PREMIERE PARTIE : L’AMOUR FRATERNEL, EST-CE UN SUJET IMPORTANT ? (2/7)
Après avoir esquissé une définition de l’amour fraternel, je te propose de tenter de répondre à la question suivante : quelle importance Dieu accorde-t-il à l’amour que nous portons à nos frères et sœurs ? Je crois que c’est une question vraiment importante : en effet, si Dieu accorde une grande importance à un sujet, ne devrions-nous pas en faire autant ?
Pour savoir si un sujet est important pour une personne, il est intéressant de regarder comment cette personne a agi et ce qu’elle a dit sur le sujet. Je te propose de faire cette démarche maintenant : que nous disent les actions et les paroles de Dieu sur l’importance qu’il accorde à l’amour fraternel ?
L’AMOUR DE L’AUTRE : UNE CONSTANTE DANS LE PLAN DE DIEU
La nature même de Dieu nous parle d’amour de « l’autre ». Dieu n’a ni commencement ni fin. Mais nous savons qu’avant la création de la Terre, Il existe en trois personnes d’une même substance divine. Pourquoi existe-t-il une pluralité de personnes au sein de la trinité de toute éternité ? Sans pouvoir répondre à ce mystère, je crois qu’il nous dit quelque chose sur ce qui est à l’origine de l’essence même de Dieu : l’amour. Dieu est constitué de toute éternité en une pluralité de personnes qui, puisqu’elles sont plusieurs, peuvent s’aimer. Différents versets[1] nous parlent de cet amour entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
La création de l’Homme nous parle d’amour de l’autre. Quand Dieu crée l’homme, il lui donne un vis-à-vis au motif qu’il « n’est pas bon que l’homme soit seul » (Genèse 2.18). La relation à l’autre et l’amour que l’Homme pourra donner et recevoir est inscrit dans son code génétique. Il est indispensable à son équilibre et à son développement.
Le sacrifice de Christ et la naissance de l’Église nous parlent d’amour de l’autre. Jésus vient de mourir sur une croix. Il vient de racheter des hommes de toutes nations de leurs péchés, par amour. Il a « rassemblé en un seul corps les enfants de Dieu dispersés »[2],Il a rendu « cohéritiers » et « coparticipants » les païens d’une même promesse[3]. Bref, l’Église est une histoire de réconciliation, de paix et d’amour les uns pour les autres. Et c’est précisément ce que l’on constate au début de l’Église : des hommes et des femmes qui s’unissent dans l’amour -pour leur Sauveur d’une part- mais également les uns pour les autres : « Et tous les croyants étaient en un même lieu, et ils avaient toutes choses communes ; et ils vendaient leurs possessions et leurs biens, et les distribuaient à tous, selon que quelqu’un pouvait en avoir besoin. » (Actes 2.44-45). C’est de cet amour au sein de l’Église dont il est question dans cette série d’articles.
Ces trois exemples, qui constituent des étapes importantes dans le Plan de Dieu, montrent l’importance du facteur « amour de l’autre » dans la façon d’agir de Dieu.
LE COMMANDEMENT NOUVEAU DE JESUS ET LES ENSEIGNEMENTS DES APOTRES
Les enseignements explicites de Jésus puis des apôtres devraient finir de nous convaincre que le sujet de l’amour fraternel est d’une grande importance pour Dieu et donc pour nous.
C’est d’abord Jésus lui-même qui va placer le commandement de l’amour du prochain (dont nous avons abordé le lien avec l’amour fraternel) tout en haut de la hiérarchie des « règles » du chrétien. A un docteur de la loi qui viendra l’interroger pour connaître quel est le plus grand commandement, Jésus répondra qu’après le fait d’aimer Dieu, le second commandement qui est semblable au premier est « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Matthieu 22.39). Jésus ira même jusqu’à donner un « commandement nouveau » à ce sujet : celui de s’aimer les uns les autres comme lui nous a aimés (Jean 13.34). Il répétera à plusieurs reprises ce commandement nouveau (Jean 15.12 ; 15.17), preuve de son importance. En plus de ces affirmations directes sur le sujet, de nombreuses autres paroles[4] de Jésus vont dans ce sens.
