficile, et les effets du péché peuvent nous laisser un goût amer dans la bouche. Mais nous avons une espérance certaine : celle d’être promis pour le monde à venir.
Jésus est venu pour nous délivrer des effets que le péché avait sur notre vie. Le péché nous condamnait à la mort éternelle et à la séparation d’avec Dieu. Mais Jésus est venu pour porter le poids de la dette de nos péchés. Par-là, il nous délivre ainsi de la malédiction du péché, qui est la mort, et il nous voit comme juste au lieu de coupable.
Ainsi, nous avons la certitude que si nous sommes en Christ, nous serons un jour auprès de Dieu, dans un monde où le péché aura totalement disparu. Il n’y aura plus de souffrance. Il n’y aura plus de sentiment d’absurdité face aux difficultés de la vie.
« Et ce n'est pas elle seule qui soupire, mais nous aussi, qui avons pourtant dans l’Esprit un avant-goût de cet avenir, nous soupirons en nous-mêmes en attendant l'adoption, la libération de notre corps. En effet, c'est en espérance que nous avons été sauvés. Or l'espérance qu'on voit n'est plus de l’espérance : ce que l'on voit, peut-on l'espérer encore ? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l'attendons avec persévérance. » (Rom 8.23-25).
Nous sommes dans cet entre-deux, goûtant déjà à certains bénéfices du royaume, comme un avant-goût… mais attendant encore la pleine consommation de notre héritage !
Et en attendant ?
Maintenant, que faire en attendant ? Nous l’avons déjà dit, et la réponse est simple : fixer nos yeux sur Jésus. Par la vie nouvelle qu’il nous donne, nous pouvons goûter comme en avant-goût à cet avenir qui nous attend.
Lorsque le monde nous parait absurde, lorsque nous sommes frappés par le découragement, lorsque nous nous sentons incompris par le monde qui nous entoure, souvenons-nous de notre espérance.
La souffrance est réelle, et elle nous frappe quotidiennement. Mais plutôt que de devenir impassible ou cynique face à la dureté de celle-ci, tâchons de nous en remettre à Jésus-Christ : il nous comprend, il compatit à nos faiblesses (Héb 4.15), et vivre pour lui dès aujourd’hui est l’attitude la plus raisonnable à adopter.
Prends courage, et remets-toi à ton Sauveur !