Qui me délivrera ?

Notre passage est écrit pour les Israélites qui vivaient un peu plus tard que ceux de l’époque des Juges, probablement sous le règne du roi David et qui se confrontaient toujours aux mêmes ennemis : les Philistins. Les lecteurs sont peut-être aussi déçus et découragés que les mêmes «problèmes» ou «obstacles» toujours là après plusieurs siècles : les conducteurs d’Israël ne sont toujours pas parfaits, le peuple est divisé, les ennemis ne sont toujours pas vaincus... Est-ce qu’il y a de l’espoir que ça change ?

Le texte raconte la suite de l’histoire de Samson, le dernier des 12 juges mentionnés dans le livre des Juges. Il nous montre qu’il y a de l’espoir que ça change, même quand les difficultés persistent car Dieu continuera de se battre pour ses enfants, jusqu’à la victoire !

Un libérateur opposé aux méchants (Juges 15v. 1-8)

Dieu est pour nous si nous sommes croyants, il est vraiment l’ennemi de mes ennemis : c’est un libérateur opposé aux méchants. On lit dans notre passage qu’après son coup de colère et le massacre de 30 Philistins, Samson revient voir sa femme mais découvre qu'elle a été donnée à un autre homme. Pour se venger, il capture 300 renards, les attache par la queue par paires, met le feu à leurs queues et les lâche dans les champs des Philistins, détruisant leurs récoltes. En réponse, les Philistins tuent sa femme et son beau-père. Indigné, Samson se venge en massacrant de nombreux Philistins. Cette histoire montre l'escalade de violence et l’obstination de Samson  (qui malgré toutes ses infirmités, reste le libérateur suscité par Dieu pour son peuple) et des Philistins (ennemis emblématiques d’Israël qui «personnifient» l’oppression du peuple, les adversaires du projet de Dieu). À travers la détermination de Samson à «faire du mal» aux Philistins, on voit la détermination de Dieu à s’opposer aux ennemis des croyants.

Et bien-sûr, cette détermination sera suprêmement démontrée à travers sa venue en la personne de Jésus-Christ, plus de 1000 ans après ce récit.

Un libérateur abandonné des siens (Juges 15v. 9-13)

Dieu prend soin de ses enfants même quand ses enfants ne veulent pas de lui : c’est un libérateur abandonné des siens. Les Philistins, cherchant à capturer Samson, envahissent le territoire de Juda. Craintifs, 3000 hommes de Juda vont voir Samson et décident de le livrer. Bien qu'il puisse les battre, il accepte d'être lié et livré aux Philistins, car il ne veut pas se battre contre son propre peuple. Les hommes de Juda, ayant accepté l'oppression philistine, préfèrent la soumission à la rébellion. On voit plusieurs contrastes saisissants dans ce passage. D’abord, entre la détermination de Samson à combattre les Philistins malgré l’abandon des siens et la résignation de Juda qui a capitulé face aux oppresseurs. Mais aussi entre le début du livre des Juges où la tribu de Juda était montée en 1ère ligne, sur ordre de l’Éternel, pour combattre les Cananéens et conquérir le territoire de la terre promise. En contraste avec la fin de ce cycle de 12 juges où le peuple agit en “capitulateurs” soumis. Dieu a suscité Samson comme libérateur bien que le peuple ne veuille pas vraiment être libéré (le peuple ne «crient» même plus à l’Eternel Jg 13.1).

Même si on est découragé, lassé, résigné, rebelle...Dieu va quand même prendre soin de nous si on est croyant.

Il ne va jamais nous abandonner ni battre en retraite. La preuve : malgré notre rejet et notre rébellion, il s’est approché de nous par Jésus-Christ, s’est laissé lui-même livrer et mettre à mort pour prendre sur lui nos fautes afin de nous donner réconciliation et vie éternelle.

Un libérateur soutenu par Dieu (Juges 15v. 14-20)

Dieu est dédié à son projet : il ira vraiment jusqu’au bout pour délivrer ses enfants. Samson, livré aux Philistins par son propre peuple, semble être à leur merci. Mais l'Esprit de l'Éternel s'empare de lui, et Samson, doté d'une force surhumaine, rompt facilement ses liens. Il utilise alors une mâchoire d'âne trouvée par terre pour tuer mille Philistins. Inspiré par cette victoire, Samson compose un poème en hébreu jouant sur les mots « âne » (hamor) et « tas » (homer), se moquant ainsi des Philistins. Dieu suscite un libérateur résolument opposé aux ennemis de son peuple et qui poursuit sa mission même quand il est abandonné par son propre peuple. Mais après la bataille, épuisé et assoiffé, Samson craint de mourir et de laisser les Philistins triompher. Il prie l'Éternel, qui fait jaillir de l'eau d'un rocher pour le ranimer. Revigoré, il continue à juger Israël pendant 20 ans. Dieu assiste et soutient ce libérateur pour qu’il aille jusqu’au bout de sa mission, de manière à triompher des ennemis du peuple, et à garantir la délivrance du peuple. Ce récit met en avant la puissance irrésistible de l'Éternel, qui soutient et agit à travers Samson (la victoire vient de l’Eternel et non de Samson !).

L'Éternel démontre sa capacité et sa volonté à sauver et à soutenir son peuple, quelles que soient les circonstances.

Les Israélites doivent être rassurés et incités de nouveau à placer leur confiance en Dieu qui, fidèle, tient ses promesses. Et nous encore plus en Jésus-Christ, qui a tout donné pour nous sauvés et nous pardonnés (même notre découragement, nos fautes, notre lâcheté et notre complaisance envers l’ennemi !). Qui pourrait faire échouer Dieu dans sa détermination à te sauver ? Jésus est le Samson parfait. Samson prépare les Israélites à reconnaître le libérateur ultime qui sera révélé et qui agira pour accomplir, de manière parfaite et irrévocable, le salut pour son peuple. On attend maintenant son retour glorieux, avec l’espérance indestructible qu’il nous délivrera définitivement de toutes nos souffrances, nos péchés et nos ennemis.

« Malheureux que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort ? Grâces soient rendues à Dieu par JC notre Seigneur ! » Rm 7

Applications

• Dans notre tristesse, notre abattement, notre fatigue, au milieu de nos soucis qui semblent ne jamais partir, en proie aux maladie, aux épreuves, aux conflits, aux péchés récurrents, aux désirs désordonnés...Dieu continuera de se battre pour ses enfants, jusqu’à la victoire. Dieu est encore plus résolument opposé à tes ennemis que tu ne l’es toi-même ! Il est l’ennemi de tes ennemis. Et il ne se fatiguera jamais et ne battra jamais en retraite. Il est venu sur la terre pour combattre tes ennemis. Et il les a déjà tous vaincus à la croix.
• Prenons courage, allons de l’avant et persévérons dans le service de notre grand Dieu et dans l’adoration de son saint nom.

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D’après une série de prédications d’Alexandre SARRAN : https://www.egliselyongerland.org/blog/post/4590