Le livre des Actes des apôtres et les épîtres regorgent également d’exemples et d’exhortations sur le sujet de l’amour fraternel. Les références sont si nombreuses qu’il est impossible de toutes les mentionner ici[5]. En résumé on peut noter que l’expression « les uns les autres » revient très souvent, l’expression « aimez-vous les uns les autres » revient seize fois à elle seule[6]! Pour ne citer que quelques versets phares, on peut relever que l’apôtre Paul exhorte les romains en ces termes : « quant à l’amour fraternel, soyez pleins d’affection les uns pour les autres ; » (Romains 12.10a) et les corinthiens en leur disant : « Que toutes choses parmi vous se fassent dans l’amour. » (1 Corinthiens 16.14). Les hébreux sont exhortés à ce « que l’amour fraternel demeure. » (Hébreux 13.1). Pierre engage les destinataires de sa première épître à ce qu’il y ait entre eux « un amour fervent, car l’amour couvre une multitude de péchés ; étant hospitaliers les uns envers les autres, sans murmures. » (1 Pierre 4.8-9). Et la liste est encore longue…
Oui le sujet de l’amour fraternel est un sujet important sinon fondamental pour Dieu. Le mystère de la trinité, la création de l’Homme, la croix et l’Église sont autant d’indices qui le prouvent. Les enseignements très clairs de Jésus sur le sujet ainsi que les nombreux enseignements des apôtres ne laissent pas de place au doute : ce sujet devrait occuper nos pensées et échanges de façon conséquente.
[1]Matthieu 3v17 ; Marc 9v7 ; Jean 3v25 ; Jean 5v20 ; Jean 10v17 ; Jean 14v30-31 ; Jean 15v9-10 ; Jean 15v26 ; Jean 16v7 ; Jean 16v13-15 ; Jean 17v22-26 ; Éphésiens 1v3-6 ; Colossiens 1v12-13…
[2] Jean 11v52.
[3] Éphésiens 3v6.
[4] Matthieu 19v16-19 ; Matthieu 22v36-40 ; Matthieu 25v34-40 ; Luc 7v47 ; Jean 13v34 ; Jean 15v9-12 ; Jean 15v17 ; 1 Jean 3v10-15 ; 1 Jean 3v23-24 ; 1 Jean 4v20-21 ; 2 Jean v5-6…
[5] Rien qu’au sujet des seules exhortations voilà une liste certainement non exhaustive : Romains 12v9-10 ; Romains 13v8-10 ; 1 Corinthiens 12v13 – 13v3 ; 1 Corinthiens 13v13 ; 1 Corinthiens 14v1 ; 1 Corinthiens 16v14 ; 2 Corinthiens 8v8 ; 2 Corinthiens 8v22-24 ; Galates 5v6 ; Galates 5v13-15 ; Galates 5v22-23 ; Galates 6v10 ; Éphésiens 3v14-19 ; Éphésiens 4v13-16 ; Éphésiens 5v1-2 ; Éphésiens 5v25-33 ; Philippiens 1v9-11 ; Philippiens 2v1-7 ; Colossiens 2v1-2 ; Colossiens 3v8-15 ; Colossiens 3v19 ; 1 Thessaloniciens 3v9-12 ; 1 Thessaloniciens 4v9-11 ; 1 Thessaloniciens 5v8-10 ; 1 Thessaloniciens 5v12-13 ; 2 Thessaloniciens 3v4-5 ; 1 Timothée 1v5 ; 1 Timothée 2v11-15 ; 1 Timothée 4v12 ; 1 Timothée 6v1-2 ; 1 Timothée 6v11 ; 2 Timothée 2v22 ; Tite 2v1-8 ; Hébreux 10v23-25 ; Hébreux 13v1 ; Hébreux 13v2-3 ; Jacques 2v8 ; Jacques 2v15-17 ; Jacques 4v11-12 ; Jacques 5v9 ; 1 Pierre 1v22 ; 1 Pierre 2v17 ; 1 Pierre 3v8-12 ; 1 Pierre 4v8-10 ; 1 Pierre 5v12-14 ;2 Pierre 1v5-8 ; 1 Jean 3v10-15 ; 1 Jean 3v18 ; 1 Jean 3v23-24 ; 1 Jean 4v7-12 ; 1 Jean 4v16-21 ; 1 Jean 5v2-4 ; 2 Jean v5-6 ; Jude 20v21 ; …
[6] Alfred Kuen, Les uns les autres, p.16
