Jonas prend la fuite
Jonas se mit en route pour s’enfuir à Tarsis, loin de la présence de l’Eternel. Il descendit au port de Jaffa, où il trouva un navire en partance pour Tarsis. Il paya le prix de la traversée et descendit dans le bateau pour aller avec l’équipage à Tarsis, loin de la présence de l’Éternel.
4 Mais l’Éternel fit souffler un grand vent sur la mer et déchaîna une si grande tempête que le navire menaçait de se briser. 5 Les marins furent saisis de crainte, et chacun se mit à implorer son dieu. Puis ils jetèrent la cargaison par-dessus bord pour alléger le navire. Quant à Jonas, il était descendu dans la cale du bateau, il s’était couché et dormait profondément. 6 Le capitaine s’approcha de lui et l’interpella : Hé quoi ! Tu dors ! Mets-toi debout et prie ton Dieu. Peut-être Dieu se souciera-t-il de nous et nous ne périrons pas.
7 Pendant ce temps, les matelots se dirent entre eux : Allons, tirons au sort pour savoir qui nous attire ce malheur.
Ils tirèrent donc au sort et Jonas fut désigné. 8 Alors ils lui demandèrent : Fais-nous savoir qui nous attire ce malheur ! Quelles sont tes occupations ? D’où viens-tu ? De quel pays ? Et de quel peuple es-tu ?
9 Jonas leur répondit : Je suis hébreu et je crains l’Eternel, le Dieu du ciel qui a fait la mer et la terre.
10 Il leur apprit qu’il s’enfuyait loin de la présence de l’Eternel. Aussi ces hommes furent-ils saisis d’une grande crainte et lui dirent : Pourquoi as-tu fait cela ?
(Jonas 1.3-10)
Au début et à la fin de ce passage, on retrouve la même formule. Jonas s’enfuit “loin de la présence de l’Eternel” (v3, 10). Comme Adam et Eve dans le jardin, Jonas veut se cacher de Dieu. Pourquoi Dieu ne l’empêche-t-il pas ? Pour lui montrer, ainsi qu’à nous, que fuir Dieu ne fait que nous renvoyer chez Lui. Jonas est sommé d’aller vers l’est (Ninive) et fuit vers l’ouest (Tarsis). Un peu ironique quand il sait lui-même que Dieu “a fait la mer et la terre” (v9).
Une occasion gratuite
Jonas n’avait pas particulièrement cherché une occasion de parler de Dieu à ces marins. Ce sont eux qui prient chacun leur dieu pendant que le prophète dort. Un peu comme à Paris, on trouve certains musulmans qui prient cinq fois par jour, alors que les réunions de prière des églises peinent à faire venir du monde… Dieu utilise le capitaine païen pour réveiller Jonas et l’inciter à la prière (v6). “Peut-être Dieu se souciera-t-il de nous et nous ne périrons pas”, dit-il, avec une note d’humilité qui reviendra plus tard chez les Ninivites.
Jonas ne réagit toujours pas, jusqu’à ce que les marins le tirent au sort. Ce n’est pas une méthode recommandée par la Bible. Néanmoins, Dieu est souverain sur ce qui semble aléatoire (Proverbes 16:33) et il s’en sert pour faire éclater la vérité ici. On entend enfin Jonas répondre : “Je suis hébreu et je crains l’Eternel, le Dieu du ciel qui a fait la mer et la terre.”
Une réaction juste
Les marins sont horrifiés, à juste raison, et plus que Jonas lui-même. Ton Dieu est le créateur du monde, et tu le fuis ? Qu’est-ce que tu fais ? Jonas n’avait pas envie de parler de Dieu à ces païens qui avaient pourtant besoin de le connaître. Mais quand il le fait, de gré ou de force, ils montrent un vrai respect envers l’Eternel, le genre de crainte qui manque à Jonas. À la fin du chapitre, on les voit offrir des sacrifices à Dieu comme des croyants juifs. Le Seigneur a utilisé le témoignage simple, réticent, de Jonas pour le salut de ces hommes.
Pourquoi Dieu persiste-t-il avec Jonas ? Pourquoi ne pas recruter un meilleur prophète ? Parce que Dieu veut nous apprendre à être, comme Lui, des évangélistes. Des personnes qui apportent la bonne nouvelle à ceux qui sont perdus, à l’image de Jésus. Et puisqu’il nous aime, il ne nous abandonnera pas.
La mission de Dieu pour sauver les nations ressemble à un train en marche à pleine vitesse. N’essayons pas de sauter du train ou de le freiner. Profitons du voyage. Ce n’est pas que nous n’avons rien à faire. Mais nous pouvons faire confiance à Dieu, qui dirige les circonstances de nos vies pour nous offrir des occasions de partager l’Evangile. Et s’il peut utiliser même le témoignage de Jonas, il peut utiliser le tien.
Idées tirées de The Reluctant Evangelist, Richard Coekin