On retrouve Jonas jeté à la mer, sauvé de la noyade par un grand poisson envoyé par Dieu. Il se rappelle précisément, dans ses mémoires, de sa prière à ce moment-là. La voici.
2 Dans le ventre du poisson, il adressa cette prière à l’Eternel son Dieu :
3 Dans ma détresse, moi, j’ai crié à l’Eternel
et il m’a répondu.
Oui, du cœur du séjour des morts
j’ai crié au secours
et tu m’as entendu.
4 Tu m’avais jeté dans l’abîme au fond des mers
et les courants m’ont encerclé,
tous tes flots et tes vagues ont déferlé sur moi.
5 Je me disais :
Je suis chassé de devant toi.
Pourtant, je reverrai ton temple saint.
6 Les eaux m’environnaient et menaçaient ma vie,
l’abîme m’enserrait ;
tout autour de ma tête, les algues s’enlaçaient.
7 Et je suis descendu jusqu’au tréfonds des mers |où naissent les montagnes.
La terre avait déjà tiré derrière moi ses verrous pour toujours.
Mais du fond de la fosse tu m’as fait remonter vivant,
ô Eternel, mon Dieu !
8 Quand je désespérais de conserver la vie,
je me suis souvenu de toi, ô Eternel,
et ma prière est montée jusqu’à toi,
jusqu’à ton temple saint.
9 Ceux qui s’attachent à de vaines idoles
se privent de la grâce.
10 Mais moi je t’offrirai un sacrifice en disant ma reconnaissance,
et je m’acquitterai des vœux que j’ai formés,
car c’est de l’Eternel que vient la délivrance.
(Jonas 2.2-10)
1.La grâce de Dieu transforme Jonas
Jonas cite une dizaine de psaumes pour exprimer sa gratitude (pour plus de détails, voir par exemple les notes de bas de page de la version du Semeur). Mais il y a ici plus que de la gratitude. Il y a de la repentance, de l’humilité et une volonté de servir le Seigneur (verset 10). L’évangéliste réticent qui fuyait Dieu au chapitre 1, est transformé par la grâce de Dieu (sans pourtant être parfait, comme nous le verrons plus tard).
On peut penser à l’ancien esclavagiste John Newton, qui a complètement changé de vie après avoir échappé par la grâce de Dieu à un ouragan terrible. Tout comme Jonas écrit cette prière, Newton a écrit l’un des hymnes les plus connus de son temps, qui commence ainsi :
Grâce infinie de notre Dieu,
Qui un jour m’a sauvé.
J’allais errant de lieu en lieu,
Quand Il m’a retrouvé.
Jonas, Newton et tant d’autres nous montrent la véracité de l’enseignement de Paul : la grâce de Dieu
“nous éduque et nous amène à nous détourner de tout mépris de Dieu et à rejeter les passions des gens de ce monde. Ainsi nous pourrons mener, dans le temps présent, une vie équilibrée, juste et empreinte de piété”.
Le pasteur Richard Coekin formule ainsi les choses : “Si nous voulons des enfants obéissants, des adolescents respectueux, des étudiants sexuellement disciplinés, des époux fidèles, des ouvriers généreux, des retraités dévoués à la prière, et avant tout des chrétiens évangélistes, nous devons continuer à proclamer la grâce de Dieu en Christ qui nous sauve !” C’est le salut de Dieu qui transforme nos cœurs.
2.Comment se déroule cette transformation ?
La prière de Jonas nous laisse entrevoir quelques thèmes récurrents.
Jonas reconnaît son besoin. Il est conscient de son état de détresse (v3a), de mort imminente (v3b, v6), de séparation de Dieu (v5). Il sait que ce jugement vient de Dieu (v4). Une situation de détresse peut souvent amener même un athée ou idolâtre endurci à repenser à son éternité. Et l’œuvre de l’Esprit, par la loi de Dieu, commence par le fait de nous convaincre de notre péché et de notre besoin de Dieu. Pour répondre à l’Évangile, il faut d’abord dire pardon.
Jonas appelle à l’aide. Pour échapper à l’enfer, il ne suffit pas de nager plus vite que les autres, d’être meilleur et plus religieux. Comme Jonas, on finit tous par couler et mourir. C’était trop tard pour Jonas, il n’avait plus le temps d’apprendre plus de psaumes, de retourner à la synagogue, de donner plus d’argent. Il ne pouvait que crier à Dieu (v2, v3, v8). Répondre à l’Évangile, c’est aussi dire à Dieu “au secours”.
Jonas reçoit la grâce. Voici ce qui arrive quand on se repent et qu’on crie à Dieu pour de l’aide. Dieu entend Jonas, et le sauve de la mort et de l’enfer (v7). Jonas est sauvé du milieu de la discipline de Dieu, un rappel puissant pour ceux parmi nous qui sommes rebelles envers Dieu, piégés par un péché ou une addiction. Il n’est jamais trop tard pour implorer le pardon de Dieu. Notre prière, comme celle de Jonas, doit se terminer avec un merci : merci Jésus d’avoir payé pour nos péchés, de nous avoir libérés de notre esclavage, et de nous avoir ouvert la porte des cieux.
Inspiré du livre The Reluctant Evangelist de Richard Coekin.