Une lettre pour les jeunes qui luttent avec l'automutilation

Aux jeunes en prise avec l’automutilation…

Quand on considère les moments dans lesquels nous vivons, les doutes internes, les sentiments d’échec, l’engourdissement et la dépression sont amplifiés et même le monde autour de nous en souffre profondément. Nous pouvons avoir l’impression qu’il y a trop à surmonter et pour certains, il y a cette tentation de se tourner vers la douleur pour rendre tangible la torpeur interne.

Peut-être que tu es ici pour en découvrir un peu plus sur la lutte que représente l’automutilation. Si c’est le cas, merci d’essayer de comprendre et d'apprendre. Mais peut-être que de ton côté, en silence, tu as déjà fait face à l’automutilation. J’ai été dans ta situation et je comprends ta lutte. Je voudrais te partager mon histoire avec l’espoir que Dieu t’aidera à te rappeler que tu n’es pas seul.

 

Mon histoire

Préado, ma vie semblait parfaitement ordinaire. Aux dires de tous, j’étais la fille chrétienne scolarisée à la maison qui n’avait pas de problèmes trop graves. Je mémorisais tous les versets pour l’école du dimanche et j’aidais, un sourire aux lèvres, quand on me demandait de me porter volontaire pour le ministère des enfants à l’église. Je donnais l'impression d’aller bien, et je pensais souvent que je n’avais aucune raison de lutter avec la dépression et l’automutilation … pourtant la réalité dépeignait un tableau tout autre.

Ma souffrance était si profonde que je me blessais pour supporter la douleur mentale que je ressentais chaque jour. Ce que je ressentais dans mon cœur, c’était une sorte d’engourdissement qui allait bien au-delà d’un sentiment de tristesse classique. Mes pensées étaient extrêmement isolantes et sombres, et j’avais besoin de ressentir quelque chose au travers de cette noirceur incontrôlable. Malheureusement, la douleur physique était l’exutoire vers lequel je me tournais pour faire sens de ma souffrance mentale. J’avais souvent l’impression que Dieu m’avait abandonnée à essayer de gagner par moi-même ma propre vertu. Lorsque j’échouais à accomplir un tel exploit, mon monde s’effondrait dans mon intérieur et la douleur dictait mes actions.

Sur une période de trois ans, mon habitude de m’automutiler s’est transformée en une dépendance à laquelle je ne pouvais échapper. Je me blessais au point que quand je commençais à angoisser et que je ne pouvais pas me tourner vers la mutilation tout de suite après, j’avais l’impression d’avoir échoué à quelque chose. J’ai essayé tellement fort d’arrêter, en me disant que chaque fois serait la dernière, mais seulement pour échouer et replonger dans ce qui paraissait être un cycle incessant de souffrance. Je me suis déconnectée des autres à l’église et même de ma famille et de mes amis à cause de la pression intérieure que je ressentais à être « parfaite » et « à la hauteur ».

Ma lutte pour être quelqu’un de suffisamment bien a disparu, et je me suis retrouvée jour après jour de plus en plus brisée intérieurement. Après une longue période de réflexion, j’ai enfin pu faire la lumière sur la dépendance avec laquelle je me débattais dans le noir, et j’ai dit à un adulte exactement ce avec quoi je me battais. Récupérer et apprendre à faire face et à me tourner vers Dieu dans les moments de découragement a été une tâche incroyablement difficile, mais alors que j’écris ceci un an après m’être confiée et presque un an sans m’être automutilée, je suis ici pour te dire que ça en vaut la peine, et que tu n’es pas seul dans cette lutte. Oui, il y a eu des moments sur mon chemin où j’ai ressenti un besoin pressant de me faire du mal, et dans ces moments-là, ça m’a aidé de me rappeler ces vérités.

 

Les vérités qui guérissent

Tu ne te bats pas tout seul

L’automutilation susurre des mensonges qui isolent, te disant que tu es le seul à t’être jamais battu avec des pensées d’automutilation. Ce mensonge pousse celui qui lutte à s’enfoncer dans les ténèbres, lui donnant l’impression d’être la victime de ce avec quoi il se bat. Si tu te bats contre l’automutilation, sache que tu n’es pas seul, et que chaque personne bataille avec quelque chose.

Quand je comparais ma lutte avec celles des autres chrétiens que je connais, la mienne semblait vraiment monumentale. Cependant, reconnais que quand nous tombons dans le piège de la comparaison, nous comparons tous nos péchés intérieurs avec l’image extérieure que les gens montrent d’eux-mêmes. Tous les hommes pèchent, tous sont tentés et se sentent brisés à un certain point de leur vie parce que tout être humain a besoin de la vérité de Jésus pour transformer sa vie.

