Vivre en chrétien aujourd'hui - Rêves érotiques

Pour l’occasion de la sortie du nouveau livre coordonné par Alain Nisus, Vivre en chrétien aujourd’hui, nous publions en collaboration avec la Maison de la Bible 5 extraits de l’ouvrage sur la Réb’ !

Rêve "endormi"

Le rêve érotique trouble certains. Ce phénomène sans doute universel n’est pas mentionné dans toute la Bible (le dictionnaire de référence signale le sens « rêve sexuel » pour le mot courant pour tout rêve en hébreu), et ce silence paraît l’exonérer de toute condamnation.

Il n’est pas soumis à la volonté, bien qu’Ecclésiaste 5.2 fasse remarquer la relation entre les occupations de la journée et le contenu des rêves (il s’agit du contenu dit "manifeste" par la psychanalyse, le matériau d’images plutôt que du sens). Quand il fait commettre, « irréellement » mais sensiblement pour le sujet, de graves péchés (on peut rêver qu’on assassine quelqu’un), il a valeur de symptôme du dérèglement de notre nature, mais l’acte de rêver n’est pas moralement coupable. Il n’engage pas la responsabilité et ne tombe pas sous une qualification éthique.

Rêve "éveillé"

En revanche, les rêveries éveillées et délibérément entretenues ne peuvent passer a priori pour innocentes. Elles jouent de l’alliance étroite entre la sexualité et l’imagination. Elles font jouer des comportements érotiques sur la scène des fantasmes. Certains les condamnent d’emblée, sauf — et encore — si l’homme rêve ainsi de sa femme et fiancée, et la femme à son mari.

L’Écriture, à nouveau, n’est guère loquace : la parole de Jésus sur le regard de convoitise (Matthieu 5.28), germe de l’adultère, ne vise probablement pas ces rêveries. En effet, « convoiter » a volontiers dans la Bible un sens fort qui implique la disposition, déjà, à l’action dans le sens du désir, un engagement de la volonté. La preuve s’en trouve en Exode 34.24 : Dieu rassure Israël en lui promettant que « personne ne cherchera à s’emparer » de son pays quand il montera à Jérusalem pour les fêtes ; « chercher à s’emparer » est la traduction juste quant au sens de la version Segond 21 du verbe « convoiter ». Jésus vise une intention formée.

De nouveau, certains plaident que de telles rêveries aident à ne pas pécher en réalité, d’autres craignent qu’elles ne facilitent le choix de céder à la tentation. Pour un jugement nuancé, le caractère compulsif et addictif compte certainement. Si la rêverie se porte sur une personne réelle connue, la relation avec celle-ci (tout ignorante qu’elle soit des fantasmes projetés sur elle) est altérée : on ne peut pas l’approuver.

Le regard de convoitise

Celui dont parle Jésus en Matthieu 5.28 « est déjà une entreprise de possession de "l’objet" désiré ». Les versets 29-30 concernent la mise en œuvre du regard appropriateur et expropriateur (l’œil, la main) et indiquent la fuite en avant à laquelle il conduit »[1].

Henri Blocher, 2015

[1] Christiane Dieterlé

Retrouve les autres extraits du livre déjà publiés ici :

Nicolas B
et
Henri Blocher

Nicolas B, la trentaine, est marié et papa de deux enfants. Installé en Normandie, il est impliqué dans différents projets, mais c'est surtout son travail dans la gestion financière de projets industriels internationaux qui l'occupe en ce moment. Il est ancien coordinateur de la Réb' et co-auteur de Une vie de défis

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