Les Israélites aussi. Ils sont tentés de murmurer contre Dieu et de râler : ils vivent en terre promise mais ne jouissent pas d’une paix complète parce que sur cette terre vivent encore de méchants peuples qui leur sont hostiles. Le cadeau de Dieu était-il un cadeau empoisonné ?
Ce passage raconte aux Israélites leur passé pour les inciter et pour nous encourager à remettre nos difficultés présentes en perspective et nous faire réfléchir à notre posture dans les épreuves pour adopter la bonne attitude. Pour cela, on doit se rappeler qui on est, qui est Dieu et où l’on va.
Rappelle-toi qui tu es (Juges 2.6-13)
Rappelle-toi qui tu es : un pécheur avec le mal profondément ancré dans ton cœur.
Nous sommes désespérément accros au mal, nous aimons tout ce qui n’est pas conforme à la volonté morale de Dieu, nous voulons à tout prix être Dieu. Dans notre texte, une génération d’Israélites a vécu de grandes choses avec Josué (de belles victoires, le don de la manne dans le désert, la traversée du Jourdain à pied sec, la chute des murailles de Jéricho, ...) et a été globalement fidèle à Dieu (Juges 2.6-9).
Mais la génération suivante ne connaît pas Dieu, c’est-à-dire qu’elle ne s’attache pas à Dieu et sert les idoles (souvent à travers d’horribles pratiques comme les sacrifices d’enfants et les relations sexuelles avec les prostituées). Ce passage nous rappelle combien notre cœur est indocile et réfractaire. Il aimerait fondamentalement se dégager de toute redevabilité au vrai Dieu afin d’être son propre Dieu.
Attention, Dieu ne me doit rien ! D’une part, résistons à tout narcissisme égoïste égocentré ; d’autre part, rappelons-nous que si nous avons été épargnés de l’épreuve, c’est une grâce du Seigneur dans ce monde déchu !
Rappelle-toi qui est Dieu (Juges 2.14-19)
Rappelle-toi qui est Dieu : un Dieu juste, saint, infiniment riche en bonté, en patience et en grâce.
On ne peut imaginer à quel point Dieu est riche en bonté et en grâce. Dans nos épreuves, on peut se tourner vers lui avec confiance. Face à l’infidélité d’Israël, Dieu en colère châtie son peuple en le livrant aux peuples environnants. Mais dès qu’ils furent en grande détresse, l’Eternel suscita des juges pour les sauver.
La colère de Dieu, c’est le déploiement de sa justice contre le mal.
Dieu corrige son peuple pour le ramener à lui puis revient toujours le délivrer. On peut voir un contraste entre la sollicitude, la compassion, la grâce, la fidélité de Dieu et le cœur endurci, infidèle et pécheur du peuple d’Israël. Dans l’épreuve, à cause de mon péché, je devrais toujours garder une position d’humilité mais, à cause de la grâce de Dieu, je peux aussi me tourner vers lui avec confiance car Dieu n’est pas indifférent à ma détresse et son amour est immuable.
Tim Keller disait ainsi :
Le fondement de l’assurance chrétienne, ce n’est pas combien notre cœur s’attache à Dieu, mais combien le cœur de Dieu s’est attaché à nous.
Rappelle-toi le sens de l’histoire (Juges 2.20-3.6)
Rappelle-toi le sens de l’histoire : un chemin d’apprentissage et de préparation pour le paradis.
Quoi qu’il puisse arriver, Dieu accomplira ses projets pour les croyants et les conduira jusqu’au bout de la course. Le peuple a craché sur les œuvres de Dieu, sur les juges, sur la miséricorde divine mais, au lieu d’exterminer ce peuple ingrat, Dieu décide de « laisser en repos » les nations méchantes environnantes pour mettre Israël à l’épreuve. Israël n’a pas dépossédé les anciens habitants mais a plutôt choisi la cohabitation avec eux, ce qui l’amènera à se détourner de Dieu et à lui être infidèle. Cependant, par contraste, la fin de ce prologue met en avant la fidélité de Dieu qui poursuit coûte que coûte l’éducation de son peuple. Est-ce un échec du projet de Dieu ?
C’est une catastrophe pour Israël mais les promesses de Dieu ne changent pas, il aime passionnément son peuple et se rappelle de l’alliance qu’il a faite avec lui.
Aujourd’hui, nous avons encore plus de recul que les Israélites : nous pouvons voir à quel point Dieu a été fidèle à son peuple puisqu’il s’est abaissé lui-même en nous donnant son Fils Jésus Christ, comme Juge ultime pour gagner la victoire ultime et communiquer l’ultime délivrance à son peuple.
Aujourd’hui, nous avons encore plus de raisons de faire confiance à Dieu.
Applications
- Reconnaissons le mal ancré dans notre cœur et accueillons la discipline de Dieu avec humilité. Connaissant sa grâce et sa souveraineté, faisons lui confiance et cherchons sa face.
- Voyons les épreuves comme des occasions de transformation, qui produisent en nous la persévérance, la fidélité et l’espérance, renforçant ainsi notre foi en Christ (Romains 5.3-4).
D’après une série de prédications d’Alexandre SARRAN : https://www.egliselyongerland.org/blog/post/4316