Si tu es en lutte avec l’automutilation, je t’encourage à ne pas traverser cette épreuve seul. Prie Dieu qu’Il place dans ta vie quelqu’un de sûr et compréhensif à qui tu puisses parler, qui soit capable en douceur et dans la prière de régulièrement s’assurer de comment tu vas. Tout le monde n’est pas digne de confiance pour ce genre d’informations intimes et le fait de s’ouvrir à l’autre peut être difficile, mais ne pense pas que tu doives te battre seul. Les bonnes personnes peuvent t’aider sur le chemin de la guérison.

 

Tu n’as pas besoin d’être « suffisamment bien »

Tant de fois, l’automutilation m’a dit que je ne serais jamais une bonne personne parce qu’une « bonne personne » n’échouerait jamais de tant de façons. J’ai réalisé que je ne pouvais pas être une fille, une sœur ou amie parfaite parce que j’échouais à chaque fois que je tentais d’être parfaite.

Par ses blessures nous sommes guéris, donc nous n’avons pas besoin d’essayer d’ajouter à cela en nous punissant nous-mêmes pour nos échecs parce qu’Il a payé le prix ultime.

Toi chrétien qui luttes, rappelles-toi que ta justice et ta sainteté ont été achetés par le sacrifice de Christ. Tu n’as pas besoin de gagner quoique ce soit pour être accepté comme « bon » aux yeux de Dieu ou des chrétiens dans ta vie. Dieu regarde la perfection de Christ au lieu de tes imperfections et de ton incapacité à être parfait. Par ses blessures nous sommes guéris, donc nous n’avons pas besoin d’essayer d’ajouter à cela en nous punissant nous-mêmes pour nos échecs parce qu’Il a payé le prix ultime.

 

Ton identité est en Christ

L’automutilation m’a piégée dans le mensonge que je serais marquée d’une étiquette si je m’ouvrais à quelqu’un. Ce mensonge m’a empêchée de trouver des personnes à qui parler parce que je ne voulais pas paraître comme la personne dont l’identité serait entachée à jamais par l’emprise de l’automutilation. Ce que nous avons besoin de nous souvenir en tant que chrétiens qui luttons contre cela, c’est qu’en définitive, notre identité réside dans la personne de Christ et dans la personne en qui Il nous transforme, et non pas dans les batailles que nous affrontons dans ce monde déchu où nous vivons.

Nous sommes des serviteurs de Christ qui ne sommes pas définis par les épreuves que nous avons traversées, mais uniquement par la personne qui nous a portés à travers ces épreuves et par son sacrifice à la croix pour racheter notre misère.

Quand tu auras rassemblé le courage pour t’ouvrir, tu vas être émerveillé de trouver d’autres chrétiens d’arrière-plans divers déclarer que nous avons tous traversé des luttes significatives dans nos vies chrétiennes. Et pourtant, la seule étiquette que nous portons est celle qui dit que nous sommes des fils et filles rachetés par le plus élevé des rois. Cette étiquette clame au monde que même si nous vivons toujours des jours difficiles, nous sommes des serviteurs de Christ qui ne sommes pas définis par les épreuves que nous avons traversées, mais uniquement par la personne qui nous a portés à travers ces épreuves et par son sacrifice à la croix pour racheter notre misère.

 

La beauté dans la misère rachetée

Dieu peut prendre n’importe quelle faiblesse que nous lui donnons et la changer en beauté, de la même façon qu’il a été capable de prendre la souffrance que je portais dans mon corps pour la transformer en un récit qui glorifie son nom. Dieu prend souvent des pêcheurs brisés, désespérés et travaille au travers d’eux pour que les autres puissent voir la beauté de son nom.

Dieu ne t’a pas abandonné au jour de ta détresse.

Toi lecteur qui lutte, Dieu ne t’a pas abandonné au jour de ta détresse. Il comprend ton désespoir et ta douleur mieux qu’aucun humain ne le pourrait. Comme Dieu lui-même le dit dans le Psaumes 50.15, « Fais appel à moi quand tu es dans la détresse : je te délivrerai, et tu m’honoreras. »

Dans cet espoir, attends-toi à Dieu, fais appel à lui dans l’obscurité et le doute, et il te répondra et utilisera l’histoire de ta misère rachetée pour rendre gloire à son nom.

 

Article traduit avec autorisation, merci Iona pour cette traduction !!

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dépression
peur
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Mince, ça ne s'est pas passé comme prévu.
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